La pandémie de Covid-19 a certes provoqué de grands chamboulements dans nos vies. Un des événements qui a été affecté est le célèbre Comiccon de Montréal, où tous les amateurs de culture geek se retrouvent le temps d’un weekend. Les éditions 2020 et 2021 ont dû être annulées. C’est donc avec une joie palpable que plus de 62 000 visiteurs ont franchi les portes du Palais des congrès au cours de la fin de semaine du 8 au 10 juillet dernier. Au menu figuraient des conférences, des ateliers, des spectacles et un immense marché où l’on pouvait retrouver d’innombrables objets de collection et d’artisanat. Comme à l’habitude, j’y étais en compagnie de mes comparses Claudia et Catherine afin de couvrir au maximum l’événement.
Des rencontres fascinantes avec des artistes de grand talent
L’édition 2022 du Comiccon de Montréal avait une belle sélection au niveau des vedettes invitées. Le vendredi soir, j’ai assisté à la conférence de l’acteur britannique vétéran Malcom McDowell, qui y venait pour célébrer le 52e anniversaire de la sortie du film culte l’Orange Mécanique, faute de pouvoir le faire pour le 50e. Le comédien qui a l’habitude de jouer les méchants a montré une facette hilarante de sa personnalité avec ses nombreuses anecdotes savoureuses. Par exemple, il a confirmé la rumeur disant que le cinéaste Stanley Kubrick, qui l’a dirigé pour l’Orange Mécanique, était un perfectionniste extrême, demandant souvent des dizaines de prises avant d’être satisfait. Après une attente interminable avant d’être appelé sur le plateau, l’acteur a feint être capable de danser pour la fameuse scène où il interprète Singing in the Rain tout en torturant un couple. Malgré son incompétence, sa performance maladroite mais intense a fait rigoler le réalisateur qui l’a gardée au montage final. L’acteur va passer les prochains mois sur l’île de Terre-Neuve pour le tournage de la deuxième saison de la série Son of a Critch.
La journée de samedi est toujours celle qui réunit le plus grand nombre de visiteurs et les organisateurs avaient préparé une panoplie impressionnante d’activités. En fin d’avant-midi se déroulait la conférence du comédien Wilson Cruz, qui interprète le rôle du Dr Colbert dans la série Star Trek Discovery. L’acteur était plus qu’enthousiaste à l’idée de prendre la parole sur scène. Les spectateurs y ont fait la rencontre d’un être débordant d’énergie positive et qui est on ne peut plus reconnaissant envers ses admirateurs. Avec un langage coloré, il a raconté ses tentatives pour rejoindre la distribution de la série de science-fiction afin d’y interpréter le premier personnage homosexuel, un rôle qui a été attribué à son collègue Anthony Rapp. Heureusement, la série devait inclure deux personnages avec cette orientation sexuelle et Cruz a décroché le rôle. Un moment fort en émotions a été lorsqu’une aspirante actrice autiste est venue au micro lui déclarer à quel point son inclusion dans la série l’avait marquée et qu’elle souhaitait elle-même être le premier personnage avec cette distinction dans la vénérable franchise. L’acteur lui a demandé s’il pouvait lui faire un câlin, ce que la jeune femme a accepté avec joie. Peu de gens dans l’assistance n’avait pas les yeux humides à ce moment. Le comédien est présentement en train de tourner la cinquième saison de Star Trek Discovery.
Les aspirants magiciens de tous les âges ont été conquis par Bonnie Wright et Matthew Lewis
L’événement majeur du Comiccon a été la conférence donnée par deux comédiens qui faisaient partie de la distribution de l’immense succès cinématographique Harry Potter. Bonnie Wright et Matthew Lewis, qui incarnaient respectivement Ginny Weasley et Neville Longbottom, sont montés sur scène devant une salle comble où les membres des différentes maisons de la fameuse école de Poudlard se côtoyaient. Là encore, nous avons eu droit à de nombreuses histoires sur le plateau des nombreux films de la franchise. Lorsqu’un adepte leur a demandé s’ils avaient mis la main sur des éléments du décor, Wright a dit avoir fait preuve de trop d’honnêteté en ne prenant rien, alors que son collègue a conservé l’ensemble qu’il portait à la fin du dernier film, ainsi que différents items comme ses fausses dents. Bonnie a déclaré que ce qu’elle avait le plus aimé étaient les scènes tournées dans le décor de la maison familiale des Weasley. Elle a raconté que tout ou presque n’était pas disposé dans un ordre précis et que l’on sentait qu’une famille y vivait réellement. Les deux acteurs ont discuté du moment qu’ils ont personnellement préféré dans la franchise et dans les deux cas, il s’agissait simplement du moment où Harry Potter fait la découverte du monde caché de la magie. Ils se sont rappelés le regard rempli d’émerveillement du personnage, un sentiment qu’ils partageaient. Les invités ont eu droit à des applaudissements chaleureux d’un public conquis.
En fin d’après-midi, j’ai assisté à ma troisième conférence de la journée, celle d’un autre acteur avec plusieurs années d’expérience, Bruce Boxleitner. L’acteur était en ville juste à temps pour les célébrations du 40e anniversaire du film de science-fiction Tron, dans lequel il partageait la vedette avec Jeff Bridges. Le comédien a toujours un charme et une présence sur scène, même plusieurs décennies après la sortie du film. Une anecdote qui a fait rigoler toute l’assistance est celle où la distribution du film, qui portaient des costumes disons-le plutôt révélateurs, ont dû porter des robes de chambre pour cacher leurs attributs physiques suite à une plainte des membres de l’équipe de la cafétéria. Pour moi cependant, l’acteur va toujours être le personnage de John Sheridan, le commandant de la station dans la série de science-fiction Babylon 5. Malgré un faible budget et des plages horaires chaotiques, la série a réussi à amasser un groupe d’amateurs qui lui vouent une admiration sans bornes. L’acteur a raconté qu’il avait accepté le rôle après plusieurs années à se balader d’un plateau à l’autre, ce qui lui demandait de voyager beaucoup. Ce rôle lui a permis de pouvoir tourner dans la journée et dormir le soir dans son propre lit. Il est évident que M. Boxleitner est immensément fier d’avoir fait partie de ce projet et il est énormément reconnaissant aux amateurs qui l’ont supporté depuis sa sortie.
Enfin, je me suis introduit sans bruit pour la conférence des membres du studio de jeux vidéo Tribute Games qui y présentaient leur jeu TMNT Shredder’s Revenge (notre critique). Ce jeu de combat qui peut réunir jusqu’à six joueurs à l’écran est une véritable lettre d’amour aux jeux d’arcade des années 80 et 90. Il a connu un immense succès depuis sa sortie le mois dernier et a réussi l’exploit d’attirer un auditoire autant du côté des vétérans nostalgiques que de la nouvelle génération. Il est d’ailleurs très impressionnant qu’un jeu aussi bien ficelé ait été conçu par une équipe si petite, mais leur fierté face à l’enthousiasme de la communauté des joueurs était évidente. Ils ont raconté avoir promis au départ une plateforme multijoueur ambitieuse, une vaste distribution de personnages provenant du dessin animé et un système de combat complexe, ce qui a fait frémir l’équipe des programmeurs. Malgré la charge de travail immense et une pression importante compte tenu du sujet du jeu, le petit studio a réussi à produire un jeu de qualité, amusant et techniquement irréprochable.
Site officiel de Tribute Games
Voilà en résumé mes expériences lors des différentes conférences auxquelles j’ai assisté. Il est impossible d’être présent à toutes celles au programme et j’ai parfois dû faire des choix difficiles lorsque deux événements étaient prévus au même horaire, mais je suis entièrement satisfait. Je lève mon chapeau aux organisateurs du Comiccon de Montréal qui ont encore une fois fait un travail remarquable dans l’élaboration, la planification et l’exécution d’un événement aussi colossal. J’ai déjà hâte à l’an prochain !