Wonderland Nights : White Rabbit’s Diary – Lorsque la troisième impression est la bonne

Wonderland Nights : White Rabbit’s Diary est un curieux mélange de styles qui ne devraient pas, à première vue, cohabiter harmonieusement. On a droit à un jeu qui mélange l’enquête, la stratégie et le roman visuel, le tout inspiré par le conte de Alice au Pays des Merveilles. La première impression qui s’en dégage est loin d’être la plus positive avec une jouabilité lente et des images statiques ennuyantes, mais on se prend au jeu après une poignée de joutes grâce à un système de progression ingénieux.

  • Studio de développement : Sky Bear Games
  • Éditeur : Sky Bear Games
  • Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch et PC
  • Plateforme de test : Xbox Series X
  • Classement ESRB : T
  • Prix : 7,99$
  • Page Steam

Dans ce jeu inspiré de l’œuvre de Lewis Carroll, les quatre royaumes qui constituent le Pays des Merveilles sont chacun représenté par une des couleurs du jeu de carte traditionnel : Cœur, Carreau, Trèfle et Pique. L’harmonie est loin de régner sur cette contrée où chacun se méfie de l’autre et souhaite prendre l’avantage. Pour apporter un semblant de stabilité, les souverains des quatre royaumes se réunissent pour discuter des différents enjeux, comme la guerre, le commerce et l’utilisation de la magie. Cette année, c’est au tour du royaume de Cœur d’accueillir la conférence et c’est au Lapin Blanc de gérer les activités et d’assigner les places à chacun. Cependant, ce dernier était tellement en retard qu’il a complètement oublié de se préparer d’avance. Le mystérieux Chat de Cheshire décide de lui venir en aide en lui remettant un journal magique. Dans les pages de ce dernier se trouvent des dossiers sur chacun des participants à la conférence, leurs préférences, les positions sur les enjeux et leur opinion sur les autres. Le seul problème est que, pour l’instant, les pages sont vides, ce qui n’aide en rien le Lapin dans sa tâche. Qu’à cela ne tienne, le Chat lui indique que le bouquin a des pouvoirs insoupçonnés qui vont au-delà de la logique.

Le Lapin Blanc devra faire des pieds et des mains pour organiser les différentes activités sans s'attirer les foudres de sa suzeraine
Le pauvre Lapin Blanc a complètement oublié qu’il devait préparer la fameuse conférence des souverains des autres royaumes du Pays des Merveilles.

Wonderland Nights : un jeu qui demande à ce qu’on l’attaque à plus d’une reprise

Wonderland Nights se joue intégralement à l’aide de menus statiques. Chacune des autres journées de la conférence est divisée en différentes activités comme le jeu de croquet, un tournoi et l’heure du thé. Le joueur doit assigner chacune des six tâches à deux des douze participants. Ces derniers ont chacun leurs préférences. Par exemple, la Reine de Coeur adore jouer au croquet, mais a horreur d’assister à un tournoi. Lui assigner une tâche qui ne l’enchante guère la rendra furieuse et moins susceptible de convaincre son compagnon ou sa compagne de prendre la même position sur les enjeux. Le problème est qu’au début, le joueur n’a aucune idée des préférences de chacun, ni de leurs positions sur les enjeux. Cela peut apporter de la confusion et de la frustration lors de la première tentative, mais c’est là que le jeu fait preuve d’originalité. À chaque fois que la conférence se termine, peu importe le résultat des différents votes, le joueur sera ramené au début, mais avec l’avantage que ses découvertes lors de sa tentative précédente resteront dans son journal. Il pourra alors faire de meilleurs choix, ce qui le rapprochera à chaque fois d’une meilleure finale.

Certains membres de la conférence se détestent, ce qui fera en sorte que leur assigner la même tâche risque d'envenimer la situation
Chaque tentative lèvera le voile sur différents aspects de la personnalité de chacun des participants, ce qui rendra la prochaine plus facile.

La trame narrative de Wonderland Nights se terminera par une des douze finales différentes qui varient selon le vote des suzerains. Certains sont favorables à la guerre ou à maintenir des frontières ouvertes, alors que d’autres s’y opposeront. Chaque dénouement est présenté sous forme d’un épilogue qui dévoile le sort des habitants du Pays des Merveilles qui est directement affecté par le vote de leurs monarques. Donc, pour connaître toute l’histoire, le joueur devra compléter le jeu au minimum une douzaine de fois. Bien que l’excitation à l’idée de voir le résultat de nos choix est bien présent, devoir accomplir les mêmes tâches douze fois finit par être redondant. Heureusement, chacune des joutes peut se compléter en moins de vingt minutes. Il est recommandé de se laisser des pauses après deux ou trois tentatives afin d’éviter la répétitivité. Enfin, le jeu indique qu’il a été optimisé pour les nouvelles consoles, un fait difficile à croire avec le peu d’effets visuels qu’il contient.

Un côté visuel agréable, mais un audio très inégal

L’aspect visuel du jeu rappelle celui d’un livre de contes, avec des couleurs vives et des personnages aux expressions exagérées. Cela implique aussi que ces derniers ne bougent presque pas, ce qui pourrait causer de l’ennui aux gens avec un seuil d’attention plus faible. Aussi, les décors ne changent nullement entre les différentes tentatives, ce qui ajoute au côté répétitif du jeu. Les développeurs ont opté pour un style d’écriture qui semble tout droit sortir d’un livre pour enfants et la police demeure facile à lire. Du côté de l’audio, on a droit aux extrêmes. La musique, qui inclut plusieurs pièces classiques bien connues, accompagne bien l’intrigue et apporte une ambiance agréable. Par contre, la qualité du jeu des acteurs est grandement inégale. Si certains acteurs, comme celle qui incarne la Reine de Coeur, font un bon travail, d’autres, comme celle qui incarne le Lapin Blanc, donnent l’impression qu’ils sont sur le point de s’endormir. Ils projettent presque aucune émotion et donnent franchement l’envie de couper les voix dans le menu. Aussi, certaines voix semblent avoir été enregistrées dans une salle de bain tellement il y a de l’écho. Le Roi de Carreau, en particulier, est presque impossible à comprendre tellement le volume est faible et l’écho présent.

La Reine de Pique est une magicienne redoutable, ce qui rend certains de ses pairs jaloux.
La magie fait partie du Pays des Merveilles, mais pas tous ont la possibilité de la manipuler. Cela fera en sorte que ces derniers risquent de voter pour tout simplement l’interdire.

Il est clair que le jeu a été produit par un studio indépendant avec un budget limité, mais le résultat final demeure tout de même agréable. Il saura plaire aux amateurs de jeux d’intrigue, ainsi qu’à ceux qui ont adoré le roman de Lewis Carroll. Veuillez noter que le jeu n’offrait pas d’option en français au moment de la rédaction de cette critique.

J’aime

  • Les images calquées sur un livre de contes ;
  • L’intrigue qui maintient l’intérêt ;
  • La trame sonore.

J’aime moins

  • La jouabilité répétitive ;
  • Le jeu des acteurs très inégal ;
  • La première impression décevante.

La copie de Wonderland Nights’ : White Rabbit’s Diary a été fournie par Sky Bear Games.

Wonderland Nights : White Rabbit's Diary

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Un concept intéressant, mais répétitif

Wonderland Nights ne donne pas une bonne première impression, sa jouabilité est répétitive, mais son intrigue donne le goût d'y revenir.

À propos de Frédéric St-Georges

Je suis un geek assumé et fier de l'être, qui joue régulièrement aux jeux vidéo depuis l'âge de cinq ans, maniaque de séries télé comme Babylon 5, Star Trek Voyager et Game of Thrones. Geekbecois représente pour moi une belle opportunité de partager avec vous mes passions, vous informer et même parfois vous divertir avec un jeu de mots à la qualité douteuse!

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