Être maître de jeu, mais quelle tâche ardue ! S’investir autant dans un jeu méconnu et mal compris demande de la persévérance. De la conception à l’exécution, organiser ne serait-ce qu’une seule partie de jeu de rôle est un défi de taille. Plusieurs MdJ se découragent rapidement ; d’autres persistent sans arriver à satisfaction. Une question s’impose : comment bâtir des sessions solides qui laissent au MdJ un sentiment d’aise tout en accrochant les joueurs ?
Je propose une série d’articles qui vise à fournir des outils aux maîtres du jeu qui veulent perfectionner leur art. Évidemment, il n’y a pas de recette miracle et je n’ai pas le monopole de la bonne méthode. Malgré tout, je me permets de partager mon expertise et je vous invite à enrichir, critiquer et débattre sur mes méthodes dans la section commentaires de l’article.
Cet article est le second d’une série de trois. Pour lire la première partie, cliquez ici.
Partie seconde : comment se préparer
La préparation, c’est le cheval de bataille du MdJ. Sans elle, nous ne pouvons espérer offrir une expérience intéressante aux joueurs. C’est aussi une partie qui demande beaucoup d’effort et de temps, surtout pour un néophyte. On se demande souvent : par où commencer ? C’est une question que je me pose régulièrement. Néanmoins, j’exposerai ici quelques pistes éclairantes sur les moyens de se préparer convenablement à une partie de jeu de rôle. Je suggérerai d’abord des outils que je juge pertinents pour une préparation réussie. Ensuite, j’irai de quelques méthodes qui peuvent réduire votre temps de préparation tout en offrant beaucoup de liberté à vos joueurs.
À noter que ces astuces s’appliquent surtout pour les campagnes maison. Aussi, elles sont construites sur une vision très libre du jeu de rôle qui veut que les joueurs soient impliqués directement (parfois malgré eux) dans le développement narratif. Ça laisse aussi beaucoup de place au hasard, donc à des surprises auxquelles on doit répondre rapidement.
Les outils
Indispensables au processus créatif, les outils que peut utiliser le MdJ sont pluriels. Je vous propose quelques trouvailles que j’ai faites dans les dernières années. Comme les livres de jeu de rôle sont multiples et sont de toute évidence essentiels, je n’en ferai pas état ici. Je me consacrerai plutôt aux outils numériques, spécialement ceux utiles à Donjons et Dragons 5e édition. Il ne s’agit évidemment pas d’une liste exhaustive ; vous êtes invités à l’enrichir en commentant au bas de l’article.
- Microsoft One Note, outil merveilleux pour prendre des notes. Synchronisé automatiquement, vous pourrez l’utiliser sur plusieurs appareils. On y insère aisément des photos, des images, des liens web et j’en passe. C’est donc un médium idéal pour préparer et exécuter des sessions ; j’écris mes idées sur le pouce via mon téléphone, je prépare mes sessions sur mon ordinateur et, pendant la partie, je consulte ma tablette. C’est, en gros, mon cahier de notes numérique et je ne saurais trop le recommander. Il est inclus avec Windows 10, mais si vraiment vous n’y avez pas accès, le logiciel Evernote est similaire.
- Pinterest, découverte récente, mais non négligeable. Banque inépuisable d’images, Pinterest vous permet d’aller piger des idées sur internet et d’en faire bénéficier vos parties. On y retrouve de tout : des cartes, des personnages, des véhicules et j’en passe. Aussi, les images choisies peuvent être classées par « tableaux », ce qui permet de s’y retrouver facilement.
- Donjon contient une panoplie de générateurs aléatoires pour plusieurs jeux de rôle, dont Pathfinder, D&D, et des générateurs non spécifiques (noms de science-fiction, générateur de système planétaire, etc.).
- Pour D&D :
- DnD Beyond, l’outil numérique par excellence pour DnD. C’est payant, mais vous aurez accès gratuitement aux règles de base. Cette plateforme offre un outil de création de personnages, un bestiaire, un inventaire des sorts et j’en passe.
- Kobold Fight Club vous permet de balancer vos combats aisément.
- Il existe un document libre qui réunit une panoplie d’outils fort appréciables, souvent utiles pour tous les jeux de rôle fantasy.
Les méthodes
Se préparer à improviser
Une chose devient rapidement évidente lorsqu’on anime des parties de jeu de rôle : tout ne va jamais comme prévu. Évidemment, la pire avenue à prendre et celle de la contrainte, du sens unique, où vous obligez vos joueurs à aller dans une direction. Un des plaisirs du jeu réside dans le sentiment de liberté quasi absolue qu’il offre. Ce serait dommage d’en priver vos joueurs ! Je conseille fortement à tout MdJ d’orienter sa préparation vers l’improvisation pour ainsi permettre à ses joueurs d’avoir une influence considérable sur chacune des séances.
- Préparez une brève liste de personnages non joueurs (environ cinq). N’écrivez pas tous leurs attributs, seulement leurs forces et leurs faiblesses. Idéalement, ça devrait faire deux lignes ; nom, attributs, motivations/histoire. Vous devez pouvoir lire ça dans le feu de l’action ! Ces PNJ vous aideront à présenter des personnages crédibles à vos joueurs, sans que vous ayez anticipé leur arrivée.
- Préparez-vous une liste de noms et une liste de butins. Ça vous évitera d’être pris au dépourvu, tout simplement !
- N’entrez jamais dans les menus détails. En évitant les menus détails, vous laissez place à la création spontanée et donc à l’improvisation. Ça vous permettra d’être plus flexible le jour venu.
- Ne vous faites pas d’idées à l’avance. Si vous anticipez, vous serez enclin à forcer un chemin à vos joueurs. Lorsque vous travaillez sur votre préparation, gardez cela en tête, ça fait toute la différence.
- Mon plus précieux conseil : déterminez les INTENTIONS et MOTIVATIONS de vos PNJ. Que ce soit le vilain vampire ou le conseiller du roi, trouvez ce qui le motive. Ça peut être aussi simple que « il souhaite protéger sa jeune fille ». Ça vous aidera énormément à déterminer comment ils réagiront aux actions imprévisibles de vos joueurs !
Mettre de l’effort au bon endroit
Il est essentiel de développer une méthode de travail efficace pour ne pas s’épuiser à la tâche. Quoi faire ou éviter ?
- N’écrivez pas des descriptions trop détaillées. Oui, je comprends que c’est le plaisir de certains MdJ ; cependant, c’est rarement intéressant pour les joueurs. Certes, certains détails favorisent l’immersion. Seulement, il ne faut pas que ces détails prennent trop d’ampleur ; ainsi, un petit »la pièce humide a retenu l’odeur du feu éteint dans le coin » est largement suffisant comme facteur d’ambiance. Ajoutez-y les éléments importants pour l’intrigue et le tour est joué. Un truc : imaginez-vous les endroits et écrivez seulement quelques mots-clés, ça vous aidera à être concis.
- Faites des combats narratifs. Les cartes sont très utiles. Néanmoins, concevoir et mettre en place une carte prend énormément de temps. Il vaut donc mieux les utiliser pour des moments critiques, tels qu’un combat final. Il est parfois préférable d’approcher un combat de façon narrative, surtout si les joueurs sont confrontés à peu d’ennemis ou si, à l’inverse, ils se retrouvent en plein milieu d’une guerre. Si jamais le combat narratif vous effraie, je vous réfère à l’excellent article (en anglais) de Mike Shae, MdJ vétéran qui se passionne pour les combats narrés, ou le »Theatre of the Mind ».
- Campagne maison ; commencez petit, puis construisez là-dessus. Commencez petit et ajoutez des détails à votre univers au fil des semaines. Cela permet non seulement d’éviter de vous décourager, mais aussi de mieux intégrer l’histoire des personnages joueurs à votre campagne. Ça évite aussi de bourrer le crâne de vos joueurs ; rien de plus fastidieux que d’avoir à lire un roman avant une partie.
- Pensez à vos joueurs. C’est très important pour les accrocher. Prenez en considération ce qu’ils aiment faire : aiment-ils le roleplay, les combats, les cartes détaillées, les trésors ?
En conclusion : n’utilisez pas ma méthode
Je ne détiens pas la méthode idéale. Si je fonctionne bien de cette manière, c’est qu’elle me met en valeur ; elle exploite mes forces et pallie mes faiblesses. Elle résulte d’un constant travail de réflexion, d’essais-erreurs et de mise au point. Cependant, certaines astuces que je propose pourraient aussi grandement vous servir. Je vous invite donc à vous inspirer de ma méthode, non pas de la copier. Forgez votre propre façon de fonctionner. Essayez des astuces qui vous semblent raisonnables et adoptez celles qui fonctionnent : telle est la voie à adopter pour devenir le MdJ dont tous les rôlistes rêvent !
Les liens cités étant tous en anglais, je me permet de poster un lien vers mes outils en ligne pour D&D 5 qui, bien que leurs noms soient en anglais, sont tous en français : https://www.aidedd.org/adj/outils/
* Character Builder
* Fight Tracker
* Encounter Builder
* Name Generator
* Filters
Sur Android et Appel Store, il y a plusieurs application.
Gestion des sorts, des trésors, monstres et plein d’autre facile d’utilisation.
Juste pour les spell une gestion facile et référence rapide.
faire une recherche avec D&D, dungeon ou RPG, je conseil d’en essayer plusieurs et de ne garder ceux que vous aimé le plus.