Avec la situation présente du COVID-19, le fameux nouveau coronavirus, c’est le moment idéal de revisiter quelques-uns de mes grands classiques et ressusciter ma chronique « Trésors oubliés ». Contrairement à mes titres précédents qui semblaient tous provenir des années 90, j’ai choisi un titre plus récent. En février 2012, un nouveau jeu de rôle a vu le jour. Première production du nouveau studio de production 38 Productions, Kingdoms of Amalur : Reckoning avait l’ambition d’être le prochain Skyrim. Pour ce faire, le studio a fait appel à des gros noms tels que l’auteur R.A. Salvatore, reconnu pour ses romans basé sur l’univers des Royaumes Oubliés de Donjons & Dragons, et Todd McFarlane, le créateur du héros de bande dessinée Spawn. Malheureusement, un cycle de production difficile, une date de sortie mal choisie et une série de troubles judiciaires ont non seulement causé l’échec commercial du jeu, mais aussi la faillite du studio. Cela est très dommage car le jeu est un véritable petit bijou, avec un monde riche et bien développé, ainsi qu’une jouabilité amusante et accessible.
- Kingdoms of Amalur : Reckoning
- Studios de production : 38 Studios et Big Huge Games
- Éditeur : 38 Studios et EA
- Plateformes disponibles : PS3, Xbox 360, PC et Xbox One (en mode rétro-compatibilité)
- Plateforme de test : Xbox One
- Classement ESRB : M
- Prix : 4,99$ sur le Xbox Live Marketplace
- Site officiel
Le royaume d’Amalur est déchiré par une guerre entre les races mortelles (humains, gnomes, elfes) et une secte provenant du royaume des fées, un combat que les mortels sont en train de perdre. Afin de contrer l’avantage majeur des fées, leur immortalité, les gnomes ont mis au point un puits des âmes qui permettra aux mortels de revenir à la vie. Le personnage principal du jeu est le premier, et jusqu’à présent le seul, mortel à revenir d’entre les morts et il devient immédiatement la cible d’une multitude d’ennemis. Il devra amorcer un long voyage, accomplir de nombreuses quêtes pour venir en aide aux races mortelles, pour finalement confronter l’armée ennemie des fées et renverser le cours de la guerre. En cours de route, il rencontrera une multitude de personnages, certains amicaux, d’autres belliqueux, en plus de visiter des lieux féeriques et apprendre leur riche histoire.
Un jeu de rôle riche et détaillé, jumelé à une jouabilité accessible
Le style de jeu de Kingdoms of Amalur : Reckoning est la fusion du monde riche et détaillé d’un Elder Scrolls avec la jouabilité frénétique du jeu de combat comme God of War. Les créateurs du jeu se sont inspirés de plusieurs classiques du genre, en particulier Diablo avec les trois classes de personnage disponibles : guerrier, mage et roublard (rogue). La jouabilité demeure simple, le joueur déplace le personnage en temps réel, combattre un ennemi requiert seulement d’appuyer un bouton, un pour son arme principale (exemple, une épée) et un autre pour une arme secondaire (un arc). Il peut également assigner des fonctions spécifiques aux quatre boutons de la manette, comme des sorts de combat ou de guérison. Cette simplicité rend le jeu très accessible aux débutants des jeux de rôle, mais différents niveaux de difficulté permettent aux vétérans d’y trouver un défi intéressant. Le système de conversation rappelle un peu celui de la franchise Dragon Age, en particulier Inquisition, où le joueur choisi des réponses dans un menu radial. Le joueur voit toujours quel sujet fera avancer l’histoire et ceux qui donneront de l’information générale.
Comme il a été mentionné plus haut, le studio de production a fait appel à l’auteur de renom R.A. Salvatore pour créer le monde et ses 10 000 ans d’histoire. Le jeu regorge de documents à lire qui vont en profondeur dans l’histoire du monde, ses races et ses habitants. Le joueur qui est intéressé peut passer des heures à seulement en apprendre sur le monde dans lequel il évolue. Il est évident que cette richesse aurait pu servir à alimenter plusieurs autres jeux et démarrer une nouvelle franchise, si seulement le premier titre avait rencontré un succès commercial. Graphiquement, le jeu n’impressionne pas énormément, même si on tient compte qu’il s’agit d’un titre de la franchise précédente. Les personnages sont peu détaillés, mais les environnements ont connu un meilleur sort. Par contre, le côté audio est exceptionnel, avec de solides performances d’acteurs (pour la plupart) et une trame sonore exceptionnelle.
Un cycle de production digne d’un roman
La production du jeu mérite qu’on s’y attarde, celle-ci ayant connu tellement de péripéties qu’elle mériterait qu’on en fasse un film. 38 Studios était le projet du joueur de baseball retraité Curt Schilling, lui-même un passionné des jeux vidéo. Let but premier de la nouvelle compagnie était la création de deux titres, un jeu de rôle en solo, Kingdoms of Amalur : Reckoning et un jeu de rôle massivement multijoueur. Cependant, la production d’un jeu vidéo est très dispendieuse et requiert une équipe composée de nombreux artisans. Afin d’aller chercher des fonds, le studio a établi un partenariat avec l’état de Rhode Island. En échange d’un prêt de plus de 75 millions de dollars, le studio accepterait de déménager dans cet état et créerait plus de 450 emplois. Malheureusement, pour pouvoir être en mesure de rembourser ce montant, 38 Studios devait vendre un minimum de trois millions de copies du jeu dans les premiers mois après sa sortie, un chiffre qu’il n’atteindra jamais. Le projet de jeu massivement multijoueur ne verra jamais le jour, le studio devant déclarer faillite. En 2018, les droits du jeu ont été acquis par THQ Nordic, ce qui laisserait présager que d’autres titres de la franchise pourraient sortir dans les prochaines années.
Si le jeu vous intéresse, voici les liens où il est possible de se le procurer :