Rise of the Ronin est un peu un enfant entre Nioh, Sekiro et Ghost of Tsushima. Vous êtes un ronin dans un monde ouvert avec des arbres de talents, tout plein de butins à équiper sur votre personnage et des combats assez difficiles si l’on ne fait pas attention. Tout ça est basé sur une trame historique, le Japon qui s’ouvre sur le monde. Ça résume bien ce qu’est Rise of the Ronin, mais il y a beaucoup d’autres systèmes de jeu à explorer bien sûr. Comme toujours, Team Ninja nous a habitués à plusieurs excellents jeux, mais aussi plusieurs jeux décevants. Rise of the Ronin se retrouverait plus dans la première catégorie sans toutefois être exempt de toutes critiques. Découvrez ce qui fait de ce jeu un jeu à découvrir dans cette critique !
**À noter que de légers divulgâcheurs sont présents pour l’histoire se déroulant lors de la première heure du jeu.**
Rise of the Ronin : historiquement fictif.
- Studio de développement : Team NINJA
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Plateformes disponibles : PS5
- Plateforme de test : PS5
- Classement : M – Mature 17+
- Prix : 89.99$
- Site officiel du jeu
Des lames jumelles au destin grandiose
La trame narrative du jeu se situe dans la province Musashi. On retourne dans un Japon situé au milieu du 19e siècle. Le tout est basé librement sur la guerre de Boshin, une période de grandes révolutions dans l’archipel. Il y aura trois grandes factions entremêlées tout au long du jeu. Les forces Shogunate, gouvernement militaire du Japon de l’époque et les forces s’opposant au Shogunate seront les principales. La faction de l’ouest, majoritairement britannique et américaine, tente de profiter de l’ouverture du Japon sur les civilisations extérieures. Shogunate et anti-Shogunate se battront pour préserver le Japon actuel ou l’ouvrir sur le monde.
Vous devrez créer deux personnages. Deux lames jumelles. Des enfants élevés pour se battre en tandem depuis leur plus jeune âge. Après une mission ratée, vous vous retrouverez séparés par un triste évènement. Un de vos deux personnages (selon votre choix) a un destin incertain. Le bras tranché, on ignore si votre personnage survit à ses blessures pendant que votre autre personnage s’échappe. Avec ce dernier, vous devez alors chercher à obtenir les réponses sur le sort de votre jumeau tout en flirtant avec les trois factions opposées dans le jeu. Vous aurez à vous positionner tout au long de l’aventure entre ces factions et vos décisions influenceront l’histoire du jeu.
C’est très intéressant de découvrir l’histoire de cette période du Japon, même lorsque c’est dramatisé un petit peu. On s’attache aux personnages rencontrés tout au long du jeu et on souhaite vivement en apprendre plus.
Un monde ouvert un peu vide
Le monde ouvert de Rise of the Ronin est intéressant. Le Japon de l’époque est bien représenté, les décors sont très beaux. Le traverser à pied, à chevaux ou avec un planeur comme dans The Legend of Zelda : Breath of the Wild, on s’y plait beaucoup. L’exploration est excitante… jusqu’à ce qu’on se rende compte que c’est vide. Les points d’intérêt se découvrent d’eux-mêmes sur la carte au fur et à mesure que l’on progresse dans une région. On ne perd alors pas son temps à explorer des paysages un peu vides, puisque le guide est bien fait.
Vous aurez des tonnes de choses à faire. Chacune des choses fera progresser le niveau ou les habiletés de votre personnage. Chacune des actions à faire dans le monde fait progresser vos compétences générales, mais aussi spécifiques. Certaines augmenteront vos niveaux d’intelligence, d’autres de force, par exemple. Vous devrez donc varier vos activités pour avoir un personnage plus complet. Prendre des photos, prier devant des autels, ouvrir des coffres, chasser des fugitifs, résoudre des quêtes bancales et même flatter des chats font partie des choses à faire. Tout ce contenu se retrouve dans chacune des régions. Ça semble beaucoup, mais c’est très éparpillé sur la carte et tout est indiqué… le jeu ne récompense donc pas l’exploration dans le monde.
Pour faire avancer l’histoire ou pour en savoir plus sur les régions, vous progressez en libérant des points d’intérêt dans le jeu. Ensuite, la population revient vivre à ces points. Que ce soit des villages ou des temples, c’est toujours un peu vide. Tout se ressemble, des maisons sont parfois complètement vides. Malgré tout ça, j’ai beaucoup aimé mon temps dans ce Japon de l’époque. Le déplacement est très rapide et efficace.
Un combat satisfaisant, mais simple
Initialement, je croyais me trouver dans un jeu mélangeant Sekiro, Ghost of Tsushima et Nioh. Je croyais trouver une difficulté plus grande même en jouant à normal (crépuscule dans le jeu). Finalement, c’est un peu plus Ghost of Tsushima qui a ressorti côté combat et difficulté. Vous utilisez l’arme de votre choix, mais votre posture de combat influence grandement puisque certaines postures sont plus fortes contre d’autres postures qu’auront vos ennemis. Par contre, j’ai pris les deux épées comme armes de prédilection et je n’ai eu une deuxième posture que beaucoup plus tard et même en étant dans une posture faible contre celle des ennemis, je n’avais pas de difficulté. Je n’ai pas trouvé que le jeu rendait honneur à ses mécaniques. Le combat est trop simple pour devoir vraiment tout exploiter.
Bref, vous avez des attaques régulières, une attaque chargée et des armes secondaires (arme à feu, pistolet, arc, lance-flamme, shuriken et plusieurs autres). Vous avez une barre de vie et une barre d’énergie. Attaquer, bloquer, éviter, utiliser des armes spéciales utilise tous de l’énergie. Même chose pour les ennemis, et la meilleure tactique, selon moi, était toujours de vider la barre d’énergie des ennemis le plus rapidement possible pour assener alors des coups critiques puissants. Une autre chose qui diminue rapidement la barre d’énergie de l’ennemi est de contrer leurs attaques. Pour ce faire, vous avez une attaque rapide qui fait peu de dégât, mais qui permet de déstabiliser l’ennemi lorsqu’elle est activée au bon moment. Bref, le jeu est beaucoup plus permissif que les Sekiro, Dark Douls, Lies of P de ce monde. Bref, c’est un souls like beaucoup plus accessible que la normale. Mon personnage furtif avait toujours la même recette. Tuer les gens à l’arc lorsque possible, furtivement tuer le reste. Finalement, pour le boss, une attaque furtive suivie de combat corps-à-corps avec des flèches à la tête lorsque possible.
Une jouabilité simple, mais variée
En débutant l’aventure, vous pourrez déjà vous spécialiser. Êtes-vous plus corps-à-corps, furtif, armes à feu ? Peu importe, votre choix de départ influence peu la suite de votre personnage. Si vous faites moindrement de contenu secondaire, vous serez inondé d’expérience et de points d’aptitudes. J’avais cinq à sept niveaux d’avance sur la quête principale en général. Ça rendait le tout trop facile. J’ai mis de côté l’exploration pour avancer la quête principale et j’ai pu faire au moins sept ou huit quêtes avant d’avoir le même niveau que la trame narrative. Je jouais au niveau crépuscule, qui est le niveau normal.
Ensuite, plus vous utilisez un type d’arme, plus vous êtes efficace avec celle-ci. Vous aurez divers bonis comme plus de dégâts. Ça encourage peu à varier d’armes. J’ai utilisé les deux épées tout au long du jeu et je n’ai jamais senti le besoin de changer. Vous avez aussi beaucoup d’équipements tout partout dans le jeu. Encore une fois, sous-utilisé puisque souvent on se retrouve à choisir l’arme ayant un bonus qui nous intéresse possédant le nombre le plus gros. C’est plus complexe que ça, les bonus varient beaucoup, mais j’imagine que ce côté est plus pertinent à la difficulté la plus élevée puisqu’à normal, autre que juste prendre les items plus forts et faire des sets, je ne me suis pas cassé la tête. Vous pouvez aussi augmenter votre affinité dans chacune des régions du jeu, plus vous faites d’activité, plus vous aurez de points d’intérêt sur la carte et une région terminée vous donne des items ou des points d’habileté. Rien de compliqué.
Personnellement, j’ai pris furtif pour débuter. Vous êtes avantagé à éliminer vos ennemis dans l’ombre, utiliser des arcs et vous cacher. Par contre, on ne peut pas tout faire furtivement. Certains ennemis ne mourront pas du premier coup, en général les ennemis de fins de missions. Vous devrez tomber en mode corps-à-corps. Pour faire évoluer votre personnage, il y a quatre arbres de talents. Force, dextérité, charisme et intelligence. Chacun des arbres utilise des points de compétence généraux, mais aussi spécifiques. Vous ne pourrez donc pas pousser à fond dans l’intelligence si vous ne faites pas de quêtes reliées à cette compétence, par exemple. Vous pouvez donc façonner votre personnage à votre goût.
Des mécaniques pas assez poussées
Une des mécaniques de Rise of the Ronin que je n’ai pas compris du tout : votre niveau de criminalité. Comme les Grand Theft Auto de ce monde, vous pouvez commettre des crimes (pickpocket ou même des meurtres), mais je n’ai littéralement jamais eu de conséquence. Même en tuant des gens au hasard (ce qui n’est pas souvent possible) ou en volant les citoyens. Une fois, j’ai atteint le maximum, deux ou trois forces de l’ordre m’ont attaqué, mais après 30 secondes ils étaient morts, et ce, sans conséquence…
Une autre, les relations avec les personnages du jeu. Le jeu est divisé en deux, le monde ouvert et les missions. En mission, c’est une partie du monde ouvert qui se retrouve isolée pour une mission particulière. Lors de ces missions, vous pouvez apporter ces personnages et plus vous effectuez des missions avec eux ou des quêtes pour eux dans le monde ouvert, plus votre affinité augmente. Chacune des relations vous donne des avantages différents, mais ça ne change pas grand-chose.
Les arbres de talents, surtout le côté charisme, vous permettent de débloquer des options de dialogues, mais ces options de dialogue n’influencent pas le résultat final, qui semble souvent le même. Menacer quelqu’un ou lui mentir, au final, ça ne change rien à la finalité de la quête.
Voyez-vous où je veux en venir depuis le début de ma critique ? Le jeu regorge de mécaniques. Après une quinzaine d’heures de jeu, on débloque encore de nouvelles choses, mais ces choses sont peu utiles ! On aurait aimé en avoir moins, mais des plus importantes, plus développées. Pas que c’est mal fait, mais on en vient souvent à oublier qu’elles existent…
Une technique bien ficelée
Rise of the Ronin est beau, surtout les décors. La bouche des personnages aurait mérité d’être un peu plus peaufinée, mais en général c’est très beau. Certaines textures sont grossières vu de proche, mais vu de loin c’est magnifique. Le mode photo permet de rendre honneur aux magnifiques décors. Les voix des personnages sont bien jouées, le côté historique est très intéressant et une attention particulière a été portée à la bible du jeu que vous pouvez consulter en tout temps. Chacune des facettes est expliquée, l’histoire, les personnages, l’époque, les mécaniques, les régions, bref, si vous aimez lire, vous serez servi.
J’ai eu l’air d’être difficile dans ma critique, mais j’ai vraiment eu du plaisir. Rise of the Ronin n’est pas parfait, mais il est amusant. C’est ça l’important. j’ai joué une trentaine d’heures et je n’ai pas encore terminé, mais j’ai hâte de savoir le dénouement de toute cette histoire. Ce ne sera certainement pas un des grands succès de l’année 2024, mais je suis certain que le jeu aura du succès auprès des personnes qui lui donneront une chance. J’aimerais vraiment voir un autre jeu de cette série avec des mécaniques un peu plus ciblées. J’ai hâte d’y rejouer et je vous le suggère certainement.
J’aime
- Les combats sont très agréables
- Un arbre de talent bien pensé
- Beaucoup de mécaniques…
- Se déplacer dans l’univers est amusant
- Le côté historique du jeu
J’aime moins
- Le monde un peu vide
- Beaucoup de remplissage
- Peut-être trop ?
La copie de Rise of the Ronin a été fournie par Sony Interactive Entertainment.
Rise of the Ronin
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Excellent
Rise of the Ronin n'est excellent dans rien de précis, mais excellent dans son ensemble. Vous aurez beaucoup de plaisir à découvrir les contrées de ce Japon.