Il y a une expression en anglais qui se traduit un peu comme suit : « Copier est la plus belle forme de flatterie. » Les développeurs du jeu Phantom Fury ont dû avoir cette citation à cœur lorsqu’ils ont travaillé sur ce jeu de tir à la première personne fortement inspiré des classiques de la fin des années 90, en particulier Half-Life. Le résultat final est un jeu amusant, mais où l’on est constamment rappelé qu’il existe des alternatives plus intéressantes.
- Studio de développement : Slipgate Ironworks
- Éditeur : 3D Realms
- Plateforme disponibles : PS5, Xbox Series X/S et PC
- Plateforme de test : PC
- Classement ESRB : M
- Prix : 31,49$
- Site officiel
- Page Steam
Phantom Fury est une suite au jeu Ion Fury, sorti en 2019. Mais là où son prédécesseur était un jeu de tir de type « twin sticks » ou à double leviers de direction et une vue à la troisième personne, c’est un jeu de tir à la première personne que l’on retrouve dans la suite. Vous y incarnez toujours le personnage de Shelly « Bombshell » Harrison, une guerrière du futur qui est réveillé de son coma après les événements du jeu précédent. Elle découvre qu’elle est maintenant équipée d’un bras bionique qui lui permet de frapper avec la force de plusieurs hommes. Elle a comme mission de mettre la main sur un engin de destruction massive, le Demon Core.
L’aventure de Shelly la mènera des profondeurs d’un laboratoire secret aux canyons désertiques du Midwest américain, ainsi que des arrêts dans les rues de Chicago. Elle a à sa disposition un vaste arsenal d’armes qui va du bâton électrique (utile pour ouvrir des caisses d’équipement), au fusil à pompe destructeur ou des armes plus farfelues, comme une boule de quilles explosive. Elle aura à combattre une véritable armée de soldats qui sont épaulés par des robots comme des drones qui pourchasseront notre héroïne sans relâche.
Dès le début du jeu, il est évident que les développeurs sont de grands amateurs du classique Half-Life, développé par le studio Valve en 1998. On y retrouve les environnements pixélisés hautement interactifs, comme des ordinateurs où l’on peut contrôler l’ouverture de portes ou lire des courriels qui peuvent donner des indications sur l’accès à un coffre-fort. Cette dernière caractéristique a été empruntée à un autre classique, System Shock.
Des hommages en grande quantité qui finissent par agacer
Ce sont justement tous ces petits (et gros) clins d’oeil à d’autres jeux qui viennent un peu gâcher l’expérience de Phantom Fury. Certes, il est amusant de voir des caisses en bois identiques à celles dans Half-Life, ou explorer une gare de triage tout droit sortie de la suite du classique. Mais à force de noter ces « hommages », on finit par comprendre que Phantom Fury n’offre pas grand chose de nouveau pour le genre.
Le système de combat est agressif et rapide, avec des ennemis à l’intelligence artificielle qui se limite souvent à foncer vers soi, sans se soucier du danger ou du nombre de camarades qui gisent déjà au sol. De temps à autre, il est possible de manipuler un élément du décor comme une grue qui nous permet de nous créer un chemin dans un tas de ferraille. On a également droit à des séquences à bord d’engins volants où l’on file dans des canyons dans des poursuites dignes de la scène finale de Star Wars Épisode IV.
On va s’amuser comme en 1998 !
Les graphismes du jeu sont eux aussi inspirés des jeux de tir de la fin du siècle précédent (ouf, ça donne un coup de vieux ça). Les murs, sols et plafonds sont pixélisés, mais pas à outrance. On maintient donc ce sentiment de jouer à un jeu sorti en 1999 plutôt qu’en 2024. Les ennemis varient peu en apparence, il n’est pas rare d’avoir à combattre trois ou quatre clones à la fois. Par contre, les séquences se déroulant en extérieur nous donne un véritable sentiment de liberté, avec des paysages attrayants et plus variés.
La trame sonore du jeu est composé de musique rock et techno, parfaitement adaptée au jeu et à son style. On ressent la montée d’adrénaline lorsque un bataillon ennemi fonce vers nous et la musique accompagne très bien le danger. Les effets sonores sont serviables, mais un peu répétitifs. Les armes font toujours le même son, les portes qui s’ouvrent sont toutes identiques à l’oreille. La qualité du jeu des acteurs est à souligner, surtout celle qui interprète le personnage principal. Elle utilise des expressions qui la font passer pour une version féminine de Duke Nukem.
À lire cet article, on pourrait croire que j’ai détesté mon expérience avec Phantom Fury, mais ce n’est pas le cas. Si on prend le jeu à ses caractéristiques les plus basiques, on a droit à un jeu de tir compétent et excitant. C’est seulement la surabondance de références aux classiques du genre qui vient gâcher la sauce. Montrer son respect pour ce qui nous inspire est tout à fait louable, mais ici, ça frôle le plagiat.
J’aime
- L’action rapide et entraînante ;
- Le haut niveau d’interactivité avec l’environnement ;
- La variété dans les activités offertes.
J’aime moins
- Les trop nombreux clins d’oeil aux classiques du genre ;
- Les effets sonores répétitifs ;
- Le peu d’originalité apporté au genre.
La copie de Phantom Fury utilisée pour cette critique a été fournie par 3D Realms.
Phantom Fury
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Amusant, mais très peu original
Les développeurs de Phantom Fury sont probablement des amateurs de Half-Life, tellement leur jeu lui ressemble.