Les jeux vidéo basés sur des films ou des séries télé ont rarement une bonne réputation. La plupart du temps, ils ont souffert d’un cycle de production accéléré pour pouvoir être lancés en même temps que leur source d’inspiration, ce qui en ont fait des jeux au mieux médiocres et au pire tout simplement terribles. Cependant, certains titres ont su briser ce cliché en offrant une expérience de jeu agréable, que l’on soit adepte de la source d’inspiration originale ou non. C’est le cas de Peaky Blinders : Mastermind, un jeu de stratégie et de puzzle basé sur la série télé britannique du même nom. Même si le jeu n’est pas un chef-d’oeuvre et qu’il a quelques lacunes, ses points positifs les contre-balancent largement.
- Studio de production : FuturLab
- Éditeur : Curve Digital
- Plateformes disponibles : PS4, Nintendo Switch, Xbox One et PC
- Plateforme de test : PS4 Slim
- Classement ESRB : M
- Prix : 28,99$
- Page officielle du jeu
- Page Steam du jeu
Tout comme la série qui l’a inspiré, Peaky Blinders : Mastermind se déroule dans les années 20, entre les deux grandes guerres. Il met en vedette le personnage de Tommy Shelby, un membre du gang de rue les Peaky Blinders. Lui et sa bande de malfrats sévissent dans la ville de Birmingham au Royaume-Uni, tentant de se tailler une place dans diverses activités illégales, comme la contrebande d’alcool et l’infiltration des paris sur les courses. Chacune des missions du jeu demandera au joueur d’accomplir un certain nombre d’objectifs à l’aide d’un ou de plusieurs membres de la bande qui ont chacun leurs habiletés propres. Cependant, malgré une vue isométrique et des déplacements en temps réel, Peaky Blinders : Mastermind n’est pas un jeu d’action ni d’aventure. Il s’apparente beaucoup plus à un jeu de puzzle et de stratégie où il faut être minutieux et prévoir ses coups à l’avance comme aux échecs.
Un jeu où il faut à la fois prendre son temps et le manipuler
La mécanique la plus innovatrice du jeu est la manipulation du temps. Cette dernière se différencie beaucoup de celle qu’on a déjà vu dans plusieurs jeux comme la franchise Forza Horizon où l’on peut seulement revenir en arrière après avoir fait une erreur. Dans Peaky Blinders : Mastermind, la manipulation temporelle est beaucoup plus poussée et est essentielle pour arriver à bout des nombreuses embûches qui peuplent ses niveaux. Son explication est quelque peu ardue et en devenir maître prend du temps et plusieurs essais et erreurs. Les tutoriels inclus dans le jeu ne viennent pas rendre la tâche plus simple en étant plutôt obscurs. En bref, le joueur a toujours accès à une ligne du temps au bas de l’écran pour chacun de ses personnages et il a la possibilité de faire avancer ou reculer le temps à un moment précis. Disons par exemple que le joueur doit faire entre Tommy, le chef de la bande, dans un entrepôt pour y dérober de l’alcool, mais un garde en surveille l’entrée. Afin qu’il puisse le faire passer sans encombre, le joueur doit utiliser Ada, la soeur de Tommy, qui a comme aptitude la possibilité de déconcentrer le garde. Le joueur devra utiliser Ada et déconcentrer le garde suffisamment longtemps pour qu’ensuite, il puisse contrôler Tommy dans son déplacement.
La manipulation du temps est donc difficile à expliquer, mais une fois qu’elle est maîtrisée, le jeu devient immensément plus agréable à jouer. Il est amusant d’utiliser chacune des habiletés de ses personnages pour venir à bout de situations de plus en plus complexe. Compléter un niveau donne une récompense sous forme d’une mention Or, Argent ou Bronze selon le temps écoulé. Entre les missions, l’histoire est développée sous forme de cinématiques en images statiques avec les dialogues sous forme de texte. Il n’y a aucune performance d’acteurs, ce qui donne au jeu un aspect quelque peu rétro. Cependant, le studio a embauché un groupe de musique rock qui a fourni plusieurs pièces musicales qui sont pour la plupart pas mal bonnes. Les effets sonores durant les séquences de jeu tournent plutôt du côté minimaliste, ce qui en soit aide à rester concentré sur les tâches à accomplir.
Une interprétation de la belle époque des gangsters magnifique et silencieuse
Graphiquement, le jeu ne remportera pas de prix au niveau technique, mais il brille du côté artistique. La représentation des quartiers mal famés de l’époque de l’entre-guerre est impressionnante, avec ses ruelles obscures, ses salons de thé enfumés et ses habitants habillés de vêtements d’époque. Les animations sont fluides avec des déplacements convaincants, que ce soit lorsqu’un garçon passe sous une grille verrouillée ou lorsque Ada fait usage de ses charmes avec une sentinelle. Les cinématiques semblent sortir tout droit d’une bande dessinée avec ses personnages aux traits et aux expressions quelque peu exagérés, mais qui sont tout à fait plausibles dans le contexte. On aurait apprécié des voix pour les différents personnages, mais c’est un désagrément mineur.
Si les premiers niveaux se complètent plutôt facilement, le niveau de difficulté prend une courbe escarpée rendue aux troisième et quatrième chapitres. La marge de manœuvre du joueur devient très limitée et il est facile d’échouer un niveau, à moins de vraiment prendre son temps et explorer chacune des situations. Peaky Blinders : Mastermind n’est donc pas le jeu idéal pour un joueur impatient, mais favorise les amateurs de jeux de puzzles et de stratégie. Il rappelle la franchise de jeux Commandos qui utilisait une approche similaire au début des années 2000. Que vous soyez amateur de la série télé originale ou simplement à la recherche d’un jeu original, Peaky Blinders : Mastermind est à recommander.
La copie du jeu Peaky Blinders : Mastermind a été fournie par Curve Digital.
Peaky Blinders : Mastermind
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Captivant, mais un peu frustrant
Peaky Blinders : Mastermind est un jeu de stratégie avec une manipulation du temps originale, mais avec une courbe d'apprentissage ardue.