Dans Museum Pictura, nous incarnons un conservateur en quête de prestige. Pour ce faire, nous exposerons des peintures pour en former des collections, améliorerons la réputation de notre musée en organisant des expositions temporaires et nous attitrerons des mécènes. Après L’Empire de César, il s’agit du deuxième titre issu de la collaboration des éditeurs Jeux Synapses Games et Holygrail Games.
Même famille, mais jeu indépendant
Museum Pictura n’est pas à confondre avec le jeu Museum. Paru en 2019, nous dénichions les plus belles reliques pour devenir célèbre. Totalement indépendant et en respectant le même esprit, Museum Pictura se concentre sur les collections de peintures. Plus simple d’accès, épuré et dynamique, mais avec autant de façons de marquer des points.
Museum Pictura : quel conservateur est le plus prestigieux ?
- Auteurs : Eric Dubus, Olivier Melison
- Illustrateurs : Joëlle Drans, Loïc Muzy, Amber Scharf
- Éditeurs : Jeux Synapses Games et Holy Grail Games
- Nombre de joueurs : 2 à 4
- Durée : 60 à 120 minutes
- Sortie prévue : 14 janvier 2022
- Prix : 79,99$
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
But du jeu
Devenir le plus prestigieux conservateur en exposant des peintures dans notre musée, en échangeant avec des musées internationaux, en attirant de célèbres mécènes et en organisant des expositions temporaires.
Mécaniques
- Collection de cartes
- Organisation et optimisation
Matériel
- 1 plateau Central
- 1 plateau Mécène
- 1 plateau Exposition
- 4 plateaux Musée
- 180 cartes Peinture
- 60 cartes Mécène
- 30 cartes Tendance
- 24 cartes Faveur
- 22 jetons Exposition
- 4 jetons Faveur
- 4 jetons de Score
- 1 jeton Premier joueur
- 1 jeton Fin de partie
- 8 cartes Aide de jeu
- 1 Livret de règles
Les collections : un cours sur l’histoire de l’art
Faisant partie du coeur de Museum Pictura, les cartes de peinture renferment plusieurs informations : nom et numéro du peintre, la période artistique représentée par une couleur (Renaissance = rouge, Baroque = violet, Rococo = jaune, Romantisme = vert et Impressionnisme = bleu), une icône pour le genre (mythologie, histoire, religion, paysage, nature morte et portrait) et le titre de l’oeuvre ainsi que d’autres renseignements (taille, médium, lieu d’exposition…).
Dans l’image ci-dessous, nous retrouvons quatre cartes différentes :
- #15 William Hogarth, période Rococo de genre nature morte
- #30 Vincent Vangogh, période impressionniste de genre religieux
- #2 Pieter Bruegel, période de la Renaissance de genre historique
- #15 William Hogarth, période Rococo de genre portrait
Une collection est constituée d’au moins quatre cartes de la même période ou du même genre. Bien entendu, plus la collection est grande, plus nous marquons des points de prestige.
Déroulement
Le tour de table commence par le dévoilement de la carte tendance annonçant les types de peinture les plus demandés. Jouer une carte renfermant au moins une des trois caractéristiques (numéro de peintre, genre et période) nous rapporte automatiquement des points de prestige supplémentaires.
Pige et échanges
Chaque tour débute par la pige de deux cartes du marché de l’art (la pioche). Ensuite, le joueur actif doit obligatoirement échanger une carte de sa main avec une carte provenant d’un marché international. Enfin, dans le sens des aiguilles d’une montre, les autres joueurs peuvent également choisir d’échanger une carte.
Les tendances
Chaque musée international a aussi ses tendances. Ceux-ci demeurent les mêmes tout au long de la partie. Par exemple, la photo suivante illustre que le peintre Édouard Manet (#27), la nature morte et la période Baroque sont en demande au National Art Museum of Moscow. Respecter la tendance nous donne des points bonus. Par contre, reprendre une carte tendance nous fait perdre les points.
Un choix d’action
Notre tour venu, nous avons un choix de trois actions.
Premièrement, nous pouvons améliorer notre musée en exposant des cartes de peinture et en formant des collections. Pour ce faire, nous devons la payer en défaussant une carte. Les tableaux peuvent être choisis à partir de notre main ou de la défausse d’un autre joueur.
Deuxièmement, nous pouvons organiser une exposition temporaire qui consiste à choisir une collection vedette et de marquer immédiatement les points de prestige.
Enfin, il nous est possible de dresser un inventaire. C’est-à-dire récupérer les cartes de notre défausse, piger une carte faveur et, si nous le souhaitons, défausser toutes les cartes mécènes et les remplacer par cinq nouvelles. Attention, notre main ne peut pas avoir plus de huit cartes.
Des actions optionnelles gratuites
Parmi les actions optionnelles, il y a soit jouer une carte faveur ou en obtenir une nouvelle en atteignant un multiple de dix sur la piste de score et la possibilité d’obtenir un mécène.
Fin de partie et pointage
La fin de partie est déclenchée lorsqu’un joueur atteint ou dépasse les cinquante points sur la piste de score. C’est alors qu’il remporte le jeton fin de partie pour cinq points de prestige et que les autres joueurs ont droit à un dernier tour.
Décompte des points de prestige
Nous procédons comme suit pour le décompte :
- Somme de la valeur de ses collections
- Bonus d’expositions temporaires
- Grande galerie (cinq points si tous les emplacements colorés de notre musée sont remplis)
- Musée complet (quinze points)
- Récompenses de fin de partie (mécènes, jeton de fin de partie, récompenses d’expositions temporaires)
- Défausse (perte de points selon le nombre)
L’importance de l’organisation
Pour former une collection, les cartes doivent se connecter horizontalement ou verticalement dans le quadrillage de cinq cartes par cinq cartes. Voici deux façons de placer les cartes pour des pointages totalement différents.
Choix numéro 1 : 19 points
- Romantisme (vert) : 5 cartes = 3 points, celle isolée à droite ne compte pas
- Rococo (jaune) : 2 cartes non connectées = 0 point
- Renaissance (rouge) : 2 cartes = 0
- Baroque (violet) : 3 cartes + 2 cartes = 0 point
- Impressionnisme (bleu) : 6 cartes = 5 points
- Histoire (couronne) : 4 cartes connectées + 2 x 1 carte isolée = 1 point
- Nature morte (pomme) : 5 cartes connectés = 3 points
- Portrait : 7 cartes connectées = 7 points
Choix numéro 2 : 32 points
- Romantisme (vert) : 6 cartes = 5 points
- Rococo (jaune) : 2 cartes non connectées = 0 point
- Renaissance (rouge) : 2 cartes = 0
- Baroque (violet) : 5 cartes = 3 points
- Impressionnisme (bleu) : 6 cartes = 5 points
- Histoire (couronne) : 6 cartes = 5 points
- Nature morte (pomme) : 5 cartes = 3 points
- Portrait : 6 cartes = 5 points
Deux extensions pour de nouvelles stratégies
Museum Pictura – Crystal Palace
- Auteurs : Eric Dubus, Olivier Melison
- Illustrateurs : Joëlle Drans, Loïc Muzy et Ekaterina Varlamov
- Éditeurs : Jeux Synapses Games et Holy Grail Games
- Nombre de joueurs : 2 à 4
- Durée : 60 à 120 minutes
- Sortie prévue : février 2022
- Prix : 29,99$
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
Ajoutant la mécanique de pose de tuiles pour ajouter des aménagements tels qu’un hall d’entrée, des restaurants et des salles de conférence, l’extension Crystal Palace apporte une belle profondeur à Museum Pictura.
Possibilités et contraintes
En début de tour, avant même l’étape de piger des cartes, nous plaçons un aménagement sur notre nouveau plateau disposition. Chaque salle accordant un bonus différent (exposition d’une peinture ou inventaire gratuit, bonus de fin de partie…), nous les combinons à notre avantage.
Qui dit possibilité dit aussi contrainte, sinon cela serait bien trop facile. En effet, la galerie principale est le premier aménagement à placer. Celle-ci nous limite à exposer uniquement des cartes de peinture de la période ou du genre couverts par cette tuile. Placez-la judicieusement ! Heureusement, nous pourrons élargir notre collection en complétant des lignes ou en ajoutant des petites salles d’exposition en cours de partie.
Mes impressions
J’ai vraiment beaucoup aimé l’ajout de Crystal Palace. Contrairement à mon premier jugement, l’extension accélère la partie au lieu de la ralentir. Comprendre la synergie des aménagements et optimiser leur pose nous sauve des étapes. Par exemple, ajouter une salle de stockage nous permet de reprendre les cartes de notre défausse. Alors, nous pouvons exposer davantage d’œuvres à notre tour. Au grand désespoir de mes adversaires, j’ai tendance à marquer une moyenne de douze points par tour. Les parties sont expéditives.
Museum Pictura – Vernissage
- Auteurs : Eric Dubus, Olivier Melison
- Illustrateurs : Joëlle Drans, Loïc Muzy et Ekaterina Varlamov
- Éditeurs : Jeux Synapses Games et Holy Grail Games
- Nombre de joueurs : 2 à 4
- Durée : 60 à 120 minutes
- Sortie prévue : février 2022
- Prix : 29,99$
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
Avec l’extension Vernissage, nous pouvons désormais organiser de magnifiques galas et des fêtes somptueuses autour de nos expositions d’art.
Une autre collection !
Une fois par tour, nous pouvons accueillir un événement en choisissant une des cartes d’invitation sur le plateau soirée en défaussant une carte correspondant à une des icônes (période et/ou genre). Cela attire des invités VIP de six catégories : célébrités, critiques d’art, galeristes, historiens, journalistes et politiciens. Les collectionner nous remportera des points en fin de partie en calculant les invités de même profession ou diversifiés.
Mes impressions
Malheureusement, je n’ai pas senti l’intérêt de Vernissage parce que je trouvais qu’il y avait déjà assez de possibilités et de choses à penser. Cela est peut-être dû à ma façon de jouer. Je lui donnerai éventuellement d’autres chances.
Mon expérience de jeu
Déjà conquise par Museum, j’étais très curieuse d’essayer Museum Pictura. Nullement déçue, j’ai disputé plusieurs parties.
Les points forts
Totalement magnifique, nous en apprenons davantage sur l’histoire de l’art.
Dynamisme et fluidité
Que cela soit notre tour ou non, nous pouvons faire l’action d’échanger une de nos cartes avec celle d’un musée international. Cela ajoute du dynamisme et nous aide à nous concentrer sur la partie. Bien qu’il y ait plusieurs avenues à considérer, nous n’avons que trois choix : exposer des oeuvres dans notre musée, organiser une exposition temporaire ou reprendre nos cartes. Les tours sont très fluides.
Mécanique
La mécanique de collection est grandement mise à l’honneur. Simple à première vue, les options offertes nous font réfléchir aux stratégies à adopter. Malgré notre carte de tendance personnelle, nos stratégies sont invitées à changer selon les cartes disponibles tout au long de la partie.
Les points faibles
Nous devons posséder une grande table pour jouer à Museum Pictura. En effet, le matériel prend toute la place.
Possibilité d’enchaîner les parties
De plus, quand j’aime un jeu, j’ai tendance en enchaîner les parties les unes après les autres. D’ailleurs, cela me rappelle une journée au cours de laquelle nous n’avons joué qu’une douzaine de parties de suite des différents jeux Azul afin d’en préparer l’article de comparaison. Avec autant de couleurs et de possibilités, je dois me limiter à deux parties de Museum Pictura pour éviter les maux de tête.
Aucune asymétrie
Contrairement au premier opus, le verso des plateaux des joueurs n’a pas été utilisé pour y ajouter une certaine asymétrie et je trouve cela bien dommage. Effectivement, j’aurais bien apprécié un motif différent pour la grande galerie et de nouveaux pouvoirs lors des expositions temporaires.
Et les « ado-geeks » ?
Trop intimidée par le matériel, ma fille de treize ans s’est complètement opposée au jeu. Toutefois, elle reconnaît la beauté du matériel et le niveau de recherche sur les peintures.
Par contre, mon fils de douze ans a été fasciné et a eu beaucoup de plaisir. Le pointage était très serré jusqu’aux trois quarts de la partie. N’ayant pas su s’adapter aux changements, il s’est concentré sur son objectif personnel. Il s’améliorera en prenant de l’expérience. Avec du recul, j’aurais dû retirer les mécènes et lui proposer une partie de trente points au lieu de cinquante. C’est à voir.
En conclusion
Museum Pictura célèbre en grand la mécanique de collection de cartes et l’histoire de l’art de la peinture. Simple à apprendre et ardu à maîtriser comme un jeu se doit de l’être pour me plaire, un univers de possibilités s’ouvre à nous.
J’aime
- Dynamisme (joueur passif)
- Plusieurs stratégies pour faire des points
- Fluidité
- Possibilité de réorganiser son musée en tout temps
- Extensions apportent de nouvelles mécaniques
- Qualité du matériel
- Graphisme
- Niveau de recherche sur l’art
J’aime moins
- Prend beaucoup de place sur la table
- Difficile d’enchaîner les parties
- L’extension Crystal Palace me fait jouer trop vite
- Verso des plateaux non utilisé
- Trop grosses boîtes pour les extensions
- Plateaux en anglais
- Pas vu de réel intérêt à l’extension Vernissage
La copie de Museum Pictura et des extensions Crystal Palace et Vernissage ont été fournies par Jeux Synapses Games.
Museum Pictura
Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir
Excellent !
Museum Pictura est un dynamique jeu de collection de cartes simple à apprendre avec un bon défi de maîtrise