Mint Works, édité d’abord par Five24 Labs en version anglaise en 2017, a été traduit en français en 2018 par Pixie Games. Puis, cette année, Lucky Duck Games a repris le flambeau pour rééditer cette version française. Au premier coup d’oeil, on voit bien que Mint Works est un jeu qui entre dans une poche. Également, il trône dans le top 1000 des meilleurs jeux sur BoardGameGeek. A-t-il d’autres caractéristiques qui le démarquent ? Voyons ce qu’il en est dans cette critique.
- Auteur : Justin Blaske
- Illustrateurs : Felix Janson, Thomas Tamblyn
- Éditeur : Lucky Duck Games (version française), Five24 Labs (version anglaise)
- Nombre de joueurs : 1-4
- Durée : 10-20 min
- Année : 2020 (2017 pour la version anglaise)
- Prix : environ 16$
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
Comment jouer à Mint Works ?
Une partie de Mint Works se déroule en plusieurs manches, chacune composées de deux phases : la Phase de Développement, et la Phase d’Entretien.
Comme tout jeu de placement d’ouvriers qui se respecte, Mint Works nous offre des choix d’actions. Les ouvriers sont représentés par des Mints, ces petites pastilles blanches en bois. Les choix d’actions sont représentés par des Lieux, ces cartes où nous allons poser nos Mints. Certains Lieux n’ont qu’un emplacement, ce qui veut dire qu’un seul joueur par Phase de Développement pourra réaliser l’action. Une Phase de Développement est une suite de tours auxquels les joueurs font le choix de Placer ou Passer. Jusque là, c’est simple. Et ça le reste. Les Effets nous permettent de gagner plus de Mints, acheter des Plans (cartes placées face cachée devant nous), construire des Bâtiments (retourner nos Plans face visible).
L’objectif ? Atteindre 7 Points de Prestige, et c’est lors de la Phase d’Entretien que l’on vérifie si cette condition de victoire est atteinte. Sinon, on entame une nouvelle Phase de Développement. Les Points de Prestige sont gagnés à l’aide des Bâtiments. Ceux-ci nous permettent aussi parfois de bénéficier d’Effets lors de la Phase d’Entretien.
Petit jeu, petit livret de règles…
Nous avons perdu un peu de temps lors de la mise en place car il n’est pas précisé quels sont les Lieux de Base, nous avons dû nous forcer les yeux pour lire les titres des cartes sur la petite image dans les règles. Cela a été mentionné dans une critique sur BoardGameGeek et aurait pu être corrigé dans cette réédition (les quatre Lieux de Base sont : Conseil administratif, Fournisseur, Producteur, Constructeur). Il y était également précisé qu’on ne retrouve pas dans les règles l’explication que construire un Bâtiment veut dire de retourner un Plan face visible.
Dans le livret, on dit que les règles simples de Mint Works le rendent accessible aux novices du genre. Je ne partage pas cet avis. Pour un jeu aussi court, nous avons eu beaucoup de questions en consultant les règles. On dirait que celles-ci sont volontairement courtes pour entrer sur une surface pas trop grande, soit une grande feuille qui se plie plusieurs fois pour entrer dans la petite boîte. Des détails auraient pu être ajoutés pour rendre la compréhension plus fluide. Par exemple, nous nous sommes demandé s’il est possible de placer une Mint sur un Lieux sans être en mesure de réaliser son action. Nous avons trouvé la réponse encore une fois sur BGG (il n’est pas possible de poser une Mint sur un Lieu sans réaliser son action).
Également, il n’est pas clair si le premier joueur change après chaque tour ou après chaque phase de développement. J’ai trouvé la réponse sur BoardGameGeek, où la question a été soulevée il y a quelques années (le premier joueur change après chaque phase de développement).
Pour ces raisons, je ne le recommanderais pas à de nouveaux joueurs qui l’apprendraient par eux-mêmes, car j’ai pu naviguer à travers ces incertitudes en ayant l’habitude de règles confuses, ayant joué à plus de 450 jeux différents.
Thématique et matériel
À mesure que je me découvre en tant que joueuse, je réalise que j’aime les thématiques très présentes dans les jeux. Car ils ne peuvent pas tous être Dead of Winter, je suis quand même capable d’apprécier un jeu à la thématique plus absente. La question que je me pose souvent pour juger de la « présence » de la thématique est : est-ce que le thème du jeu aurait pu être remplacé par un autre ? Ici, la réponse est : facilement. Le jeu a peu à voir avec les menthes, outre sa boîte métallique de la même taille qu’une boîte de menthes ainsi que les Mints en bois qui ressemblent à de vraies menthes.
J’ai toutefois apprécié que les noms des Bâtiments soient en lien avec leur Effet. Il y a une petite touche d’humour sur les cartes, avec une usure décorative, dans le style de Welcome To…
Le visuel des cartes Plans/Bâtiments est agréable à regarder, mais je ne peux pas en dire autant des Lieux, qui sont quand même fades, sans images.
Les Mints sont simples, mais ça fait le travail. On en a quand même pour notre argent dans cette petite boîte, que j’aime beaucoup pour sa portabilité et sa solidité. Elle ferme bien, donc ne risque pas de s’ouvrir dans le transport.
Durée et difficulté
La boîte de Mint Works nous annonce des parties de 10 à 20 minutes. À deux joueurs, nous avons eu les durées de partie suivantes :
- 1re partie : 44 minutes
- 2 partie : 25 minutes
- 3e partie : 30 minutes
- 4e partie : 28 minutes
Nous n’avons pas trouvé le jeu difficile à jouer, au contraire. Des néophytes vont rapidement comprendre le principe.
À noter que j’ai testé le jeu à deux joueurs seulement. Nous avons joué une partie sans les Lieux Avancés, mais je recommande de les inclure directement, car sans eux, c’est plus ennuyant. À savoir aussi pour les adeptes de jeu en solo, il est possible d’y jouer à un seul joueur avec des cartes d’intelligence artificielle.
Mon avis
Mint Works ne m’a pas procuré une grande dose de plaisir. Il manque pour moi quelque chose, des pouvoirs, des combos, un peu de menthe poivrée…
J’en reviens beaucoup au fait que j’aime son format et donc sa portabilité. Je n’ai pas beaucoup de jeux qui m’ont suivie en voyage, le principal étant Niya (Okiya).
C’est le genre de jeu où on n’a pas nécessairement le temps de « s’installer » et l’adversaire nous termine ça en plein visage. Un genre de course aux points à la Splendor. Parfois, on a l’impression de ne pas avoir eu le temps d’utiliser les Effets de nos Bâtiments. Certains Lieux Avancés ne servent pas beaucoup si leurs Plans/Bâtiments ne sortent pas en début de partie, la Loterie et le Grossiste, par exemple. Certains Effets des Lieux comme celui de payer une Mint pour aller en chercher deux, peuvent être redondantes. On a ainsi des parties qui manquent un peu de saveur.
Côté portabilité , si c’est ce que vous cherchez, vous ne trouverez pas mieux. Sinon, je ne suis pas certaine que ce soit un incontournable pour vos soirées jeux.
Cette réédition en français de Mint Works sera disponible le 29 octobre prochain en France, et en décembre 2020 ou janvier 2021 de notre côté de l’océan. Dans la même collection, Lucky Duck Games vous proposera également Mint Delivery et Mint Cooperative.
J’aime
- Son format ultra portatif
- Son prix
J’aime moins
- Le livret de règles
- La thématique évasive
- Le manque de diversité dans les parties
La copie de Mint Works été fournie par Lucky Duck Games.
Mint Works
Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir
Portatif mais redondant
Mint Works est un jeu à considérer si vous avez besoin d'un petit jeu de poche. Sinon, il ne se taillera peut-être pas une place dans vos incontournables à la maison.