** De légers divulgâcheurs peuvent se retrouver dans cette critique.**
Il y a près de 9 ans, Marvel faisait incursion dans les séries télévisées avec l’excellent Daredevil. S’en sont suivies différentes séries plus ou moins réussies. Cet univers a atteint son point culminant avec The Defenders tout aussi mitigé. Autre que Daredevil, Netflix n’a pas connu un gigantesque succès. Les critiques étaient passables à l’inverse des films qui cassaient tout. Par la suite, Disney rapatrie leurs héros dans leurs propres séries, cette fois connectées au MCU. Ces séries sont toutes autant inégales. Plus récemment, c’est la minisérie Echo qui arrive. Cette anti héroïne fut introduite dans la série Hawkeye. La dernière fois qu’on l’avait vue, elle venait de commettre le meurtre de Wilson Fisk, le Kingpin. Pas banal comme fait d’armes.
Marvel’s Echo : un retour aux sources nécessaire
- Studio : Marvel Studios
- Réalisateur : Sydney Freeland et Catriona McKenzie
- Distribution : Alaqua Cox, Chaske Spencer, Vincent D’Onofrio
- Genre : Action
- Durée : 5 épisodes d’environ 40 minutes
- Date de sortie : 9 janvier 2024
- Classement : TV-MA
- Page officielle de la série
Maya Lopez dit Echo
Maya Lopez est une criminelle. Née sans le sens de l’ouïe, elle est aussi amputée. Native d’un village Choctaw, elle déménage à New York avec son père qui baigne dans le crime organisé. Sa vie la mène à se lier à Wilson Fisk qu’elle qualifie d’oncle. Sous l’aile de son Fisk, un des criminels les plus connus de l’univers Marvel, elle deviendra une arme redoutable. À la toute fin de la série Hawkeye, Maya apprend que c’est Fisk qui a fait assassiner son père. Elle décide de se venger, le confronte et le tire à bout portant dans la tête. Wilson Fisk s’effondre.
La série reprend pratiquement là. Fisk mort, elle veut mettre une fin à son empire et devenir un rouage important du crime organisé. Elle cherche à se venger et à comprendre où est sa place après avoir vu ses 2 figures paternelles s’effondrer. Elle devra chercher à comprendre ses émotions ainsi que les visions étranges d’ancêtres Choctaw. Elle devra faire le ménage dans sa tête après tous ces traumas. Sa mère est morte lorsqu’elle était enfant. Son père la déracine de sa communauté pour déménager à New York, perdant ainsi sa famille. De retour au présent, son père est assassiné par Hawkeye. Finalement, en tirant sur Fisk, elle vient de mettre fin à son dernier lien très fort qu’elle avait envers une figure paternelle. Dur karma pour Maya.
De l’action brutale
Le premier épisode offre un pseudo plan séquence qui rappelle les fameux plans de Daredevil sans coupure. Ça fonctionne très bien, mais on devine quelques coupures de scènes à travers tout ça. Petit détail, mais la séquence fonctionne très bien quand même. Ce plan séquence intègre un caméo attendu et celui-ci, sans ne rien divulgâcher, est la version qu’on attend de ce personnage qu’on a appris à aimer et qui a été malmené dans les dernières années. L’action est « plausible » et bien exécutée. On passe de musique et sons intenses à la tête de Maya qui n’entend rien. C’est efficace et ça donne un style propre à la série.
Certaines séquences d’action nous font parfois virer nos yeux à l’envers, mais ça ne serait pas un Marvel sans petites scènes comme ça, n’est-ce pas ? Le tout est brutal, on voit des personnes violentes, du sang et des scènes qui rappellent les séries Netflix. Ça manquait dans les séries sur Disney+. Le handicape de Maya est bluffant, je n’aurais jamais deviné qu’elle était amputée réellement dans la vie.
De la représentativité bien amenée
Dans la série, on ne cache pas qu’elle est amputée, mais clairement, ça ne l’arrête pas dans toutes ses prouesses. Elle est malentendante et doit s’exprimer avec le langage des signes. Ses interlocuteurs aussi lui parlent ainsi. Aussi, elle est autochtone ainsi que toute sa famille. On a alors une héroïne autochtone, malentendante, amputée et ça fonctionne très bien et rien ne semble forcer. C’est organique et bien amené. Certaines séries devraient prendre des notes. Ce personnage n’est pas qu’une série de cases à cocher. Elle est étoffée et bouillonnante. Tout ça fait partie intégrale de l’histoire et à part un moment, ce n’est pas un prétexte pour des situations ou autre. Tout est fluide. Très rafraîchissant.
Alaqua Cox semble un peu froide comme actrice, peu expressive, mais je crois que c’est le personnage qui est comme ça. Tous les acteurs et actrices de soutien sont excellents, mais très peu utilisés. On les voit ici et là, mais sans jamais vraiment entrer en détail. On aurait aimé en avoir un peu plus, mais ça viendra peut-être dans une prochaine saison ? Vincent D’Onofrio vole encore une fois la plupart des scènes dans lesquelles il est présent. C’est un excellent Kingpin et il semble avoir relégué aux oubliettes la façon dont il parlait dans Daredevil. Il parlait comme s’il manquait de souffle après 3 ou 4 mots. Ça ne semble plus être le cas.
Un dernier acte brouillon
Mon seul bémol, on dirait qu’ils ne savaient pas quel était le thème principal dans la série. L’acte final est champ gauche, soudain, pas très bien amené et honnêtement, on ne sait pas trop la direction que prendra Maya. Un côté surnaturel prend soudainement beaucoup de place et l’action n’a pas trop de sens. J’aurais aimé au moins un épisode de plus, ce qui aurait permis à la finale d’être moins condensée.
Bref, j’ai aimé malgré tout. Vivement le succès d’Echo parce que, personnellement, c’est une des séries des plus agréables de Marvel chez Disney malgré la finale. Rien de révolutionnaire, une histoire simple, mais efficace. J’ai beaucoup aimé !
J’aime
- La représentativité intégrale et surtout naturelle
- Le retour du côté brutal des séries Marvel
- Le Kingpin, Wilson Fisk
- Les acteurs de soutien sont excellents
J’aime moins
- Les décisions des personnages sont parfois stupides
- Les motivations de Maya sont parfois dures à comprendre
- Les acteurs de soutien incroyablement sous-utilisés
- Une finale mal amenée
En conclusion
Scénario
Réalisation
Performance des acteurs
Effets spéciaux
Bien
On souhaite un succès à cette série. Un bel exemple de représentativité très bien fait. On espère que le MCU retrouvera son élan sous peu.