Tout d’abord, mea maxima culpa. Oui, je dois m’excuser. De toutes les séries de l’univers cinématographique de Marvel (MCU) sur Disney+, Loki était celle qui m’interpellait le moins. Tout ça a changé. Petit retour sur les quatre premiers épisodes.
De toute la première vague de séries qui se penchent sur certains personnages, WandaVision était certainement celle qui avait le plus attiré mon attention. La promesse d’explorer la notion les multivers y était pour beaucoup.
Je voyais mal comment les scripteurs de Loki réussiraient à me garder intéressé. Disons qu’ils ont relevé le défi haut la main. Avec quatre épisodes sur six disponibles sur la plateforme de diffusion en continu Disney+, l’heure est au bilan, mais aussi à l’invitation. J’y reviendrai.
Avant d’aller plus loin, deux mises en garde. La première : j’utiliserai le vocabulaire propre à la série de sa version originale anglaise. Ensuite, les prochaines lignes risquent de contenir certains divulgâcheurs. Soyez avisé.
Loki : les grandes lignes
La série reprend une des pistes ouvertes dans Avengers : Endgame. On le rappelle, alors que les héros tentent de mettre la main sur les pierres de l’infini, ils permettent à Loki de s’échapper grâce au Tesseract.
C’est directement à ce moment que débute Loki. Cette action représente pour le dieu farceur son « nexus-event ». C’est-à-dire une rupture avec le « Sacred Timeline ». Je vous ai perdu ? J’explique. La série établit l’existence d’une ligne du temps normale, la fameuse « Sacred Timeline ». Celle-ci est protégée et régulée par la Time Variance Authority (TVA) qui tire elle-même son pouvoir d’entités cosmiques ; les « Time Keepers ».
Le rôle de la TVA est simple : quand une personne déroge de la ligne du temps normale après un « nexus-event », ces gardiens du temps vont effacer l’événement alternatif ainsi que la personne qui en est au centre. Cette dernière est désormais qualifiée de « Variant ».
Loki devient une cible de la TVA en s’échappant avec le Tesseract. Il n’est cependant pas un Variant comme un autre.
Avant d’aller plus loin, une dernière alerte aux divulgâcheurs. 3…2…1…
Le Loki que l’on connaît et que l’on aime tant se fait recruter par la TVA et plus spécialement par l’agent Mobius (Owen Wilson) pour les aider à mettre la main sur un autre Loki Variant. Oui.
Cette version n’est pas le dieu farceur, mais plutôt la déesse de l’enchantement, si l’on veut. Les deux Laufeyson, comme on peut s’y attendre, amorceront leur relation comme adversaires, mais ils réalisent rapidement qu’ils ont plus en commun qu’ils ne le pensaient. La Loki enchanteresse, qui se fait appelée Sylvie, fait des révélations surprenantes à notre Loki…
Je n’irai pas plus loin aujourd’hui !
De la grande qualité
La série Loki poursuit ce qui est désormais une marque de commerce pour le contenu original de Disney+, soit une qualité de production époustouflante.
Après The Mandalorian, WandaVision, et Falcon and the Winter Soldier, cette nouvelle production a tout simplement l’air d’un film à grand déploiement. En fait, les auditeurs et les amateurs du MCU ont en quelque sorte droit à un film divisé en six épisodes.
Que ce soit les effets spéciaux, la distribution ou encore la qualité des scripts, il est absolument impossible de voir une différence entre Loki et un opus du MCU.
Juste pour cet aspect technique, la série vaut le détour. Ce n’est bien sûr pas tout.
Je m’en voudrais de passer sous silence le jeu de Tom Hiddleston sous les traits de Loki. J’écoutais le premier Thor récemment et il est incroyable de voir comment l’acteur britannique a pris ses aises avec son personnage. Une série centrée sur ce dernier lui permet, de plus, de lui donner d’autres visages.
Ensuite, Loki nous permet de voir Owen Wilson dans un rôle sérieux. Bon, semi-sérieux disons. La chimie entre Tom Hiddleston et lui crève l’écran.
Avis de recherche
Je parlais d’invitation en ouverture. M’y voici. Je sais bien qu’il est peu probable que quelqu’un de DC Comics ou de Warner Brothers lise ceci, mais je m’essaie. Il est plus que temps que les deux entreprises se réveillent. DC Comics, comme Marvel, est assis sur une montagne d’histoires qui ont marqué les lecteurs dans les dernières décennies. Leur absence ou leur retard à prendre le même virage que Marvel et Disney est bien sûr une perte pour eux, mais aussi pour nous.
Je m’étonne de voir que Marvel a déjà fait paraître trois séries avec succès et que d’autres sont en cours de production alors que tout ce que l’on entend chez DC Comics sont des bruits de criquets. Le risque que l’éditeur prend est simple : Marvel occupera encore plus de place dans l’espace public, il s’accaparera encore plus des ventes de bandes dessinées et DC deviendra marginal. Batman et Superman méritent mieux que cela.
Bref, je reviens à mes moutons pour conclure avec une autre invitation. Si vous n’étiez pas certain de vous lancer dans Loki, considérez ce texte comme une chaleureuse invitation.