Depuis le milieu des années 90, le monde des jeux vidéo a toujours voulu pousser les limites tant au niveau de la violence que de l’érotisme. 25 ans plus tard, nous avons possiblement le paroxysme de ces deux éléments dans le jeu d’aventure et d’horreur Lust from Beyond. Ce titre vous offre de faire un voyage peuplé d’imageries choc et d’éléments déplaisants qui sauront plaire aux amateurs de films d’épouvantes et de gore. Cependant, cette véritable orgie de tripes, de sang et de sexe risque fort de causer des nausées à plusieurs. Il s’agit donc d’un jeu fait uniquement pour un public adulte et averti.
- Studio de production : Movie Games Lunarium
- Éditeurs : Movie Games S.A., Play Way S.A.
- Plateformes disponibles : PC
- Classement ESRB : M
- Prix : 22,79$
- Page Steam
- Page Kickstarter
Le jeu se déroule dans deux mondes parallèles, le monde réel et Lusst’ghaa, la dimension de l’Extase. Vous y incarnez le personnage de Victor Holloway, le propriétaire d’une boutique d’antiquités qui est accablé par des visions d’horreur dans son sommeil. Ces dernières viennent affecter ses périodes d’éveil, le rendant agressif envers sa conjointe Lily, ainsi que lui faisant développer une dépendance à la sexualité. Afin de lui venir en aide, Lily lui donne les coordonnées d’un mystérieux psychiatre, le Dr. Austerlitz, qui pratique dans la ville voisine de Bleakmoor. Arrivé sur place, Victor se retrouve impliqué dans une sinistre joute entre la sinistre Loge Écarlate et le Culte de l’Extase, deux groupes mystérieux qui souhaitent utiliser le don de vision de Victor qui lui permet de voyager entre les deux dimensions. S’ensuivra alors un périple au bout de l’horreur qui mettra la santé mentale et physique de Victor à rude épreuve.
Un voyage terrifiant aux confins de l’horreur et du sexe
Lust from Beyond se joue à la première personne avec des contrôles se rapprochant beaucoup à ceux des jeux de tir à la première personne. Plusieurs éléments du décor sont interactifs, comme des armoires à ouvrir et des tiroirs à fouiller. Aussi, il est possible de discuter avec différents personnages du jeu où l’on utilise un menu de réponses variées. Bien qu’il soit possible de manipuler plusieurs objets, il est cependant rare que ces derniers finissent dans notre inventaire ou qu’ils offrent un détail caché. Dans les séquences se déroulant dans le monde physique, on y explore différents environnements dont un manoir victorien où plusieurs membres sont masqués, ce qui rappelle la fameuse séquence dans le film Eyes Wide Shut. Ces moments de calme et d’exploration sont ceux que j’ai personnellement préférés, ils me rappelaient les jeux d’aventure classiques d’autrefois. En contrepartie, les sections où l’on visite Lusst’ghaa imposent un stress supplémentaire, car le personnage principal y est beaucoup plus vulnérable. Cette dimension cauchemardesque rappelle les oeuvres de l’artiste H.R. Giger, celui qui a inspiré les films de la franchise Alien. Les surfaces de ce monde sont remplies de cartilages biologiques et de viscères qui nous font imaginer ce à quoi ressemble l’enfer. On y doit utiliser différents objets afin de résoudre des énigmes plutôt simples, mais on doit aussi éviter des pièges et des créatures qui sont attirées par votre essence.
À plusieurs reprises, le joueur devra se défendre contre des ennemis du jeu, qu’ils soient des membres de la Loge Écarlate ou des créatures du monde parallèle. Victor n’est pas un superhéros et quelques blessures à peine en viendront à bout. Il est souvent préférable de fuir le combat, surtout si l’on est assailli par plus d’un ennemi à la fois et certains de ces derniers sont invincibles. Les contrôles au niveau du combat sont très basiques, on clique sur le bouton droit de la souris pour préparer son arme (un couteau) et on clique sur le bouton gauche pour attaquer. Ces séquences sont souvent frustrantes, surtout lorsqu’elles viennent interrompre un segment d’exploration. Aussi, le jeu utilise un système de point de vérification plutôt que des sauvegardes manuelles, ce qui peut générer encore plus de frustration lorsque l’on doit rejouer une longue séquence après avoir été tué. Du côté des puzzles, le jeu en contient une bonne quantité, avec un niveau de difficulté plutôt bas. La majorité du temps, il est facile de trouver un indice en fouillant la pièce où se trouve le puzzle. Un avantage à cette difficulté est que les énigmes ne viennent pas freiner le rythme du jeu.
Un visuel inspiré des oeuvres de H.R. Giger
Étant un jeu axé sur l’horreur et l’érotisme, le côté visuel du jeu est très important et sa qualité est très variable. Les environnements du jeu, que ce soit le côté victorien du monde physique ou organique de celui de Lusst’ghaa, sont détaillés et très variés, quoi plutôt limité au niveau de la palette des couleurs. Plusieurs sections risquent de causer un certain malaise pour le joueur avec l’énorme quantité de gore ou les nombreuses scènes sexuelles. Ces dernières peuvent être censurées si le joueur le souhaite car elles sont particulièrement explicites, certaines frôlant presque la pornographie. Disons juste que c’est probablement le dernier jeu auquel vous souhaitez être en train de jouer lorsque votre mère fait irruption dans votre chambre ! Pour ce qui est de l’horreur, les amateurs du genre seront bien servis avec de très nombreuses images d’effroi, comme des corps démembrés ou attachés à des machines de torture dans des positions plus déplaisantes les unes que les autres. Toutefois, ce qui risque de faire encore plus peur est l’apparence des personnages. Il semblerait que les développeurs aient passé beaucoup plus de temps sur les environnements que sur les personnages, ces derniers ayant une apparence très basique. Leurs yeux en particulier laissent grandement à désirer avec un regard vide et des globes oculaires voulant sortir de leurs orbites. Heureusement que les acteurs qui leur donnent voix ont fait du bon travail. Parlant de l’audio, le jeu inclut très peu de musique, la remplaçant souvent par des cris d’horreur ou des murmures qui feront dresser les poils dans votre cou.
En conclusion, Lust from Beyond a été une expérience plutôt mitigée. J’ai grandement apprécié l’aspect visuel, surtout lorsque l’on explore la dimension de l’Extase, et les séquences d’exploration ont su retenir mon attention. Toutefois, les séquences d’action étaient beaucoup trop frustrantes et l’avalanche d’images horrifiantes et sexuellement explicites m’ont causé un malaise constant (ce qui était probablement l’intention des développeurs). Je le recommande donc aux amateurs de films d’horreur et de gore, mais si la vue du sang, de viscères et de chairs dénudées vous donnent un haut-le-coeur, je vous conseille de passer par-dessus.
Lust From Beyond
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Horrifiant, déplaisant et un peu frustrant
Lust From Beyond est un jeu d'aventure mélangeant l'horreur et l'érotisme. Pour un public adulte et averti seulement