Lomography est une Société bien particulière. Alors que le monde entier se tourne vers le numérique comme ultime sauveur de l’imagerie, Lomography développe des produits totalement analogiques aux allures farfelues. Remède contre le froid de la digitalisation mondiale ? Peut-être. Façon d’exprimer de l’excentricité ? Très probablement. Peu importe la raison, c’est une chance d’avoir un manufacturier qui pense autrement.
J’ai entre les mains depuis déjà quelques semaines la LomoKino, petite dernière née dans le portfolio de produits Lomography. Petite bête bien étrange, la LomoKino n’est pas un appareil photo, mais bien un appareil à film. Un appareil pour faire du bon vieux cinéma muet. En 2012. Voici mes impressions.
Comment ça marche ? Qu’est-ce que ça fait ?
Geste plutôt audacieux et anachronique que de produire un tel appareil à notre époque. Geste bien rafraîchissant aussi, permettant de se délester de multiples préoccupations techniques provenant de la vidéo numérique. Pas de question de bruit numérique, pas d’histoire de gain sonore, pas de souci de stabilité ou d’instabilité. Pas question de changer d’objectif. Tout est fixe. On insère une pellicule, on choisit l’ouverture, on vise et on tourne la manivelle. Voici-voilà, ce n’est que ça.
Puisque nous sommes déjà sur le sujet, parlons des contrôles offerts par l’appareil. Ceux-ci sont la manivelle d’avance de la pellicule, le sélecteur d’ouverture, le bouton pour activer la prise de vue de près. Voilà. C’est tout. Pour ce qui est du Lomokinoscope, il n’y a qu’une manivelle. Rien d’autre.
Cette apparente simplicité apporte une difficulté bien pernicieuse : celle du contenu. Là où, avec une caméra vidéo, on pourrait masquer un certain manque de contenu grâce à des prouesses techniques, la LomoKino n’offre rien d’autre que la brutale honnêteté du sujet. Le tout, évidemment, enveloppé dans un format ultrarétro. Ceci en fait donc un appareil idéal pour ceux et celles qui mènent une vie intéressante, qui voyagent dans des contrées fascinantes, qui ont des amis flamboyants.
Une fois la pellicule exposée au complet et le film réalisé, il ne reste plus qu’à aller le faire développer dans un laboratoire photo. Ne pas oublier de dire, à maintes reprises, la phrase suivante au technicien du labo : « NE PAS COUPER LA PELLICULE, NE PAS COUPER LA PELLICULE. NE. PAS. COUPER LA. PELLICULE. »
Après que vous ayez récupéré votre pellicule, il ne reste plus qu’à visionner votre pièce de génie. Mais comment faire ? Lomokinoscope à la rescousse ! Il suffit de charger le film dans la bobine du Lomokinoscope, installer le tout dans le mécanisme d’avance, fermer le ‘scope et crinquer la manivelle à volonté. Si, toutefois, le film est réalisé avec une pellicule standard, votre film sera en négatif. Pour le transférer en positif, il faudra le numériser.
Pour ceci, il existe plusieurs méthodes. La plus simple d’entre-elles consiste à filmer à travers l’oeilleton de la visionneuse pendant l’avance de la pellicule. Ensuite, il suffit de prendre le fichier, l’importer dans un logiciel de montage vidéo et d’inverser les couleurs. Voilà ! Cinéma muet analogique servi directement à votre écran d’ordinateur.
Le verdict du Monsieur Camion
Au final, j’ai tout simplement adoré la LomoKino. Petit appareil plein de personnalité, il fait tourner les têtes peu importe où on l’amène. Entre des mains compétentes et créatives, il peut donner de petit bijoux de courts métrages. Entre des mains moins compétentes (les miennes, par exemple), il donnera quelque chose qui aurait pu sortir tout droit de la vidéocassette maudite dans The Ring…
Voilà donc un achat que je recommande fortement. L’ensemble LomoKino + Lomokinoscope est disponible auprès de Lomography Canada pour le très raisonnable montant de 99$ Bon cinéma !
Voir : Microsite officiel de la LomoKino
Voir également : Tous les produits LomoKino chez Lomography Canada
P.S. Si vous prévoyez numériser vos films avec votre téléphone mobile, facilitez-vous la vie et procurez-vous l’ensemble avec le LomoKino Smart Phone Holder. Votre vie en sera grandement simplifiée. Faites-moi confiance.