Il vous est sûrement déjà arrivé de perdre un peu de temps en fouinant dans une librairie. Pas pressé, vous jetez un petit coup d’œil sur un peu tout. Puis, sans s’y attendre, une couverture attrape votre regard. Vous ne savez pas vraiment pourquoi, mais vous avez un bon feeling à propos de ce livre. C’est ainsi que j’ai découvert Le Bouddha brisé, d’ESBÉ.
Histoire accrocheuse
Alex, un jeune homme qui approche la trentaine, cherche toujours sa place dans le monde. Il vit à Québec avec ses deux colocs, Jean-Daniel et Martin (ce dernier dit être un descendant du poète Gaston Miron). Alex n’a pas d’emploi, mais souhaite pouvoir vivre de son art. Il a des projets abandonnés et des dettes à régler. En plus, il est en train de se remettre d’une quelconque détresse émotionnelle, dont on ne connaît pas encore les détails.
Ce premier chapitre, plutôt léger en termes de contenu, nous présente le concept de la « dissociation ». Selon la couverture arrière, la dissociation est « l’incarnation en chair et en os, dans le réel, de nos désirs secrets les plus sombres et refoulés… Et Alex refoule les siens depuis plusieurs décennies… » Selon cette description (et suite à ma lecture), les thèmes principaux semblent être l’anxiété face à un avenir incertain et les désirs versus les nécessités. J’ai bien hâte de voir comment tout ça va se développer.
L’artiste et ses influences
ESBÉ, de Québec, écrit et dessine Le Bouddha brisé, son premier projet BD à long terme. Lorsque je l’ai contacté, il m’a avoué qu’une de ses séries de livres préférées est Bakuman, dont l’histoire est celle de deux étudiants qui rêvent de devenir de populaires auteurs de manga (comme Alex, qui veut être artiste). Aussi, mentionne-t-il Scott Pilgrim comme importante source d’inspiration. Effectivement, la situation dans laquelle se trouve Alex ressemble également à celle de Scott.
De plus, il mentionne Étienne Dez (Frivolesque) et Boum (La Petite Révolution, Boumeries), qui lui ont offert beaucoup de soutien moral et qui l’ont encouragé à se lancer dans la BD. Il les a nommés « les parents spirituels » de Le Bouddha Brisé.
Le Bouddha brisé, en plusieurs morceaux
ESBÉ m’a confié qu’entre 15 et 18 chapitres sont prévus, chacun ayant 34 à 52 pages. Cependant, la conclusion durera autant de temps qu’il le faudra pour bien clore la saga, donc il se peut que la série soit un peu plus longue que prévu. Les prochains numéros ne sont pas prévus pour des dates spécifiques, mais on sait que le deuxième chapitre est en cours.
Finalement, c’est un bon début pour ESBÉ. Je le trouve court, mais l’auteur a tout de même réussi à créer de bons personnages auxquels on peut s’identifier, mettre en place les thèmes majeurs de la série et donner un avant-goût de ce qui est à venir dans une trentaine de pages. Si vous aimez Scott Pilgrim, vous devriez donner une chance à Le Bouddha Brisé.