La XBOX One : Un désastre de relations publiques

On se ne le cachera pas, le E3 d’il y a deux semaines a été une expérience d’apprentissage où se faire donner l’heure juste par le public pour Microsoft. L’entreprise avait décidé d’ignorer les très nombreuses questions que le public et les médias avaient pour eux qui avaient lancé leur nouvelle console et avait annoncé des règles novatrices, mais draconiennes pour gérer les titres achetés par les joueurs. La mauvaise gestion de l’information ainsi que des commentaires effarant on laisse des cicatrices sur l’image de marque de la Xbox One…

Le calvaire de la sourde oreille

Ces questions avaient fait l’objet de peur pour la majorité des consommateurs et des analystes de jeux vidéo. Honnêtement, la console était déjà mal partie avec sa première conférence et la deuxième a simplement été une montagne de jeux. Aucun contenu ne traitait de la console en elle-même. Autre coup de théâtre durant la journée avant l’exposition, Sony humilie terriblement son concurrent avec une conférence assassine pointant directement les multiples points dérangeants de la XBOX One sans la nommer et promet de ne pas faire la même chose et du même coup, crée une réelle tôlée pour le reste de la semaine du E3.

Après ça, vous auriez pu croire que les gens de Microsoft auraient pu décider de garder le tout sous contrôle et éviter de mentionner les mots DRM et Internet pendant un bout. Ce n’était absolument pas le cas, car l’entreprise continua d’ignorer le retour négatif des médias et du public et s’obstina à pousser ces sujets, maintenant saugrenus aux oreilles des joueurs et journalistes. Durant une entrevue en direct, Don Mattrick a candidement dit que si vous n’aviez pas accès à Internet, vous pouvez rester avec la Xbox 360. Vous pouvez croire que ce petit commentaire a enflammé la populace et, ce faisant, d’une manière des plus élitiste, chauviniste et tout simplement arrogante.

Le problème, c’est qu’il est rarement payant d’ignorer sa clientèle et de décider à sa place ce qu’elle désire vraiment.

L’enfer est pavé de bonnes intentions

Je peux comprendre que Microsoft avait probablement toutes les meilleures intentions du monde avec son système de contrôle des droits numériques.Si on se penche sur la question, il deviendra bientôt inévitable d’acheter ses jeux en ligne et ce genre de contrôle sera possiblement nécessaire. Cette génération n’était pas la bonne pour lancer ce genre de philosophie, particulièrement avec le format sur disque qui est toujours le moyen principal de se procurer des jeux.

Là où l’entreprise de Redmond s’est littéralement plantée, c’est d’expliquer ces bonnes intentions au public et les médias. Durant sa première conférence, aucun détail sur les nombreuses rumeurs que la console soit en ligne, aucune réponse d’ailleurs sur le sujet outre de très très vagues détails et un article détaillé sur la console de Wire Magazine. Puis, en petits morceaux, Microsoft annonce quelques détails sans plus, sans précisions, sans réponses. On sait maintenant que la console demandera de se connecter en ligne tous les 24 heures, les politiques de partage de licences sont mis sur table et encore une fois, les explications font plus peur qu’autre chose. Dès lors, la population demande pourquoi et elle reçoit peu d’explication outre que le fait que « c’est comme ça ». Ce n’est vraiment pas le genre de réponses que les consommateurs voulaient entendre.

Éponger le désastre

Vous pouvez croire que la volte-face de la semaine dernière est probablement une décision de dernière minute face à la mauvaise, très mauvaise presse que la compagnie a reçu durant le E3. Qui plus est, cette réaction est du moins normale pour l’entreprise. Après un tel tsunami de commentaires excessivement négatif, qui ne reconsidèrerait pas sa position sur un élément qui pourrait empêcher la console de se vendre ?

Mais malheureusement pour Microsoft, le mal est fait. La confiance du consommateur est brisée, particulièrement après ce revirement et il faudra que le département du marketing à Redmond travaille d’arrache-pied pour faire oublier aux clients qui ont changé de camp de revenir chez eux et d’oublier cet « horrible malentendu ». Et probablement, du même coup, faire un petit ménage dans le département des relations publiques chez XBOX ne ferait possiblement pas de tord, particulièrement avec la performance désolante au E3 !

Et ne sonnez pas le glas de la victoire trop rapidement, je ne crois pas que c’est la dernière fois que nous entendrons parler de ce processus de DRM.

À propos de Bruno-Pierre Campeau

Bruno est un passionné de l'industrie du jeu. Il joue et aime en parler mais surtout il n'hésite pas à taper sur les doigts d'une compagnie lorsque celle-ci fait une erreur.

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