John Wick : Chapitre 3 – Parabellum : une survie frôlant l’invincibilité

La dernière fois qu’on quittait John Wick, il était déclaré excommunicado après avoir tué un criminel important à l’intérieur du Continental. Avec une cible sur sa tête pour une prime de 14 millions de dollars, c’est en mode survie que nous le retrouvons au début de John Wick : Chapitre 3 – Parabellum.

John Wick Parabellum : comment se débarrasser d’un ennemi 101

  • Studio : Lionsgate et Tunder Road Pictures
  • Réalisateur : Chad Stahelski
  • Distribution : Lionsgate et Metropolitan Filmexport
  • Genre : Action
  • Durée : 2 heures 10 minutes
  • Date de sortie : 17 mai 2019
  • Classement : 13+ Violence
  • Page officielle du film

John Wick s’essouffle

Suivre les règles est une thématique très présente dans ce troisième opus. Le Continental est un territoire neutre dans lequel il est interdit de conduire des « affaires ». Un havre de paix pour tous ces assassins avec un sombre passé. Autrement dit, pas de violence entre ses murs. N’ayant pas respecté ce principe fondamental, M. Wick s’est fait bannir par Winston, le directeur de l’établissement. Ce dernier lui a cependant accordé une heure pour fuir avant de rendre officiel le bannissement et c’est à la fin de celle-ci que le film commence.

Boban Marjanovic VS Keanu Reeves (qui rappelle Bond vs Requin)

Je ne vous mentirai pas, le scénario ne réinvente pas le cinéma. Malgré la présence d’une suite logique entre les événements, il se résume très simplement : John Wick cherche un moyen de survivre à long terme. Je dis long terme parce qu’il est évident que le personnage se débrouille assez bien à court terme. Le rythme effréné de la première partie du film en témoigne d’ailleurs amplement. Si la cadence ralentit légèrement au milieu de l’histoire, c’est qu’elle reprend de plus belle par la suite jusqu’à la toute fin. Le réalisateur Chad Stahelski nous offre une conclusion enivrante qui n’est pas sans rappeler la progression par palier de Bruce Lee dans Game of Death en 1978. Le tout est parsemé d’une petite touche d’humour sombre qui fonctionne bien la plupart du temps.

Qualité cinématographique et combats impressionnants

La production est visuellement très belle, notamment grâce à une direction de la photographie impeccable. La trame sonore est quant à elle un peu moins mémorable que dans les deux premiers, mais tout de même très bonne.  Tyler Bates et Joel J. Richard nous offrent pour une troisième fois cette même ambiance grunge et électronique propre à la série. C’est toutefois dans ses chorégraphies de combat que Parabellum brille. Certes, tout est extrêmement exagéré, mais n’est-ce pas pour cette raison que vous appréciez John Wick ? Il est important de saluer la dévotion de Keanu Reeves envers ses projets. Premièrement, parce que l’acteur a 54 ans et qu’il fait lui-même ses cascades. Vous pouvez facilement trouver sur YouTube des vidéos dans lesquelles on le voit s’entraîner au tir à l’arme à feu ou encore au judo. Il n’incarne pas John Wick, il est John Wick. Ensuite, parce que l’absence de doublures pour les combats permettent d’obtenir des scènes d’action fluides, souvent très près du plan-séquence. Le résultat est donc satisfaisant à regarder sans pour autant devenir étourdissant comme dans tous ces films où il y a cinq coupures pour un seul coup de poing. Je suis sûr de ne rien vous apprendre, mais il est important de s’attendre à beaucoup de violence explicite.

Keanu Reeves interprétant John Wick

Des acteurs pas toujours convaincants

Alors que la distribution est très intéressante, j’ai eu de la difficulté avec deux acteurs en particulier. Le premier est Laurence Fishburne. Je l’avais beaucoup aimé dans The Matrix, mais je me suis graduellement lassé de ses performances répétitives avec le temps. Que ce soit dans Man of Steel, dans Ant-Man ou ici avec John Wick, il offre souvent le même personnage. Un homme arrogant qui semble se croire au-dessus de tout. Si des gens comme Jim Carrey réussissent à briller grâce à ce concept, je ne crois pas que ce soit le cas pour M. Fishburne.

Laurence Fishburne interprète Bowery King

La seconde est Asia Kate Dillon. Elle interprète le rôle de l’Arbitre de la Grande Table et sa tâche principale est de s’assurer que les bonnes conséquences soient données à ceux qui n’ont pas respecté les règles. D’une certaine façon, je ne crois pas que ce soit totalement sa faute. L’écriture de son personnage me semble inférieure à celle des autres et sa nature froide réussit à nous la faire détester. Par contre, elle est censée être une figure d’autorité insufflant la peur et la méfiance et son jeu n’a pas su me convaincre. Je me suis à plusieurs reprises surpris à avoir hâte que ses scènes terminent. Heureusement, les deux ne sont que des figures secondaires et la majorité des acteurs livrent de solides performances !

Asia Kate Dillon interprète l’Arbitre

L’amour des chiens

La race canine a encore une présence importante dans la saga John Wick. Alors que dans le premier opus, son implication est un élément déclencheur d’ordre émotionnel, dans celui-ci elle est principalement militaire. Le personnage d’Halle Berry utilise ses chiens comme des soldats et c’est extrêmement divertissant à regarder. Si vous avez déjà joué à Call of Duty et que vous savez ce que font les chiens lorsque vous les appelez en renfort, je vous confirme que vous ne serez pas déçus par certaines scènes !

Keanu Reeves et Halle Berry

Répétitif ?

Au final, le chapitre 3 de John Wick est un excellent divertissement. Il est loin d’être parfait et certains acteurs ne m’impressionnent pas, mais l’esprit de la série est à son plus fort. Alors que Keanu Reeves n’est pas réputé pour avoir un jeu très diversifié, j’adore son interprétation de ce personnage et j’ai chaud juste à le regarder faire ses cascades. On espère souvent du cinéma que les combats servent le scénario, mais ici c’est le scénario qui sert les combats. C’est un concept dangereux, mais qui fonctionne à merveille pour Parabellum et qui le différencie un tant soit peu de ses prédécesseurs. Il faut toutefois faire attention, car c’est selon moi à usage unique et la fin ouvre la porte à un quatrième opus. Leur prochain défi résidera dans la nécessité de se renouveler.

Affiche de John Wick : Chapitre 3 – Parabellum

J’aime

  • L’excellente réalisation
  • Les combats
  • Ne se prend pas au sérieux
  • Keanu Reeves

J’aime moins

  • Certains effets spéciaux
  • Scénario assez faible
  • Trame sonore inférieure aux deux premiers chapitres

John Wick : Chapitre 3 - Parabellum

Scénario
Réalisation
Visuel
Trame sonore

Des combats à profusion !

Un très bon divertissement d'action qui devrait cependant demeurer la conclusion d'une trilogie malgré l'ouverture pour un 4e chapitre.

À propos de Cédric Vigneau

Tel Tony Stark à la sortie d'une caverne lui tenant lieu de prison, mes yeux se sont ouverts sur la science-fiction et le cinéma en général alors que j'étais très jeune. Dans les années 90, je consommais du Power Rangers à profusion, je me trempais les orteils dans le bassin galactique de l'Empire, je faisais jouer en boucle mes VHS des Sentinelles de l'air et je me formais sur le continuum espace temps avec Doc Brown. Ma maladie? Je suis collectionneur. C'est dispendieux.

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