Depuis la sortie de Castlevania Symphony of the Night sur PlayStation en 1997, le genre « Metroidvania » a toujours été un de mes préférés. Le sentiment de progression, un immense environnement à explorer et tout un tas de secrets à découvrir font que je ne finis jamais par m’ennuyer. Depuis, plusieurs types de jeux ont été adaptés à la sauce, mais si vous m’aviez dit qu’un jour, on aurait un Metroidvania basé sur le Conte de Noël de Charles Dickens, je vous aurais probablement regardé avec un drôle d’air. Mais c’est effectivement ce que nous avons avec Ebenezer and the Invisible World, un jeu de plateforme et d’exploration tout aussi agréable à jouer qu’à regarder.
- Studio de développement : Orbit Studio et Play on Worlds
- Éditeur : Play on Worlds
- Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch et PC
- Plateforme d’essai : Xbox Series X
- Classement ESRB : E10+
- Prix : 25,99$
- Site officiel
- Page Steam
Le jeu se veut être une sorte de suite au Conte de Noël original. Ebenezer Scrooge, autrefois un prêteur sur gage avare et cupide, est devenu un être bon et généreux après avoir reçu la visite des trois esprits de Noël précédemment. Mais cela ne veut pas dire que le monde à l’extérieur est devenu meilleur. Dans le Londres de la Révolution Industrielle, les employés sont exploités par leurs patrons avides de profits et mènent une existence misérable.
Caspar Malthus est le propriétaire d’une de ces usines et tente par tous les moyens d’écraser sa main-d’œuvre et la mettre au pas. Tout comme ce fut le cas pour Ebenezer, les trois esprits de Noël ont tenté d’influencer le jeune Caspar, mais ont échoué lorsqu’une figure sinistre les a supplantés. Ils n’ont d’autre choix que de demander l’aide de Ebenezer pour ramener le jeune homme sur le droit chemin.
Une jouabilité solide, influencée par les classiques du Metroidvania
Dès les premières minutes du jeu, on reconnaît immédiatement que les développeurs sont des grands amateurs de Castlevania Symphony of the Night. La jouabilité et l’interface de l’utilisateur sont pratiquement identiques. Même que la barre de vie et de magie (ou pouvoirs des esprits) sont les mêmes. On pourrait presque dire qu’il s’agit d’un clone du classique de Konami, mais quand on y passe un peu plus de temps, ces comparaisons deviennent plus superficielles. On contrôle un Ebenezer Scrooge particulièrement agile qui, malgré son grand âge, est en mesure de sauter d’une plateforme à l’autre aisément.
Après avoir été mis en contact avec les esprits de Noël, Scrooge a maintenant la faculté d’accéder aux mondes des esprits et il peut voir les différents fantômes qui peuplent la ville de Londres. La plupart de ces derniers seront agressifs face à Scrooge, tandis que d’autres se joindront à lui après que ce dernier ait complété une tâche pour eux. Ses alliés sont divisés en deux catégories. La première est pour les esprits qui l’aideront dans son combat. En utilisant une partie de sa magie, Scrooge peut faire appel à un allié qui disposera d’une attaque unique. Cela peut être de manier un énorme marteau lent, mais qui cause des dommages substantiels, ou d’invoquer un vol d’aigles qui entourera Scrooge et attaquera tous ceux qui s’approcheront de lui.
Un sentiment de progression satisfaisant
La seconde catégorie est pour les esprits qui donnent à Scrooge une habileté spéciale qui permet, pour la plupart du temps, d’accéder à des zones du jeu qui étaient jusqu’alors hors de portée. Par exemple, un des premiers esprits est celui d’une jeune fille qui donne le pouvoir de passer à travers certains obstacles surnaturels. Un autre lui permet d’effectuer un double saut pour atteindre des plateformes plus élevées. Si cette mécanique est typique des jeux de type Metroidvania, c’est toujours un plaisir de débloquer ces habiletés.
Les ennemis dans le jeu sont, pour la grande majorité, des esprits maléfiques. Ces derniers sont d’une grande variété et vont de la grande dame de la haute société qui lance des tomates au chanteur d’opéra narcissique qui est condamné à errer avec seulement sa tête et son chant, toujours faux. Il est recommandé d’explorer le bestiaire du jeu qui donne des informations détaillées sur chacun de ces fantômes et la raison pour laquelle ils ont été maudits. Quelques ennemis sont des êtres humains, à savoir les troupes de Caspar Malthus qui utilisent des armes plus traditionnelles comme des massues et des grenades.
Les graphismes… oh mon dieu, les graphismes !
Au niveau visuel, Ebenezer and the Invisible World est tout simplement magnifique. Les graphismes en 2D offrent des environnements de toute beauté, en particulier les rues de Londres décorées pour Noël et ensevelies sous la neige. Chaque zone a sa saveur propre, comme les profondeurs rougeoyantes d’une fonderie, et les sombres couloirs d’un asyle pour aliénés. Les personnages ne sont pas en reste avec leur style qui semble sortir d’un dessin animé. Leurs animations sont tout aussi superbes et fluides, donnant au jeu une énergie surprenante.
Le côté audio n’a malheureusement pas été aussi développé que les graphismes. Si la musique ambiante est agréable et bien adaptée à l’environnement à l’écran, les effets sonores sont répétitifs et souvent agaçants. En particulier, la tête du chanteur d’opéra émet un son grésillant qui aurait eu plus sa place sur la console NES. Aussi, les cinématiques sont sous forme de texte seulement, il n’y a aucune voix hors champ. Parlant des cinématiques, ces dernières s’étirent souvent en longueur.
Quelques éléments frustrants impossibles à oublier
Un élément du jeu qui surprend et pas toujours dans le bon sens est le niveau de difficulté. Ebenezer and the Invisible World est un jeu particulièrement difficile, mais ce ne sont pas les ennemis qui causent le plus de soucis, mais la structure même du jeu. Comme tout bon Metroidvania, le jeu contient un certain nombre de chambres de sauvegarde où l’on peut reprendre ses forces et où on revient lorsque l’on périt. Le problème est que ces chambres sont en nombre beaucoup trop faibles, ce qui fait que l’on doit souvent repasser par les mêmes pièces et corridors pour tenter sa chance à nouveau.
Malgré ces désagréments, l’expérience générale du jeu a été positive. S’il existe beaucoup de jeux inspirés par la période des Fêtes, celui-ci est unique en son genre. Ses graphismes magnifiques et sa jouabilité solide séduiront facilement les amateurs de Metroidvania de longue date.
J’aime
- Les graphismes magnifiques ;
- La jouabilité solide et fluide ;
- Le sentiment de progression satisfaisant.
J’aime moins
- Le niveau de difficulté élevé ;
- Le nombre de points de sauvegarde trop faibles ;
- Les cinématiques en texte seulement et trop longues.
La copie de Ebenezer and the Invisible World utilisée pour cette critique a été fournie par Play on Worlds.
Ebenezer and the Invisible World
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Magnifique, fluide et frustrant
Avec ses graphismes magnifiques et sa jouabilité solide, Ebenezer and the Invisible World nous fait presque oublier ses éléments plus frustrants. Presque.