La tendance depuis quelques années dans le monde du jeu vidéo est définitivement les jeux au style rétro. Chaque fois qu’il y en a un nouveau, ça me réjouit beaucoup. C’est un style qui, malgré son apparence « ancienne », démontre une jouabilité qui peut être à la fois très simple et très amusante. Le jeu qui, à mon avis, a changé la donne pour ce type d’expérience est Shovel Knight, développé par Yacht Club Games. Ce jeu était un vrai charme de A à Z. Voilà qu’ils nous reviennent mais en tant qu’éditeurs avec le jeu Cyber Shadow. Développé d’une main de maître par Aarne « MekaSkull » Hunzkier, ce nouveau jeu d’action est clairement un hommage à plusieurs jeux des années 1980-1990. Voyons voir si nous avons un autre succès ou bien juste un autre jeu rétro parmi tant d’autres.
- Studio de développement : Mechanical Head Studios, Aarne Hunziker
- Éditeur : Yacht Club Games
- Plateformes disponibles : Nintendo Switch, Playstation 4, Playstation 5, Xbox One, Xbox Series X/S, PC, Mac, Linux
- Plateforme de test : Xbox One
- Classement : E10+ pour 10 ans et plus
- Prix : 24,99$
- Site officiel du jeu
- Page Steam du jeu
Le ninja dormeur doit se réveiller
Côté scénario, ce n’est pas tout à fait clair au début du jeu. On vous donne quelques bribes d’informations plus le jeu avance. Tout ce qu’il faut savoir au début c’est que vous êtes un ninja, nommé Shadow, et qu’on a besoin de vous. On vous a réveillé d’un sommeil profond dans une espèce de capsule régénérative. Shadow était humain, désormais cyborg après avoir apparemment survécu à une immense explosion. Il est aussi apparemment le dernier vivant de son clan et doit passer à travers les machines diaboliques dans la ville de MekaCity (référence au surnom du développeur). Le temps presse et Shadow doit trouver des indices pour non seulement retrouver son identité mais aussi reprendre les pouvoirs ancestraux de son clan pour sauver le monde.
Un vrai défi
On peut clairement voir des influences et des inspirations de plusieurs jeux de l’époque tels que Ninja Gaiden et Mega Man. Le jeu dans son essence semble aussi être inspiré d’un jeu indépendant québécois : The Messenger. Mais Cyber Shadow sait quand même se démarquer des autres de plusieurs façons. Dans ce jeu, on concentre nos efforts pour offrir une expérience rétro remplie d’action à chaque section et à chaque niveau. On semble aussi vouloir rappeler comment les jeux de cette époque pouvaient être « difficiles ». Je dis ça entre guillemets puisque bien sûr c’est relatif d’un joueur à un autre. Mais je crois que la majorité des gens peuvent reconnaître que certains jeux pouvaient être impitoyables et les terminer devenait presque un exploit. Cependant, Cyber Shadow est probablement « difficile » pour un joueur « à temps partiel » mais pas impossible du tout. Loin de là. Il faut simplement bien apprendre les tendances des ennemis et utiliser tous les outils et les habiletés en sa possession.
Des ennemis « boîtes à surprises »
Il y a plusieurs choses qui me fascinent dans ce jeu. Entre autres, il y a la conception des ennemis et des « boss ». Pourquoi je dis qu’ils sont des « boîtes à surprises » ? C’est parce que quand vous croyez les avoir vaincus, parfois ils se transforment ou se « modifient » et vous attaquent d’une autre façon. Donc quand vous attaquez, méfiez-vous à chaque fois parce que vous allez peut-être vous faire prendre. Ce qui est bien c’est qu’en plus, ils ne sont pas répétitifs. D’un niveau à l’autre, vous devez composer avec différentes sortes de menaces. Vraiment, on a insisté pour que l’expérience ne soit pas du tout redondante et que vous vous sentez dans un espace totalement différent à chaque fois.
Les « boss » vont définitivement tester vos habiletés et votre patience au maximum. Ils ne vous feront pas de cadeaux et c’est à vous de trouver une stratégie efficace pour les battre. Comme les jeux d’antan, ils ont tous une séquence d’attaques qui se répètent mais qui font quand même beaucoup de dommages. Ils peuvent être parfois un peu frustrants alors la patience est de mise. J’aime que parfois vous affrontez un « boss » agile qui va tester vos réflexes ou bien une énorme machine ou monstre qui occupe la majeure partie de l’écran. Vous risquez d’être surpris à quelques reprises.
Comme un classique NES
Certains jeux rétro utilisent des graphiques qui rappellent une époque mais Cyber Shadow se préoccupe des détails. Autant dans les graphiques que la musique et même les contrôles. Pour ce qui est des graphiques : on croirait que c’est d’une cassette NES. Les animations et tout ce que vous voyez en style 8-bit n’est pas vraiment « exagéré ». Ça pourrait certainement se retrouver sur la vieille console de Nintendo. Même chose pour la musique. D’ailleurs, je dois saluer le travail fait à ce niveau car il y a quelques pièces musicales qui sont franchement bonnes et accrocheuses. Puis, on a simplifié les contrôles sur deux boutons d’action, comme si vous n’aviez que le pavé directionnel, A, B, select et start. Par contre ça va peut-être décevoir ceux qui auraient aimé modifier les contrôles pour qu’ils se retrouvent sur des boutons différents. Il est tout à fait vrai qu’on aurait dû laisser le choix au joueur d’avoir une jouabilité « rétro » ou « moderne ». Peut-être que ce sera ajouté éventuellement, qui sait. Mais à mon avis, les attaques spéciales ne sont pas difficiles a exécuter puisque tout est simplifié.
Tout pour vous donner une chance
C’est une chose de faire un jeu avec un niveau de difficulté élevé. Mais quand celui-ci est impitoyable envers le joueur et même le punit pour ses échecs, difficile d’y trouver du plaisir. À moins d’être masochiste. Heureusement que Cyber Shadow n’est pas comme ça. C’est un élément qui aide à la progression dans les niveaux est les points de service répartis de façon raisonnable. Ce sont des points de contrôle qui sauvegarderont votre partie automatiquement quand vous les touchez. Vous en trouverez environ deux ou trois par niveau et ils ont toujours une assez bonne distance entre eux. Assez pour vous faire travailler fort pour mériter le prochain que vous atteindrez.
Vous accumulerez des points d’essence qui vous serviront à activer des fonctions sur les points de service que vous trouverez. Ils pourront parfois regénérer vos points de vie, vos points d’esprit pour vos habiletés spéciales et activer des accessoires de combat. Vous pourrez parfois utiliser un canon mobile, une lame qui se lance comme un « yo-yo », une extension de lame d’épée et autres. Cependant, chaque point de service varie d’un à l’autre et on ne vous donnera pas toujours accès à tout. On veut vous aider mais il y a des limites, quand même ! Un conseil : si vous avez assez de points pour activer des fonctions, achetez-les toutes sur le champ. Ça vous aidera bien plus que vous le pensez.
Oh et un autre détail : il n’y a pas de « game over ». Vous reviendrez toujours à la vie au dernier point de contrôle que vous aurez touché. Est-ce qu’on aurait dû limiter cela ? Je ne pense pas. On aurait quand même pu ajouter un mode « extrême » pour les plus tenaces et limiter la possibilité de revenir à la vie. Mais j’aime mieux les vies à l’infini. Ça enlève une frustration possible.
Pas pour tout le monde
Il est évident que ce jeu ne va pas plaire à tout le monde. Dans le sens que si vous n’aimez pas quand le jeu vous met trop fortement au défi, vous aurez peut-être une expérience frustrante. Mais tous ceux qui n’ont pas froid aux yeux vont certainement avoir beaucoup de plaisir avec Cyber Shadow. Normalement, j’ai peu de patience dans les jeux avec un niveau de difficulté élevé., mais j’ai eu bien du plaisir avec ce jeu. C’est surtout à cause de sa conception visuelle et audio qui est très attirante et parce que les niveaux apportent beaucoup de variété. Alors quand un jeu offre des niveaux variés, c’est beaucoup plus intéressant et amusant.
Si je peux trouver quelques défauts à ce jeu, je peux parler en premier de sa durée. Si vous ne mourrez pas trop souvent, vous aurez sûrement terminé après environ dix à douze heures de jeu total. Sinon, ça risque d’être techniquement « plus long » si vous ne cessez de mourir. Mais ne lâchez pas ! Ça vaut la peine de persister, croyez-moi. De plus, je trouve que c’est dommage qu’il n’y ait aucun autre mode. Disons comme un « boss rush » par exemple, la possibilité de jouer avec un autre personnage ou simplement une difficulté plus accrue. Une fois que c’est fini, c’est tout. Il y a très peu de raisons de rejouer, malheureusement.
Néanmoins, je crois que ça vaut la peine de télécharger ce jeu. Il faut dire que j’ai un faible pour les jeux rétro mais si vous me lisez depuis un certain temps, vous le savez déjà. Malgré tout, Cyber Shadow offre tout un défi mais qui vous rendra satisfait de vos accomplissements. Ce jeu est un vrai charme et j’espère revoir Shadow à nouveau, éventuellement.
J’aime
- De l’action comme certains classiques de la NES
- Les différentes habiletés et accessoires pour éliminer vos ennemis
- Des points de sauvegarde bien placés dans chaque niveaux
- Les graphiques et la musique rétro fidèle à l’époque à laquelle ils rendent hommage
J’aime moins
- On ne peut ajuster la difficulté
- Un jeu assez court (dix à douze heures)
- Pas d’autres modes pour ajouter de la variété donc une rejouabilité inintéressante
La copie de Cyber Shadow a été téléchargée via l’abonnement Xbox Game Pass de l’auteur.
Cyber Shadow
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Très bon
Un jeu au style rétro avec un niveau de difficulté élevé qui va certainement plaire aux joueurs nostalgiques.