Il fut un temps où nous utilisions nos assistants numériques personnels à l’aide d’un crayon. En ces temps anciens, la technologie de captation tactile était basée sur une pression détectée à l’écran, et l’entrée de données sur l’écriture de l’utilisateur dans une zone prédéfinie. C’était là le début du règne des plateformes intelligentes : tout en modestie et offrant de nouvelles possibilités d’utilisation de la technologie.
Puis, nous avons abandonné le crayon lorsque la nouvelle génération des écrans tactiles révolutionna le concept : en utilisant non pas une pression, mais la conductivité des matériaux touchant l’écran (exemple : la peau humaine). Cette approche nous a permis d’abandonner le crayon, alors jugé comme endommageant l’écran, et peu pratique vu l’unique point de contact, là où d’autres technologies permettaient de multiples points de contact à l’écran.
Et maintenant, Samsung nous offre un produit mariant un certain charme d’antan avec les technologies de fine pointe dont nous bénéficions aujourd’hui. Est-ce un mariage de raison, de la pure nostalgie, ou un coup de tête ?
Je dirais que c’est un brin de nostalgie et un pari bien calculé.
L’appareil
Le Samsung Galaxy Note, gentiment prêté à Geekbécois par TELUS que nous remercions au passage, est un téléphone intelligent basé sur Android et disponible chez TELUS, Bell et Rogers au moment d’écrire ces lignes. La version SGH-i717/LTE vendue au Canada, différente de la version européenne conne sous la terminologie N7xxx et 2G/HSPA seulement, est mûe par un système-puce Qualcomm Snapdragon APQ8060, comportant un CPU cadencé à 1,5 GHz et une puce vidéo Adreno 220 [ancienne génération], 1 GO de mémoire vive, 16 GO de mémoire interne (dont 2 réservés au système, 2 aux données utilisateur et 12 utilisables par l’utilisateur en tant que mémoire externe), une caméra arrière de 8 MPix enregistrant la vidéo en 1080p et une caméra avant de 1,92 MPix, d’assez haute résolution pour faire de la vidéoconférence de qualité. Se joignent aux spécifications de performance l’attirail classique Wifi/BTv3/GPS, complétés ici par un petit circuit NFC, qui vous permet de lire/écrire sur certains circuits-puce, et un baromètre, comme sur le Galaxy Nexus. Le tout réside dans un boîtier aux dimensions gigantesques pour un téléphone, soit 82,95 mm de large par 146,85 mm de long et 9,65 mm de hauteur ; ce boîtier accueille aussi un crayon pour utiliser le circuit tactile secondaire de l’écran, et vous serez surpris d’apprendre que pour le Note, le circuit de numérisation est en fait une alliance Samsung/Wacom ! Cette alliance permet au Note d’avoir une précision tactile aussi surprenante que versatile, car l’écran détecte autant les doigts que le crayon.
Logiciel Interne
Le Galaxy Note est mû par la version 2.3.6 de Android, réadaptée par Samsung afin d’intégrer leur interface TouchWiz, leurs logiciels uniques, certains logiciels préinstallés par les fournisseurs de service, ainsi que quelques optimisations rendant l’utilisation d’Android sur un aussi large écran au minimum assez confortable. Samsung, de concert avec les fournisseurs de services, a aussi annoncé la venue prochaine d’une mise à niveau vers Android 4.0/Ice Cream Sandwich, qui devrait utiliser toute la puissance et les avancées technologiques du Note. Par exemple, Google ont intégré le support de périphériques d’entrée de type “crayon” directement dans le système, au lieu de devoir laisser le travail aux constructeurs.
Le fait que Google aie intégré des APIs de contrôle spécialisé dans 4.0 ne veut pas dire que le crayon n’est qu’un jouet. Samsung a conçu et implémenté des programmes spécialisés pour une utilisation avec crayon. Les choix sont relativement simples ; par exemple, il y a un carnet de notes, quelques jeux compatibles, et une application d’édition de photo (un autre ajout à ICS que Samsung a adapté à 2.3.x). Pour encourager l’utilisation des fonctionnalités crayon, Samsung a aussi dédié un coin dans leur Marché d’applications pour les applications S-Pen.
À l’utilisation
Bien honnêtement, l’appareil est un brin sur le très massif et la largeur a affecté mon appréciation du Note ; au-delà de ce jugement, on utilise ce Galaxy comme n’importe quel autre Android. Il n’y a pas tant de différences avec les autres Androids haut-de-gamme, mis à part le format. De plus, la puissance que le processeur bicoeur Qualcomm Snapdragon [de troisième génération] fournit est juste assez pour ce que demande le système. Tout s’exécute assez rapidement, fluidement, et sans trop de délais inopportuns.
Le bât blesse par contre sur l’un des grands défauts de Samsung : les mises à jour. Fidèle à son habitude, Samsung se doit de modifier les fonctionnalités de base de Android pour répondre aux demandes des fournisseurs de services (et non des clients), et en profitent pour intégrer leur style d’interface d’utilisation, imposant ainsi une nouvelle source potentielle de bogues système. Loin de moi l’idée de critiquer leur différenciation… En fait non, c’est exactement ce que je reproche à Samsung, et aux autres constructeurs d’ailleurs : essayer de différencier un produit tant et tellement que le coeur de l’offre se voit dénaturé et déstabilisé.
Verdict
Tout en étant un appareil honorable, le Note ne s’adresse pas à tout le monde, même s’il faut se rendre à l’évidence qu’il se vend extrêmement bien. Le format, tout en était un brin grand, est approprié pour certaines tâches requérant un grand espace d’affichage.