La franchise Assassin’s Creed a célébré récemment son 15e anniversaire. C’est en 2007 que le tout premier titre sortait sur la console Xbox 360 et depuis, la série de jeux vidéo historiques est devenue l’un des piliers pour l’éditeur Ubisoft. Son mélange de contextes historiques, d’action et de parkour a su charmer un vaste auditoire. Cependant, comme toute bonne franchise, la répétition a commencé à se faire sentir.
Pour pallier à ça, les développeurs ont remanié la façon de jouer en l’éloignant de ses racines. Odyssey et Valhalla ont été de grands succès commerciaux, mais leur jouabilité se rapprochait plus des jeux de rôle en monde ouvert comme The Witcher 3. Les vétérans commençaient à s’ennuyer de sauter d’un toit à l’autre à la poursuite de leur cible, utilisant l’environnement pour frapper furtivement avant de fuir dans l’obscurité. C’est donc un véritable retour aux sources pour le dernier titre, Assassin’s Creed Mirage.
- Studio de développement : Ubisoft Bordeaux
- Éditeur : Ubisoft
- Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : M
- Prix : 69,99$ (édition standard), 79,99$ (édition de luxe)
- Site officiel
Nous sommes au 9e siècle, dans la ville de Baghdad au Moyen-Orient. Le jeune Basim est un enfant de la rue qui doit voler pour survivre. Après avoir effectué un cambriolage audacieux dans le palais du Calife, Basim attire l’attention de Roshan, membre d’un groupe des guerriers de l’ombre, Ceux qui sont cachés. Elle voit en lui le potentiel d’un maître assassin et elle le prend sous son aile.
Après des années d’entraînement, Basim est de retour dans la ville de son enfance afin d’enquêter et de stopper les manigances d’un ordre secret qui manipule les ficelles du pouvoir. Sa mission l’amènera des quartiers huppés de l’aristocratie et des riches marchands, aux ruelles sombres où des brigands y rôdent, aux vastes étendues désertiques qui entourent la ville. Il devra faire usage de toutes ses habiletés et son arsenal pour venir à bout de ce sinistre complot.
Une jouabilité familière et rafraîchissante à la fois
Les vétérans qui ont joué à des titres comme le Assassin’s Creed original, Brotherhood ou Black Flag seront immédiatement en terrain connu avec le style de jeu de Mirage. On revient aux trois éléments les plus importants de la franchise : la furtivité, le parkour et l’assassinat. Le monde du jeu a été grandement réduit comparé à ceux de Odyssey et Valhalla pour offrir une expérience plus frénétique. Il est important de faire usage de l’environnement autant que de ses habiletés pour compléter les missions et échapper aux gardes.
Utiliser l’arsenal d’outils, d’armes et d’habiletés de Basim est un vrai plaisir. On a bien sûr accès à la classique lame cachée qui permet d’éliminer les ennemis rapidement et silencieusement, mais aussi à plusieurs outils qui peuvent maintenant être améliorés. Par exemple, les classiques couteaux à lancer peuvent être trempés dans du poison pour améliorer leur efficacité, ou même dissoudre les cadavres, ne laissant pas de traces qui pourraient alerter les gardes. La bombe fumigène peut, en plus de dissimuler Basim au regard de ses ennemis, soigner une partie de ses blessures.
Mirage est non seulement un retour à la jouabilité qui a fait de la franchise un succès, mais il nous ramène également en terrain connu. Ceux qui auront joué au tout premier jeu retrouveront les villes poussiéreuses du Moyen-Orient de l’époque médiévale et pourront même revisiter Alamut, la forteresse de l’Ordre des Assassins encore en construction. Chronologiquement, le jeu sert de pont entre les titres qui exploraient la genèse de l’Ordre, en particulier Origins, et ceux qui se déroulent à une époque plus moderne.
Dehors les dieux et être surnaturels, bienvenue au réalisme
Le jeu ramène un aspect populaire des derniers titres, la traque des membres de l’Ordre des Anciens, mais cette fois-ci, elle est intégrée à la quête principale. Chaque élément de cette dernière demande au joueur d’accomplir certaines actions, comme dérober des documents ou délivrer des prisonniers. Ce faisant, il recevra des indices sur la présence de l’Ordre, ce qui l’amènera à démasquer ses membres qui devront être éliminés. Cette progression dynamique est la bienvenue après les missions interminables des deux titres précédents.
Les développeurs ont voulu donner plus de réalisme dans Mirage. Contrairement à Odyssey et Valhalla, on ne retrouve ici aucune interaction avec des êtres surnaturels comme les dieux de l’Olympe ou de la mythologie scandinave. Les membres de l’Ordre sont des notables, des érudits ou des marchands, chacun avec ses raisons souvent égoïstes de l’avoir rejoint. Basim lui-même est représenté comme un être humain avec ses forces et ses faiblesses. Son cheminement à travers l’histoire du jeu l’amènera à prendre de la maturité, de l’expérience et parfois même des doutes sur sa mission et les actions qu’il doit poser.
Le retour à la jouabilité originale ne se fait pas sans heurts. La franchise a souvent été critiquée pour son système de déplacement qui ne coopère pas toujours et sa caméra qui se retrouve souvent dans des angles problématiques. Ces désagréments sont toujours présents, même après 15 ans de développement et d’améliorations. Il n’est pas rare que l’on essaie de rejoindre une corniche, mais le jeu détermine qu’on vise plutôt une fenêtre juste à droite.
Des désagréments à la jouabilité qui datent des débuts de la franchise
Ce problème est le plus souvent mineur, mais il peut arriver qu’il vous place dans une situation compromettante à la vue des gardes. Certaines missions comme les contrats d’assassinat vous donnent un bonus si vous complétez votre objectif d’une certaine manière, comme éviter de se faire voir. Le problème de déplacement peut facilement vous faire échouer ces objectifs secondaires.
Visuellement, Mirage est à la fois superbe et un peu désuet. La ville de Baghdad est magnifique, regorgeant de détails et s’étendant à perte de vue lorsque l’on se retrouve sur un point élevé. Les personnages non joueurs ont suffisamment de variété dans leurs vêtements et leurs traits que l’on n’a pas l’impression de naviguer dans une foule de clones. La qualité des animations est très soignée, les mouvements de Basim sont très réalistes et fluides, surtout si l’on choisit l’option Performances plutôt que Résolution. La fluidité à 60 images par seconde plutôt que 30 fait une énorme différence. Pour les nostalgiques, le jeu inclut même un filtre qui permet d’avoir les couleurs délavées du jeu original.
Des environnements magnifiques et des personnages aux détails limités
Là où le bât blesse côté des graphismes est durant les cinématiques. Les expressions faciales des personnages sont soit minimales ou trop exagérées. Souvent, le niveau d’expression de la performance vocale des acteurs ne se transmet pas au niveau du visuel. Basim peut par exemple être en train de crier de rage, mais son visage garde la même position que lors d’une conversation normale. Le jeu n’est aussi pas à l’abris des bogues visuels typiques des jeux à monde ouvert, comme des parties de corps qui passent au travers d’un mur, mais ces problèmes sont très mineurs comparés à d’autres titres du même genre.
La musique de Mirage est absolument magnifique. Inspirée par la musique typique de la région, elle mélange efficacement les instruments traditionnels à des synthétiseurs modernes, tout en intégrant souvent des chants qui ressemblent aux rassemblements religieux de l’Islam. Elle passe aussi facilement de la musique d’ambiance à une pièce remplie d’action lorsque l’on est surpris par un garde, nous donnant un indice auditif de déguerpir de l’endroit. Le jeu a même droit à une chanson thème, Mirage, interprétée par le groupe One Republic.
Un autre point auditif à souligner est le travail exceptionnel des acteurs. Que ce soit ceux qui interprètent les personnages principaux ou la myriade d’habitants de Baghdad, leur performance demeure toujours au même niveau. Il est certain que des répliques finissent par revenir à plusieurs reprises, mais celles-ci sont suffisamment nombreuses pour que l’on ne perde pas le sentiment d’immersion.
En conclusion, Assassin’s Creed Mirage offre un retour aux sources qui est le bienvenu. Il replace la possibilité d’incarner un véritable guerrier de l’ombre dans une histoire bien ficelée et un environnement détaillé et immersif. Il ne parviendra pas à convertir ceux qui n’auraient pas aimé les premiers titres de la franchise, mais offre suffisamment de nouveautés pour apporter de la fraîcheur à une expérience familière.
J’aime
- La superbe reproduction de la ville de Baghdad ;
- Le niveau de détails de l’environnement ;
- Le retour à la jouabilité des premiers jeux ;
- La qualité exceptionnelle du jeu des acteurs.
J’aime moins
- Certains désagréments dans la jouabilité sont de retour ;
- Quelques bogues au niveau des graphismes ;
- Le côté rétro qui pourrait en rebuter plusieurs.
La copie de Assassin’s Creed Mirage utilisée pour cette critique a été fournie par Ubisoft.
Assassin's Creed Mirage
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Familier et rafraîchissant
Assassin's Creed Mirage est un retour aux sources de la franchise, qui remet le mot « Assassin » en priorité.