J’ai longtemps hésité avant d’inclure Ultima Underworld : The Stygian Abyss dans ma chronique « Trésors oubliés ». Bien que ce jeu soit sorti il y a plus de 25 ans, il a eu un tel impact sur toute une génération de jeux de rôle qu’il ne sera jamais complètement oublié. Cependant, je me suis dit que les joueurs plus jeunes pourraient être intéressés de découvrir le jeu qui a inspiré des séries à succès comme The Elder Scrolls, System Shock et Bioshock. Plusieurs éléments que l’on tient pour acquis dans nos jeux d’aujourd’hui doivent beaucoup à ce jeu révolutionnaire.
Ultima Underworld fait partie de la célèbre franchise de jeux de rôles Ultima. Créée par le célèbre designer Richard Garriott, aussi connu sous le nom de Lord British, les jeux de cette série ont vu le jour sur une panoplie d’ordinateurs et de consoles de jeu, comme l’AppleII et la NES, et ont remporté un franc succès dans les années 80 et 90. De plus, le jeu de rôle massivement multijoueur basé sur la franchise, Ultima Online, continue à attirer les joueurs plus de vingt ans après son lancement !
Scénario
Underworld et sa suite sont les seuls jeux de la franchise à utiliser une vue à la première personne pour la totalité de son expérience. Vous y incarnez le personnage principal habituel, l’Avatar, alors que vous êtes emporté à nouveau dans le monde de Brittania. Sitôt arrivé, vous êtes témoin de l’enlèvement de la fille du baron par un être mystérieux qui disparaît par enchantement. Alertés par les cris de la jeune fille, les gardes du château viennent immédiatement à la conclusion que vous êtes le kidnappeur et vous emportent en chaînes devant le baron. Ce dernier vous ordonne de vous rendre dans l’Abysse, où sa fille a été emportée, afin de la délivrer. C’est donc sans armes ni équipement que vous êtes jeté dans le lieu le plus sombre du royaume.
Graphismes
Ultima Underworld était un des premiers jeux de rôles à utiliser une vue à la première personne et à évoluer dans un monde où les objets ont une masse physique propre. Aussi, les sources de lumière sont projetées sur les murs et le mobilier de l’Abysse, une nouveauté révolutionnaire en 1992. Le joueur se déplace et manipule l’environnement avec la souris et dispose de différents modes qui viennent affecter cette interaction, comme le déplacement et l’exploration. Les graphiques étaient exceptionnels pour l’époque et donnaient au joueur un profond sentiment d’isolement et de frayeur. En effet, l’Abysse est non seulement un lieu répugnant, rempli de créatures et de pièges mortels, mais aussi contient plusieurs factions d’humains, de gobelins et de nains qui y ont élu domicile. Le joueur devra faire affaire avec leurs membres s’il espère venir à bout de sa mission.
Trame sonore
Un élément à souligner particulièrement est l’aspect sonore du jeu. Le jeu emploie une trame sonore minimaliste, mais très efficace. Aussi, Underworld était un des premiers jeux à avoir une trame sonore dynamique, qui varie selon l’action à l’écran. Lors de séquences d’exploration, le joueur entendra de faibles cris et bruits de mouvements dans les profondeurs, ce qui ajoute au suspense. Les différents niveaux sont déroutants, mais le jeu offre un système de cartographie détaillé qui permet au joueur d’ajouter ses propres notes, comme les endroits où il peut dormir en sécurité ou les sources d’équipement et de ressources. Donc, si le joueur finit par être perdu dans le labyrinthe, ce n’est pas la faute du jeu, mais bien la sienne.
Conclusion
Enfin, Ultima Underworld est un jeu fascinant, mais très difficile. Le joueur commence le jeu avec aucun équipement et devra trouver ce qu’il faut pour survivre, que ce soit des armes ou de la nourriture. Le système de combat permet de manipuler différentes armes de poing ou de jet, mais l’interface peut souvent être ardue à contrôler. Le jeu a une prise en main difficile, mais une fois cette dernière accomplie, il devient beaucoup plus agréable d’explorer l’Abysse.
Ultima Underworld a connu un grand succès à sa sortie et une suite a vu le jour quelques mois seulement après. Ultima Underworld 2 : Labyrinth of Worlds utilise le même engin graphique que son prédécesseur, tout en y ajoutant des textures plus détaillées. Cependant, le niveau de difficulté est beaucoup plus élevé que le premier.
Si le jeu vous intéresse, il est disponible en combo avec sa suite sur le site GoG.com pour la modique somme de 8 $ et fonctionne parfaitement sur les ordinateurs plus récents.