Towerborne : un RPG défilant en accès anticipé

La Cité des Nombres a été détruite. Ce qui reste de l’humanité s’est réfugié dans le Beffroi, une tour brinquebalante au centre des Terres sauvages. Dans cette construction d’une grande hauteur se retrouvent tous les Aces, ces héros qui ont pour mission de protéger l’humanité et pacifier la région. C’est ce que vous incarnerez dans ce jeu de rôle défilant alors que vous avancez de la gauche vers la droite enchaînant les combats pour gagner en niveau et dénicher des trésors. Plongeons dans Towerborne, ce jeu singulier en accès anticipé depuis le 10 septembre 2024 et qui sera offert gratuitement.

• Studio de développement : Stoic
• Éditeur : Xbox Game Studio
• Plateformes disponibles : Xbox One, Xbox Serie et PC
• Plateforme de test : PC
• Date de sortie : 10 septembre 2024 en accès anticipé
• Classement : T pour Teens (violence fantastique et sang modéré)
• Prix : Gratuit à son lancement, 34,99$ pour un ensemble donnant un accès anticipé
• Page Steam du jeu

Bien qu’en accès anticipé, Towerborne présente beaucoup de contenu et des mises à jour régulières. Vous le constaterez sur les captures d’écran, j’y ai joué dans le temps des Fêtes et le Beffroi était décoré pour la saison, témoignant d’un lien avec l’actualité que l’on saura apprécier. Cela faisait longtemps que l’on ne m’avait pas proposé un jeu de type « défilant » – side scrolling en anglais – dans lequel notre personnage traverse des tableaux en éliminant les adversaires puis en se rendant à la bordure de l’écran, pour ensuite faire défiler un autre tableau et d’autres ennemis. Revamper le genre est somme toute une proposition audacieuse.

Towerborne : avatar de l’au-delà

Votre personnage, qu’il est possible de personnaliser au début de la partie et en vous rendant à un kiosque du Beffroi, oscille entre le monde des morts et des vivants alors qu’à chaque défaite, il sera ramené sur « la Berge », le monde physique dans lequel se déroule l’action du jeu. En fonction de l’équipement choisi, votre Ace pourra opter pour l’une des quatre classes disponibles et gagner des niveaux. Il est donc relativement aisé de changer de style de combat, bien qu’il faille gagner des niveaux pour chacune. 

Si vous équipez une épée et un bouclier, vous devenez une Sentinelle, un guerrier versatile qui peut opter pour un style plus offensif ou défensif. Avec des gants (gigantesques), vous serez un Rockbreaker spécialisé dans les grandes attaques à courte portée. Une immense masse à deux mains ? Cela fait de vous un Pyroclast qui a des aptitudes pour enflammer le terrain et ses adversaires. Finalement, pour les plus astucieux, il est possible d’empoigner deux dagues et devenir un Shadowstriker, maître des attaques rapides et du camouflage.

Quoi que vous choisissiez, vous pourrez en changer selon vos envies. Une fois le jeu lancé et le tutoriel passé, vous pourrez explorer le Beffroi et rencontrer les divers personnages qui vous donneront des quêtes pour ensuite quitter la grande tour et affronter vague après vague d’ennemis sur le terrain. Il faudra être agile de ses doigts, puisque le jeu repose en grande partie sur des combos qui n’ont rien à envier aux jeux de combat d’antan.

Et nous ne sommes pas seuls dans notre quête. Il est possible de s’allier à trois autres joueurs pour collaborer à vaincre les ennemis et progresser dans les quêtes. Un coop qui ajoute du potentiel au jeu alors que les habiletés des uns et des autres peuvent se combiner.

Towerborne : du style pour gratuit ?

Commençons par l’évident : Towerborne est un jeu magnifique visuellement, surtout pour les amateurs d’animes, puisque le jeu emprunte le style coloré, mais peu nuancé du genre artistique. Les environnements, tout comme le Beffroi et les animations, sont du bonbon pour les yeux, on ne se lasse pas de les regarder. Le style a de quoi rappeler vaguement The Legend of Zelda : Breath of The Wild.

Vous vous dites sans doute, un jeu qui prévoit être gratuit, d’accord, mais quelle est l’attrape ? Il doit bien y avoir un grand lot de microtransactions ou de « payer pour gagner », non ? En fait, pas du tout. Il y a bien un aspect de grinding – j’y reviendrai – et l’option d’inclure des ventes cosmétiques dans le futur, sans parler des ensembles fondateurs qui ajoutent également du cosmétique, mais dans la version actuellement disponible, il n’y a pas de microtransactions. Ne soyez donc pas dubitatifs par l’aspect projeté de gratuité du jeu. 

Par ailleurs, notons que le monde de Towerborne est vaste. Entre les missions, on se déplace et on explore une carte formée d’hexagones – ça rappelle un peu Catane, non ? – représentant différents biomes et révélant la présence d’ennemis. Certains endroits sont plus spécifiques, habituellement liés à des quêtes. Ainsi, pour progresser, il faudra se faire un chemin à travers cette garde. Une fonctionnalité simple, mais particulièrement efficace.

La lente progression dans Towerborne

Vous me direz que je sonne comme un disque qui saute, puisque j’en ai fait ma critique principale ici ou ici dernièrement. Je ne supporte pas les jeux qui exigent des joueurs de tomber dans le grinding, de devoir trimer dur pour progresser. Ça se comprend, des jeux comme World of Warcraft compétitionnent pour garder le joueur dans l’action le plus longtemps possible, afin de vendre des abonnements. Dans un jeu qui s’annonce gratuit et qui n’a pas encore développé de microtransactions, on se questionne sur ce choix.

Ça pourrait être excusable si le jeu était d’une grande immersion et rempli de surprises. Ce n’est malheureusement pas le cas de Towerborne. Les cartes sont relativement répétitives et suivent un modèle facilement reconnaissable. Les ennemis sont généralement impertinents. La progression tombe rapidement dans la corvée plutôt que dans la soif de faire avancer son personnage ou l’histoire.

L’idée est bonne, on sent qu’il y avait un potentiel pour cette étrange histoire de tour en plein milieu de terres hostiles, dernier rempart de l’humanité, défendue par des personnages entre la vie et la mort. Mais ça s’arrête là, l’histoire est relativement superficielle.

Alors, quoi dire ? Des mécaniques de jeu répétitives, une progression lente et laborieuse et un narratif pas suffisamment exploré, c’est dommage. Quand le jeu sera gratuit, je vous conseille de l’essayer une heure ou deux et voir si vous êtes accrochés. C’est quand même une proposition relativement unique avec un très joli visuel. Mais d’ici là, rendez-vous service et attendez la sortie de l’accès anticipé.

La copie de Towerborne a été fournie par Xbox Game Studios.