The Last of Us Part II : brutal, bouleversant, excellent

**Alertes aux divulgâcheurs  : Les divulgâcheurs pour le jeu seront tenus au minimum. Aucun élément de l’intrigue ne sera mentionné outre la mise en scène du jeu. Par contre, impossible de garantir qu’il n’y en aura aucun puisque la notion de divulgâcheur est différente d’une personne à l’autre. L’intrigue du premier opus sera toutefois mentionnée.**

Aujourd’hui, plus que jamais, il existe des jeux qui méritent d’élogieuses critiques et auxquels on devrait s’attarder. Cependant, il arrive qu’un de ceux-là se démarque du lot, qu’il dépasse l’excellence. The Last of Us en était un. The Last of Us Part II l’est tout autant. L’un comme l’autre seront des jeux polarisants dans leur approche face à la violence et la frontière entre le bien et le mal. Bien sûr, le premier opus a son lot de détracteurs pour sa jouabilité un peu simple ou bien sa réputation d’être un film interactif. La deuxième partie reste toujours dans la même veine. Si vous n’avez pas aimé,  ce ne sera pas différent.

Pour les autres, vous retrouverez encore une fois une jouabilité simple, des graphismes d’une beauté peu commune, un scénario à couper le souffle, des personnages n’étant pas tout blancs ou noirs, mais dans une déclinaison de teintes de gris. Le jeu n’est pas parfait, il a même plusieurs défauts, mais pour je ne sais quelle raison, on les oublie très facilement et l’on souhaite retomber rapidement dans l’univers de la rage viscérale de Ellie.

Bienvenue à Seattle © Sony Interactive Entertainment

Une jouabilité familière

Comparé au premier, le jeu n’a rien de vraiment innovant. The Last of Us ressemblait aux Uncharted, alors The Last of Us Part II ressemble invariablement à Uncharted 4 : A Thief’s End. Pratiquement toutes les améliorations de Uncharted 4 sont dans The Last of Us Part II. La corde, la furtivité, tout y est. Comme dans le premier, on ramasse encore tout ce qui traine afin de créer des objets qui nous faciliteront la tâche lors des affrontements. Tissus, bouteilles, ruban collant, ciseaux, explosifs, bref tout y passe. Ceux-ci vous permettront d’agrémenter votre arsenal ou vous aiderons à survivre. Ça passe de la trousse de santé aux explosifs qui détonneront lorsqu’un ennemi passera trop près. Il y a une certaine satisfaction à voir un ennemi exploser en morceaux alors qu’il tentait de trouver votre position.

Une chose est certaine, ce jeu offre un véritable carré de sable dans l’approche des confrontations. Vous pouvez être 100 % subtil. Il y a tellement de chemins différents lors des confrontations, chacune de vos parties se déroulerait probablement différemment. Il est maintenant possible de se cacher dans l’herbe, et de ramper sur le sol pour être encore plus subtil. Vous pouvez aussi être plus agressif ou même fuir certaines confrontations. Une chose est certaine, vous aurez vraiment besoin de varier vos approches. Si vous utilisez toujours les mêmes armes, vous manquerez bien vite de matériel pour en créer.

On peut voir l’herbe dans laquelle Ellie peut se cacher © Sony Interactive Entertainment

Une machine bien huilée

Bien sûr, ce deuxième épisode apporte son lot de nouveautés, c’est assez minime, mais juste assez pour être agréable et ne pas trop sentir le réchauffé. Parmi ces nouveautés, il y a l’intelligence des ennemis encore plus poussée. Ceux-ci tenteront de vous prendre en souricière de manière furtive, ils enverront maintenant des chiens qui traqueront votre odeur et vous devrez les distraire si vous ne voulez pas vous faire trouver. Pour le reste, ce sont relativement les mêmes choses que dans le premier opus, mais peaufinées à l’extrême. Les combats sont beaucoup plus fluides, les environnements sont plus ouverts, Ellie peut maintenant nager. Aussi, une nouvelle variété d’infectés est présente, une mixture entre les Bloaters et les Clickers du premier jeu. Ceux-ci projettent un nuage de spores toxiques autour d’eux pour vous faire du dégât et explosent à leur mort, relâchant ce même type de spores.

Le nouveau type d’infectés, les Shamblers © Sony Interactive Entertainment

Une progression à votre goût

On retrouve aussi les mêmes mécaniques d’amélioration des armes que dans The Last of Us. On trouve des pièces de ferraille que l’on peut comme par magie utiliser pour rendre une arme meilleure. Ajoutez une lunette pour voir six fois plus loin sur la carabine, augmenter la capacité de munitions du pistolet sont des choses qui ne surprendront personnes. Vous n’aurez pas assez de matériaux pour tout augmenter. Choisissez bien vos armes de prédilection.

Les suppléments sont aussi de retour, mais s’ajoutent à ceux-ci une couche d’arbres de compétences. Au départ, vous n’en avez qu’un, mais au fil du jeu, vous trouverez des revues qui ouvriront d’autres arbres de compétences. Ceux-ci sont comme une pile, vous devez prendre les habiletés en ordre avant d’accéder aux habiletés en bas de la pile. Parmi ces arbres, on retrouve des arbres qui améliorent la furtivité, la compétence à créer des objets, vos habiletés avec les armes à feu, bref des options pour améliorer votre façon favorite d’aborder le jeu. C’est là que vous utilisez vos suppléments pour débloquer une habileté.

Vous devrez vraiment explorer votre environnement pour améliorer votre personnage sinon vous passerez à côté de la plupart des ferrailles ou des suppléments. Il y a les puzzles de coffre-fort ou l’on doit trouver les combinaisons. Ceux-ci sont rarement difficiles, un seul m’a donné du fil à retordre, sinon la solution est toujours à proximité.

Une scène où être furtif est probablement gagnant ! © Sony Interactive Entertainment

Un résumé sans rien dévoiler

J’ai eu le malheur de tomber par accident sur des divulgâcheurs qui semblaient annoncer The Last of Us Part II comme étant une suite plus que décevante. Plusieurs joueurs parlaient même d’annuler leur précommande. Je vais être franc, j’ai eu les mêmes doutes. Lorsque j’ai finalement mis la main sur le jeu pour cette critique, tous les doutes se sont éclipsés. The Last of Us Part II est un jeu que tous devraient prendre au moins la peine d’essayer. Naughty Dog a une touche magique pour les scénarios qui rendent le tout tellement vivant et prenant, j’avais peine à déposer la manette.

Tout débute à Jackson – Wyoming, quatre ans après le premier jeu, où Ellie et Joel résident maintenant. Une véritable petite communauté y est établie et dirigée par Martha, la conjointe de Tommy le frère de Joel. Malheureusement pour lui, Joel vit avec le terrible secret d’avoir sauvé Ellie de la mort en tuant la majorité des Fireflies, groupe de l’état de Washington qui cherchait à trouver une cure pour sauver les humains des transformations atroces causées par les spores. En tuant ce groupe, Joel a condamné au passage l’espoir de la race humaine de pouvoir revenir à une vie normale. Il est naïf de croire que ses actions n’auront aucune répercussion.

C’est avec cette prémisse que le jeu démarre. C’est une histoire d’amour, mais surtout de violence et du cycle de celle-ci. Que nos actions entrainent une chaîne d’événements infinie si personne n’y met fin.

Plusieurs des scènes seront intenses au fil du jeu © Sony Interactive Entertainment

Un peu moins fort que The Last of Us

Vous comprendrez que je ne peux en divulguer plus sur le jeu. Premièrement, pour des raisons légales, je n’ai pas le droit et deuxièmement, je n’ai pas envie de vous gâcher le plaisir de le découvrir par vous-même. C’est après tout ce qui démarque le jeu de tous les autres jeux, son histoire profonde qu’on a envie de vivre. J’ai trouvé que les premières heures du jeu commencent tellement de manière puissante que parfois on a l’impression que le rythme est mal dosé tellement on a envie de progresser plus vite dans l’histoire. Mais une fois la pilule avalée, le reste est une longue rivière enragée qui nous mène à la scène finale.

J’ai trouvé l’histoire un peu moins poignante que celle du premier opus, mais c’était difficile à atteindre. On y est presque, mais The Last of Us demeure supérieur à The Last of Us Part II côté scénaristique. Je salue aussi l’intégration inclusive de différents types de personnages. Aucun de ceux-ci n’est une caricature. Terminés les gros bras forts et blancs. Le meilleur point est surtout que c’est fait de manière naturelle et fluide.

Dina, une personne très proche de Ellie que vous côtoierez © Sony Interactive Entertainment

The Last of Us Part II : un chef d’oeuvre d’une qualité pratiquement inégalée

Je ne sais pas combien a coûté la production de ce jeu, mais ça doit être extrêmement élevé. Tout est pratiquement parfait. L’animation en premier, même si elle semble avoir reculé depuis les démos du E3 2018, est meilleure que les autres jeux que j’ai vus. Dans les scènes vidéos, les personnages semblent réels, l’émotion dans leurs yeux, leur visage est incroyable. Vous me diriez que ces personnes existent, j’aurais tendance à vous croire. La technologie de capture de mouvement est vraiment maitrisée et les acteurs sont excellents. L’animation lors des scènes de jeux est aussi pratiquement parfaite. Quelques petits défauts ici et là, mais rien de grave. On rigole parfois à voir nos partenaires faire un sprint extrême pour se rendre à l’endroit où ils doivent être et qu’on les a surpris en tournant la caméra trop vite. On revoit souvent les mêmes animations, mais entremêlées une à l’autre alors c’est rare qu’on se lasse de voir toujours la même chose. Après tout, il n’y a pas 1001 façons de frapper quelqu’un au visage avec un bâton de bois.

Les détails des personnages sont impressionnants © Sony Interactive Entertainment

Pour ce qui est des environnements, c’est encore une fois sublime. On ne se fera pas de cachettes, on est toujours dans un contexte urbain avec des immeubles en ruines. Toutefois, pas une seule fois je ne me suis dis que je trouvais que les environnements étaient toujours les mêmes. On est dans du neuf à chaque étape du jeu. On passe d’une arcade à une buanderie en faisant un détour par un hôpital pour terminer dans un bar, bref, chacun des endroits est unique et ça donne une impression de nouveauté à chaque fois.Peut-être une fois,  je me suis posé la question si je n’avais pas déjà vu exactement le même environnement et c’était sur un toit. Finalement, peut-être que pour des toits d’immeubles, on ne peut pas faire des miracles à rendre cela unique !

Des décors à couper le souffle © Sony Interactive Entertainment

Côté sonore, l’ambiance est quant à elle parfaite, les acteurs expérimentés font toute la différence, on y croit lorsqu’ils s’expriment et rien ne vient gâcher la véracité des scènes. Les armes à feu et les bruits des combats sont vraiment stimulants, on aime entendre nos ennemis discuter entre eux et tomber en véritable détresse lorsqu’ils trouvent un cadavre d’un de leurs amis. C’est vraiment surprenant la première fois qu’on en entend un s’écrier, en pleurs, la mort de son ami qu’il nomme par son nom. Ça sonne plus personnel que juste ennemi #1 ennemi #2. Un point qui est décevant est la musique. J’écoute encore la trame sonore de The Last of Us et celle de The Last of Us Part II ne semble vraiment pas aussi incroyable.

Une ambiance glauque à souhait ©Sony Interactive Entertainment

Une accessibilité qui passe à un autre niveau

Honnêtement, je n’ai jamais vu aucun concepteur mettre autant d’accent sur l’accessibilité du jeu. Je ne m’étendrai pas en long et en large puisque je n’ai testé que quelques options d’accessibilité, mais c’est impressionnant. Vous pouvez pratiquement modifier toute la jouabilité du jeu pour le rendre à votre goût. Par exemple, il est possible de rendre les objets visibles sur l’appui d’un bouton ou bien avoir une flèche qui pointe vers votre destination. Vous pouvez même faire en sorte que votre personnage se dirige vers l’ennemi par lui-même. Bref, je vous laisse quelques images pour vous montrer à quel point c’est complet !

Les options vont des plus simples jusqu’aux extrêmes, à gauche un contraste intense © Sony Interactive Entertainment
et à droite une simple flèche qui pointe vers l’interlocuteur © Sony Interactive Entertainment

Plein  de possibilités afin de rendre le jeu plus accessible, ici on peut voir un localisateur d’ennemis, une navigation automatique et un localisateur d’objets © Sony Interactive Entertainment
Si vous avez de la difficulté à voir ou repérer des choses, plusieurs options auditives s’offrent à vous © Sony Interactive Entertainment

Au final…

Je n’ai qu’un mot, plongez. Peu importe, achetez-le, louez-le, empruntez-le à un ami, mais jouez à ce jeu. Difficile de dire autre chose, il est d’une qualité peu commune. Il en valait l’attente. Foncez sans aucun doute, vous allez adorer. Si jamais vous ne l’aimez pas, vous pourrez quand même reconnaître qu’il est d’une qualité exceptionnelle. S’il vous plait, n’aller pas lire l’intrigue, vous allez encore plus l’apprécier. J’ai bien hâte de voir l’adaptation de HBO de ce jeu merveilleux.

J’aime

  • L’ambiance encore et toujours excellente
  • De la violence bien jouée sans être gratuite
  • La qualité de production du jeu est à un tout autre niveau
  • Des personnages développés et qui ne sont pas stéréotypés
[/one_half]

J’aime moins

  • Quelques (rares) problèmes graphiques
  • Beaucoup de chargement caché en début de jeu

La copie de The Last of Us Part II a été fournie par Sony Interactive Entertainment Canada.

En conclusion

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Incroyable

Aucune hésitation, ce jeu est et restera probablement mon jeu de l'année.

À propos de Olivier Grondines

Fanatique des jeux vidéo depuis le premier 386 familial. Cinéphile à temps partiel. J'adore me plonger dans tout ce qui se considère comme jeux vidéo même si mon coeur réside dans le rétro !

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