The Last Case of Benedict Fox est un jeu que j’ai vraiment essayé d’aimer. Sur papier, il contient tous les éléments d’un Metroidvania de qualité, un genre que j’apprécie particulièrement. Un vaste environnement à explorer, des habiletés qui permettent de progresser plus loin, et une ambiance effroyable. Les développeurs se sont inspirés des écrits du célèbre H.P. Lovecraft, un auteur qui est considéré comme une légende du roman d’épouvante. Cependant, un élément important vient sérieusement entacher l’expérience et c’est la jouabilité. Même si un jeu a les plus beaux graphismes, une trame sonore superbe et une histoire intrigante, si la jouabilité est médiocre, l’ensemble du jeu en souffre.
- Studio de développement : Plot Twist
- Éditeur : Rogue Games, Inc.
- Plateformes disponibles : Xbox One, Xbox Series X/S et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : T
- Prix : 31,99$ (inclus dans la Game Pass)
- Site officiel
- Page Steam
Benedict Fox est un détective privé qui a le don particulier de pouvoir entrer dans les souvenirs d’une victime décédée afin d’y dénicher des indices sur l’identité de leur meurtrier. Il fait également partie d’une société secrète composée de membres aux talents similaires. La source de son pouvoir est en réalité une entité démoniaque qui le suit à chaque pas et qui lui donne des pouvoirs surhumains. Sa dernière enquête sera particulièrement marquante alors qu’il doit élucider le meurtre de son propre père, un homme distant avec lequel il a une relation tendue. En plus d’explorer le manoir familial, Benedict aura à se plonger dans la mémoire de son aïeul et d’autres membres de sa famille pour découvrir la vérité.
Un jeu magnifique et effrayant, aux graphismes somptueux et à la musique enivrante
Visuellement, The Last Case of Benedict Fox est tout simplement magnifique. Les différents environnements regorgent de détails, la plupart effrayants, et sont très variés. Les images d’horreur, qui combinent des éléments qui semblent venir tout droit de l’Enfer avec les souvenirs du défunt, nous donnent l’impression d’évoluer dans un cauchemar éveillé. Les effets de lumière sont particulièrement réussis et ajoutent énormément à l’ambiance. Que ce soit la lumière de la Lune qui filtre à travers les fenêtres du manoir familial ou les teintes rougeoyantes d’une salle qui pourrait faire office de chambre à coucher du Diable lui-même, tous ces effets lumineux impressionnent énormément. Benedict Fox ressemble à un personnage d’un livre pour enfant, avec des traits minimaux et une démarche fluide, mais qui ressemble aux mouvements d’un pantin.
La trame sonore du jeu est également de grande qualité, avec des compositions parfaitement adaptées à l’action à l’écran. Les séquences d’exploration sont accompagnées d’une mélodie mélancolique qui rappelle au joueur qu’il évolue dans un environnement de regrets et de souffrance. Lorsque l’action prend le relais, comme lors des combats contre les boss, la musique prend une tournure frénétique et torturée, l’ambiance idéale pour un affrontement avec une créature tentaculaire, surgie tout droit du neuvième cercle de l’Enfer. Les effets sonores sont appréciables, quoique moins remarquables que la musique. Les grognements et les cris des damnés qui se trouvent sur votre chemin seront suffisants pour vous donner la chair de poule. Enfin, les personnages sont interprétés par des acteurs vocaux de talent qui leur infusent la dose suffisante d’émotion pour les rendre plus crédibles.
La jouabilité, talon d’Achille d’un jeu qui aurait pu devenir un classique
Malgré toutes ces qualités, le jeu perd pied lorsque la jouabilité est prise en compte. Les contrôles pour Benedict Fox sont plutôt classiques, avec les mêmes boutons que la grande majorité des titres du genre Metroidvania (A pour sauter, X pour attaquer, etc.). Également, l’environnement du jeu, limité au départ, devient plus accessible au fur et à mesure que le joueur découvre de nouvelles habiletés, comme le double saut ou la possibilité de briser des plateformes qui lui bloquent le chemin. Le jeu parvient même à infuser de la nouveauté à des mouvements que l’on a effectués des milliers de fois. Par exemple, le double saut ne fonctionne pas partout. Il est nécessaire d’avoir un plafond au-dessus de sa tête, car l’habileté provient de l’entité démoniaque qui habite le personnage principal qui utilise ses tentacules pour le maintenir dans les airs.
La sensation de jeu est difficile à expliquer en mots, mais elle semble saccadée, comme si le jeu prenait une fraction de seconde de trop pour accepter une entrée du joueur et l’appliquer à l’écran. Cela est particulièrement facile à remarquer lors des sauts qui semblent s’arrêter brusquement passé une certaine distance, comme si le jeu ne voulait pas que vous progressiez trop vite. La jouabilité n’est pas aidée par le système de tutoriel du jeu qui explique au minimum les mouvements disponibles et laisse le joueur à lui-même pour découvrir plusieurs d’entre eux. Aussi, l’environnement a beau être superbe, il arrive fréquemment que des éléments de ce dernier soient mis à l’avant-plan, ce qui peut obstruer la vue du personnage et le laisser injustement en position vulnérable.
Les développeurs se sont inspirés d’autres jeux à succès du genre comme Hollow Knight et Infamous pour certaines mécaniques. Par exemple, lorsqu’un ennemi parvient à terrasser le personnage principal, ce dernier perd toutes ses unités d’encre, une ressource précieuse qui lui permet d’accéder à de nouvelles habiletés sous formes de tatouages. Il devra alors retracer son assassin et l’éliminer afin de récupérer son trésor. Heureusement, il est possible de mettre son encre à l’abri dans l’un des nombreux portails qui servent aussi de système de déplacement rapide. Le joueur amassera aussi de la monnaie qu’il pourra échanger au manoir contre des bonus, comme la capacité d’emporter plus de potions de guérison ou obtenir la capacité de transformer temporairement sa peau en pierre. L’encre est échangée avec la tatoueuse qui donnera en échange de nouvelles aptitudes.
Un système de combat maladroit et frustrant
Enfin, le système de combat est probablement celui qui fera le plus rager les joueurs. Benedict Fox a deux modes d’attaque principaux : le couteau et le pistolet à fusées éclairantes. Le premier est simple d’explication, le joueur peut attaquer ses ennemis au corps-à-corps avec une lame qui est d’une longueur presque insignifiante. Le joueur devra se rapprocher très près de ses ennemis pour parvenir à les atteindre. Le problème est que même les ennemis de base ont habituellement une attaque à distance et une rapprochée, et ils passent rapidement de l’un à l’autre, ce qui laisse très peu de temps au joueur pour attaquer et se sortir de la zone dangereuse. Le pistolet est beaucoup plus puissant et permet une attaque à distance, mais pour être en mesure de l’utiliser, le joueur devra éliminer un certain nombre d’ennemis pour le charger. Rater sa cible est incroyablement frustrant étant donné les maux que le joueur devra subir juste pour avoir une chance d’utiliser le pistolet. Les boss sont très difficiles et peuvent venir à bout de votre vitalité en quelques secondes si le joueur ne parvient pas à reconnaître les indices qui indiquent une attaque éminente. Heureusement, ces affrontements sont rares.
Les amateurs d’exploration seront bien servis car le jeu inclut de nombreux secrets à découvrir. Revisiter une zone avec de nouvelles habiletés qui nous permet d’atteindre des endroits inaccessibles auparavant est toujours satisfaisant. La carte est facile à utiliser et les nouvelles sections y apparaissent de façon intéressante, comme si un cartographe les dessinait au fur et à mesure. Les zones pas encore explorées sont faciles à détecter, elles apparaissent sous forme de points d’interrogation. Certaines portes sont verrouillées d’un côté, mais deviendront accessibles lorsque le joueur parviendra à trouver leur entrée. Ces sections pourront alors être utilisées comme raccourcis lors des visites suivantes.
En conclusion, The Last Case of Benefict Fox est un Metroidvania qui se rapproche très près des classiques du genre, comme Castlevania Symphony of the Night et Super Metroid. Malheureusement, sa jouabilité déficiente et frustrante l’empêche d’atteindre leur niveau d’excellence. Il est recommandé pour les amateurs du genre, mais uniquement ceux qui ont des réflexes aiguisés et beaucoup de patience.
J’aime
- Les graphismes somptueux ;
- L’excellente trame sonore ;
- L’histoire intéressante.
J’aime moins
- La jouabilité déficiente ;
- Le système de combat injuste ;
- Les éléments du décor qui viennent bloquer la vue
La copie de The Last Case of Benedict Fox a été fournie par Rogue Games, Inc.
The Last Case of Benedict Fox
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Magnifique et frustrant
Des graphismes somptueux, une excellente musique et une histoire intrigante ne parviennent pas à faire oublier la jouabilité médiocre.