C’est la saison
Comme écrit lors de mon analyse de l’aperçu de Battlefield 4, j’entre dans la saison de la confection d’un nouvel ordinateur. Quand ça arrive, je deviens pire qu’une dame durant une session de magasinage. On ouvre Tiger Direct, NCIX, Newegg et on compare. Généralement, je sais d’avance ce que je veux, donc je monte mon ordinateur avec les pièces génériques : le processeur, le disque dur (quoique j’ai déjà mon SSD pour cette machine-ci), une nouvelle tour parce que je donne celle que j’ai actuellement à ma copine (qui joue également beaucoup, mais qui n’exige pas du 60 images/sec à ultra-extra-gigahaute définition), la carte mère, un lecteur CD, de la mémoire et une carte graphique.
Ça fait plus de 12 ans que je monte mes propres ordinateurs et j’ai vu les nouvelles modes arriver et mourir avec le temps. D’autres restent, mais n’apparaissent pas avantageuses. J’étais sceptique quant aux disques SSD, mais durant une vente intéressante, je n’ai pu m’empêcher d’en acheter un pour l’essayer moi-même. Les résultats sont mixtes, parce que tous les jeux ne sont pas optimisés pour ce genre de vitesse d’accès, mais je n’avais jamais vu Diablo 3 démarrer en moins de 5 secondes auparavant ! Malheureusement, Steam n’a pas d’améliorations majeures, ni les MMO auxquels je joue de temps en temps. Déception de ce côté, mais on garde espoir pour le futur ! Ensuite, vient la fameuse mode du SLI, ou « crossfire », selon l’entreprise que vous choisissez. Pour les gens qui découvrent leur PC dans cet article, le SLI et le « crossfire » consistent à utiliser deux cartes graphiques (généralement identiques) pour donner accès à plus de mémoire, plus vite. En comparaison, votre bouteille de cola se videra plus vite avec deux ouvertures plutôt qu’avec une seule. Même principe ici.
Mais je n’ai jamais vraiment pensé que cela en valait la peine.
Tout d’abord, parce qu’au début, cela créait des problèmes avec de multiples jeux, puis parce qu’il me semble que le peu de performance gagné ne justifie pas les coûts que cela engendre. On se souviendra de la machine qui devait rouler Crysis 1 au maximum. Elle utilisait un SLI de trois cartes pour tenter de rendre le jeu jouable à la résolution maximale avec le plus d’options graphiques possibles. Elle n’a pas réussi. Premièrement parce que le « Cryengine » est un bordel non optimisé incroyable, puis deuxièmement parce que les puces de contrôles sur la carte mère, d’après moi, étaient loin d’être au point pour gérer de façon efficace le trafic de trois cartes graphiques. Évidemment, les puces ont évolué avec le temps. Elles sont capables de beaucoup plus d’opérations qu’avant.
Mais réellement, en quoi est-ce qu’une configuration SLI ou « crossfire » est-elle utile ? Certainement pas financièrement, puisque deux cartes identiques décentes valent dans les 300 $, ce qui est, bien entendu, plus qu’une bonne carte dans le coin de 450 $. Puis, il faut penser au bloc d’alimentation, qui va inévitablement coûter plus cher pour alimenter ces deux cartes, donc une autre dépense. Par contre, côté performance, en cette période, il paraît que les deux cartes vont finalement battre de façon considérable une bonne carte. Hé ben, c’est déjà ça !
Les temps changent
Sauf que le prochain problème, et ça c’est peut-être digne du meme #FWP (« first world problem » ou « problèmes de gens aisés »), c’est que si on vise une configuration SLI et qu’on n’en a pas les moyens tout de suite, on peut acheter une carte immédiatement et la deuxième plus tard. Problème étant qu’il faut se souvenir de l’acheter plus tard. Sinon, on finit comme moi en ce moment, avec une carte superbe, mais discontinuée avec aucune possibilité d’amélioration. Voyez-vous, les standards de connexion pour les cartes ont changé depuis l’an passé, ce qui fait que les cartes graphiques PCI-Express 2.0 (le connecteur pour les cartes graphiques, aux standards d’énergie et de vitesse 2.0) sont discontinuées et donc la prochaine amélioration sur la liste est une carte graphique PCI-Express 3.0. Oui, c’est rétro compatible, cependant la carte ne performera pas à son maximum, ce qui est embêtant.
Puis, la surcharge (ou « overclocking ») existe depuis longtemps, mais cela semble avoir gagné en popularité avec l’arrivée de la génération courante de processeurs d’Intel, les i3, i5 et i7. Ces processeurs ont des vitesses équivalentes à ce qui existait il y a 5 ans, à la différence près que la voie de communication avec la carte mère est beaucoup plus large et qu’ils ne chauffent pas autant que les processeurs d’antan. En fouillant sur les forums, les guides abondent et les chiffres aussi. Un processeur comme le mien (un i5 750, 2.8 GHz) a été surchargé pour atteindre des vitesses de 4 GHz. C’est un résultat courant ! Le maximum stable atteint a été 5.4 GHz, si je me souviens bien, mais c’est avec l’aide de solutions de radiateur personnalisées. Donc, une amélioration de 70 % en vitesse, sans vraiment mettre son ordinateur à risque (il y a TOUJOURS un risque en surchargeant, attention !), c’est bien, mais encore une fois, ces beaux chiffres, est-ce que ça se reflète en jeu ? Je ne pourrais pas dire avec ma machine actuelle, mais celle de ma copine roule sur l’un des premiers processeurs à quatre cœurs, un Q6600, avec une vitesse de 2.4 GHz, surchargé à 3.4 GHz. Son ordinateur roule les jeux — presque — aussi bien que le mien, mais ce n’est pas un banc d’essai très concluant.
Le défi, en cette génération, est donc de choisir soigneusement chacune des pièces en espérant en tirer le maximum. Essayer le plus de choses possible sans compromettre la performance. Autrement dit, maximiser l’usage du disque SSD, se garder la possibilité d’essayer le SLI et surcharger légèrement le processeur, pour tester les résultats. Comme cela, peut-être que le prochain prétendant dans ma ligne d’ordinateurs sera-t-il officiellement surchargé, en SLI, avec un Raid 0 de SSD, question de cligner des yeux et voir Windows (ou Linux) ouvert et prêt à travailler !
Par contre, tout cela ne sont que détails dont 95 % des utilisateurs d’ordinateur ne se soucient guère. Mais pour moi, c’est une passion. J’essaie d’optimiser chacune des machines et leurs utilisations au maximum. Par conséquent, j’adore discuter de possibles améliorations et des nouvelles façons d’utiliser mes programmes et mes machines à leur plein potentiel. Ma prochaine machine ne sera que pour jouer. Je garderai toutes mes données sur mon serveur local et jouerai mes médias par un lecteur réseau. Donc seulement un disque de 256 GB SSD, un processeur i7 de 3.4 GHz, 16 GB de mémoire vive et j’hésite encore entre une Geforce 660 Ti ou une 670. Je sais que les deux sont excellentes, mais avec les baisses de prix potentielles, tout peut arriver. Suis-je le seul enthousiaste à magasiner cette saison ?