Bell n’a pas l’habitude de se doter d’exclusivités mobiles désirables. En réalité, l’écurie cellulaire de l’opérateur bleu ressemble au loft d’un hypocondriaque atteint d’osthéoporose et allergique aux noix : c’est sécuritaire, sans danger, mais ça manque d’aventure un peu. Il semble que, cet été, Bell a ressenti le besoin d’exotisme. La voilà donc pourvue du Sony Xperia Z, en exclusivité sur le marché canadien.
Mais l’Xperia Z a déjà 5 mois d’existence sous la ceinture. Cinq mois, en téléphonie mobile, c’est une ère glaciaire au grand complet. Alors la question se pose : est-il encore aussi excitant ? Mérite-t’il de vous faire rétrécir les bobettes ? Serait-il le smartphone pour vous faire fondre le coeur de pierre ?
J’ai passé 14 jours avec Z. Je crois bien avoir trouvé réponses aux questions ci-dessus. Donc comme on dit : attache tes bas après tes lunettes, Ginette, on part en safari.
Sur papier, ça sonne ben !
Si l’Xperia Z était une bagnole, sous son capot on trouverait :
Sony Xperia Z
- Processeur Qualcomm Snapdragon S4 Pro quadricoeur, cadencé à 1.5 GHz ;
- Processeur graphique Adreno 320 ;
- Écran LCD TFT de 5 pouces, à résolution de 1920×1080 (443 ppp), le tout augmenté du Mobile Bravia Engine 2 ;
- 2 Go de RAM ;
- 16 Go de stockage interne, augmentable via microSD ;
- Caméra principale de 13,1 mégapixels avec capteur rétroéclairé et technologie Exmor RS for mobile ;
- Caméra secondaire de 2,2 mégapixels, capable de produire de la vidéo 1080p ;
- Pile interne et scellée, à 2330 mAh ;
- Connectique :
- HSPA/UMTS : 850/1900/1700/1900/2100 MHz ;
- GPRS/EDGE : 850/900/1800/1900 MHz ;
- LTE : AWS 700 MHz ;
- WiFi, GPS/GLONASS, Bluetooth 4.0 ;
- Côté IP55 et IP57 pour la résistance à l’eau et à la poussière.
C’est design et ça téléphone
Sony a donné un nom à la philosophie stylistique employée dans la conception du Xperia Z : OmniBalance. L’idée derrière ce mode de design est d’arriver à concevoir un appareil qui aurait le même équilibre, autant visuel que physique, peu importe de quel angle il est admiré. Pour atteindre cet objectif, le Z est conçu de fibre de verre, métal et verre.
Régalez-vous les yeux de la beauté du Z. Pensez à fermer la porte du bureau, il est fort possible que ça vire NSFW.
Une des plus grandes réussites dans la conception de cet appareil est que, dès le premier regard, dès le premier toucher, on sait, on sent qu’on a un Sony entre les mains. Et pas un appareil de la période confuse des dernières années, non. Un appareil classiquement Sony. Un smartphone de qualité, conçu avec grand soin. Aucun craquement, aucune flexion, aucune torsion n’est sentie lorsqu’on manipule l’appareil. Après avoir utilisé quasi-exclusivement un Samsung Galaxy S4 pour les deux derniers mois, ce point est majeur.
Oh, sur le point de la comparaison entre l’Xperia Z et le Galaxy S4, je dois parler de l’écran. Le Z fait usage d’un écran de 5 pouces, à résolution de 1920 x 1080 et à technologie LCD TFT. Le S4, lui, utilise un écran Super AMOLED. La différence entre les deux technologies est frappante et met en lumière un élément vaguement irritant de l’Xperia Z. Sur le Galaxy S4, les couleurs sont vives, saturées. Sur l’Xperia Z, les images sont moins contrastées, les couleurs plus retenues. L’angle de vision est aussi beaucoup plus restreint sur le Z. On voudra s’assurer de toujours visionner l’appareil de front et pas en angle.
Seul compromis du design qui en froissera certains : les rabats protecteurs. Dans l’optique d’offrir un look ininterrompu et pour permettre à l’appareil de survivre une courte immersion dans l’eau, tous les ports et fentes de l’appareils sont cachés derrière des rabats. Pendant l’essai, cet aspect ne m’a aucunement dérangé. J’ai écouté de la musique avec des écouteurs branchés dans le Z et celui-ci bien placé dans ma poche de pantalons et jamais le rabat ne m’a gêné. Même que, la sensation de solidité qu’apporte les arêtes douces et ininterrompues vaut bien la seconde nécessaire à ouvrir le rabat.
L’Xperia Z performe admirablement en tant que téléphone. La voix des interlocuteurs est toujours claire et parfaitement intelligible. Ceux-ci ont dit la même chose de ma voix. Z semble bien tenir son signal, même en déplacement. En plus, l’appareil ne devient pas chaud même lors d’un appel prolongé. Dans tes dents, Galaxy S4 !
C’est idem pour la connectique. Durant mon essai, je n’ai éprouvé aucune difficulté à avoir accès aux données mobiles et au WiFi et les performances m’ont toujours parues plus qu’adéquate pour le type d’appareil.
Logiciel et performance
Le Xperia Z est un téléphone Android. Au déballage, l’appareil roule sous 4.1.2 (Jelly Bean). Une mise à jour vers 4.2.2 serait imminente, si on se fie aux internets (mais il faut faire attention. Aux internets on ne peut pas toujours se fier). Sony a apporté une bonne dose de personnalisation à sa mouture d’Android, tout en restant très près des principes de design de la plateforme. Je réalise que ceci est, au final, une question de goût, mais il est possible que la personnalisation Sony d’Android soit la plus belle qui existe.
Les amateurs de spécifications et les gros mangeux de fiches techniques auront tôt fait de rechigner à propos du processeur du Z. Ce dernier est propulsé par un Qualcomm Snapdragon S4 Pro quadricoeur, cadencé à 1,5 GHz. Les nouveaux appareils mobiles font maintenant usage du Snapdragon 600 ou 800. Z possède donc, théoriquement, un processeur de l’an dernier.
Ceci dit, la combinaison d’une version Android très proche de l’expérience stock (soit l’expérience Android pure, telle qu’obtenue sur un appareil Nexus) et du S4 Pro donne une grande sensation de performance et de fluidité à l’usage. J’ai très rarement vu de ralentissement ou de soubresauts lors des changements d’applis, des transitions dans le lanceur ou ailleurs dans l’expérience logicielle. Une belle preuve que le processeur seul n’est pas un indicateur fiable de la performance d’un appareil. Comme on dit : c’est pas la taille qui compte, c’est ce que tu fais avec.
Grâce à cette combinaison processeur/OS, les applis roulent rondement sur l’Xperia Z. Encore là, aucun ralentissement majeur ou soubresaut n’ont été rencontrés pendant l’essai. J’ai fait plusieurs fois un essai côte-à-côte de mes applis préférées sur l’Xperia Z et le Galaxy S4. Neuf fois sur dix, l’Xperia Z l’emportait pour l’impression de puissance et pour la fluidité. Impressionnant.
Le Z de Sony offre une autonomie sur pile respectable. Lorsqu’employé comme appareil principal et soumis à mon World Famous Test De Durée De Vie De Pile™, le Z a réussi à tenir une journée complète. Généralement, il restait environ 30 % sur la pile au moment de mettre l’appareil en charge. Pour vous situer, mon World Famous Test De Durée De Vie De Pile™ consiste à faire des appels téléphoniques (entre 30 et 45 minutes de discutâge), stalker plein de monde sur Instagram, prendre des photos, jouer à des jeux niaiseux qui me font perdre une quantité incroyables de minutes dans la journée, lire les affaires sur Twitter et regarder des vidéos YouTube. Évidemment, les résultats peuvent varier en fonction d’une multitude de facteurs et seront également modulés par votre type de couverture. J’habite dans l’exotique brousse des Cantons-de-l’Est où le LTE n’est qu’une combinaison de trois lettres. Nonobstant cela, l’utilisateur moyen réussira aisément à passer toute la journée sur une charge.
Petite parenthèse : des écouteurs sont fournis avec l’Xperia Z. Ils sont aisément les plus confortables écouteurs de téléphone mobile que j’ai eu la chance d’enfoncer dans mes oreilles. La reproduction sonore semble bien équilibrée, sans trop d’emphase sur les basses ou les aiguës. Un réel petit charme pour le conduit auditif.
Photographie
L’Xperia Z embarque une caméra principale pourvue d’un capteur Exmor RS rétroéclairé, de 13,1 mégapixels. Ceci, techniquement, devrait assurer une meilleure sensibilité en faible lumière, une meilleure résolution des détails fins et une performance soutenue entre les photos. Le capteur est également pourvu de la possibilité de faire de la vidéo HDR.
L’interface de la caméra sera immédiatement familière aux usagers de caméras Sony. L’interface est ultra conviviale, bien définie et gorgée d’options de prise de vue. L’utilisateur paresseux (ou tout simplement trop occupé pour gosser dans les réglages de la caméra) restera en mode automatique supérieur. Celui-ci sélectionne le mode de scène idéal selon le sujet visé, le type de luminosité et les conditions environnantes.
C’est le mode que j’ai employé la majeure partie du temps pendant l’essai. Outre une incroyable incapacité à identifier adéquatement les scènes, les résultats sont généralement très plaisants à l’oeil. Il vaut la peine de mentionner à quel point la lecture du mode automatique peut être absurde, par exemple choisir le mode document pour une photo de voiture sur la rue ou choisir sujet humain en mouvement alors que je photographiais un bouquet de fleur et que moi et bouquet étions tous deux bien stationnaires.
Tiens, qu’avons-nous là ? Mais ce sont quelques images de test ! Celles-ci ont été prises pendant l’essai de l’appareil, dans plusieurs types et conditions d’éclairages. Aucune modification n’a été apportée à ces images. Comme à l’habitude, pour les apprécier en plus grand, vous n’avez qu’à cliquer pile dedans.
En somme, j’ai été bien satisfait par la caméra. Elle semble toujours prioriser un rendu agréable à l’oeil, même si ça implique faire usage d’une réduction hyper agressive du bruit présent dans les images. Malgré cela, je demeure hyper enthousiaste à propos de cette caméra. Imaginez les possibilité : si elle arrive toujours à rendre les scènes riches et invitantes, imaginez l’utiliser dans des situations où on n’oserait généralement pas prendre de photos, comme sous la pluie à Venise ou en plein Diwali. Ça en fait un réel compagnon de toutes les situations.
Conclusion : j’ai un amour qui ne veut pas mourir
Souvent, j’attaque les essais d’appareils avec une anticipation positive, une envie si forte que le gadget soit bon que je lui laisse le bénéfice du doute. Étrangement, j’ai entamé l’essai du Xperia Z en m’attendant fort à être déçu. Puis j’ai ouvert la boîte et ça en était fait de moi. L’Xperia Z est probablement le plus bel appareil mobile de l’année. Peut-être même de l’année dernière et de celle qui viendra. Au delà du look, cependant, il y a une excellente petite machine, finement conçue, incroyablement fiable et tellement agréable qu’on ne veut plus s’en départir.
Mais attention, ceci ne signifie pas que l’appareil est sans défaut. J’ai rencontré quelques bugs ici et là, l’écran est plus difficile à voir dès qu’on n’est pas centré devant, le logement pour microSIM est plutôt difficile à manipuler et fichtrement fragile. Mais je l’aime. Beaucoup. L’appareil est arrivé dans mon appartement à un moment où je commençais sérieusement à questionner mon intérêt pour les appareils Android, après 2 mois tumultueux avec mon Galaxy S4. Il a tout changé. En plus, il est disponible en mauve.
Le positif
- S.U.P.E.R.B.E. design industriel et finition de qualité
- Fente microSD
- Appareil toujours fluide, rapide et prêt à l’action
Le négatif
- Bien qu’acceptable, la pile pourrait durer plus longtemps
- L’écran a un piètre angle de vision
- J’ai dû le retourner à la compagnie et mon coeur saigne désormais
Le dernier mot
L’Xperia Z est arrivé comme un vent de fraîcheur dans l’écurie mobile Bell. Bien qu’il ne sera pas l’appareil idéal pour tout un chacun, son prix alléchant de 149$ sur entente de 2 ans, son design sublime et la qualité de son expérience utilisateur en font un challenger majeur. En plus, sa résistance à l’eau et à la poussière le rend parfaitement robuste pour la jungle urbaine, les voyages de fin de semaine ou la vie à la campagne. S’il était sorti 2 mois plus tôt, c’est lui que j’aurais acheté.
Le Sony Xperia Z est disponible chez Bell, pour 149$ sur une entente de 2 ans avec forfait Voix et données plus. Sans entente, il vous retirera six brun et un rouge de votre portefeuille, avant les taxes (soit 649,99$, pour les daltoniens). L’appareil est disponible en noir, blanc et mauve.
Voir : La pub du Xperia Z avec une madame en robe dans sa cuisine, un couple sur un scooter, un père et son enfant qui mangent des céréales, une madame qui est sur le bord de traverser la rue, un gars qui fait de l’escalade, des dudes dans un bar, un couple devant un char de luxe, un gars en camping, un couple qui fait des selfies en voyage et des chevaux sur la plage. Il est polyvalent ce téléphone.