Incarner un assassin est une option qui existe dans le monde des jeux vidéo depuis plusieurs années déjà. On pense immédiatement à la franchise Assassin’s Creed du studio Ubisoft, qui raconte les aventures d’une secte de guerriers de l’ombre depuis plus de quinze ans. Nouvellement arrivé à la fête est un petit jeu indépendant offert sur Steam intitulé Shadow of the Guild. Dans ce dernier, le joueur incarne le membre d’une confrérie d’assassins qui utilisent non seulement les habiletés classiques comme frapper dans le dos et sauter d’une plateforme à l’autre comme un acrobate, mais également la magie. Cependant, une jouabilité inégale et un niveau de difficulté presque cruel rendent l’expérience plus une comme corvée qu’un divertissement.
- Studio de production : Guild Studio
- Éditeur : Bonus Stage Publishing
- Plateformes disponibles : Xbox One et PC
- Plateforme de test : PC
- Prix : 15,49$
- Classement ESRB : M
- Page Steam
Le monde de Aridia est composé surtout de déserts, où l’eau est une commodité rare et précieuse. La Guilde des Marchands d’Eau détient un pouvoir exceptionnel car elle seule gère et contrôle cette ressource. Les différents royaumes doivent se plier à leurs exigences, faute de quoi leur population mourra de soif. Pour mettre la main sur la ressource vitale, elle détient une flotte de vaisseaux volants qui vont récolter l’eau directement dans les nuages. Ce pouvoir génère la jalousie de l’empereur d’une contrée à l’est qui décide de briser les ponts avec la Guilde et envoyer ses propres navires volants, en plus de trouver un moyen de créer des nuages artificiellement. Après plus de dix ans passés en secret, la Guilde est informée que l’Empire de l’Est aurait atteint son but, quelque chose qui est tout simplement inacceptable. Afin de contrer cette menace, le groupe envoie son meilleur agent afin de dérober cette nouvelle technologie afin que leur domination ne soit plus contestée.
Un jeu qui s’inspire fortement du classique Prince of Persia
Dès les premières minutes, ceux qui auraient déjà joué au classique Prince of Persia verront immédiatement des similarités. Le jeu se joue en 2D à l’horizontal, où le personnage principal se déplace de plateforme en plateforme. L’environnement désertique rappelle les contes des Mille et Une Nuits, un récit dont s’était inspiré le créateur du classique des années 80. Le héros a beau avoir reçu un entraînement intensif, il demeure relativement faible quant à ses prouesses martiales. Attaquer un ennemi de front est une action très risquée, car si le joueur ne triomphe pas rapidement, il risque de voir sa barre de vitalité se vider à vue d’œil. Il est recommandé de bien vérifier l’environnement afin de trouver la manière la plus efficace de venir à bout de ses ennemis. Habituellement, cela requiert de vous faufiler derrière votre ennemi afin de pouvoir l’éliminer immédiatement. Cela fera apparaître une courte cinématique où vous verrez votre personnage assassiner son ennemi avec habituellement une grande dose d’hémoglobine.
Le deuxième aspect du héros est son habileté à utiliser la magie. Certains sorts vous permettront de lancer des éclairs ou de placer un piège qui électrocutera quiconque y met le pied. Au fur et à mesure que vous accumulerez de l’expérience et complèterez des niveaux, vous aurez la possibilité de déverrouiller de nouvelles habiletés ainsi que de nouveaux sorts. Ces outils sont très amusants quand vient le temps de vous mesurer à des ennemis humains, comme c’est le cas dans les premières séquences du jeu. Malheureusement, ce plaisir est rapidement diminué lorsque vous quitterez la forteresse des premiers niveaux pour vous aventurer dans le désert environnant. Au lieu d’être confronté par des ennemis qui peuvent être éliminés en utilisant l’environnement, vous serez alors confronté à des golems qui ne peuvent être surpris et que l’on doit attaquer de front. Il est presque impossible de ne pas subir plusieurs blessures en venant à bout d’un seul de ces monstres de pierre et le jeu ne comprend pas suffisamment de moyens de récupérer votre vitalité. Triompher de cette section du jeu vous demandera de la recommencer encore et encore, une tâche frustrante.
Un potentiel gâché par un niveau de difficulté presque injuste
Le côté visuel du jeu est une de ses forces. Les développeurs ont choisi une apparence de style dessin animé, un très bon choix pour un jeu de plateforme en 2D. Les cinématiques sont statiques et impliquent habituellement des conversations sous forme de texte avec voix, avec des portraits statiques des personnages qui y participent. Ces dernières s’étirent parfois en longueur et l’obligation de rejouer les séquences plusieurs fois dû au niveau de difficulté presque injuste devient lassant. Cette particularité est aussi présente pour les courtes animations où vous assassinez un ennemi. La première fois où l’on voit son personnage littéralement décapiter un soldat dans une gerbe de sang est impressionnante et rappelle certains films d’animation japonais. L’admiration est de courte durée car on se rend compte rapidement qu’elles sont très répétitives.
La musique du jeu est également une de ses forces ; elle accompagne très bien les séquences du jeu. La qualité du jeu d’acteurs est cependant plus inégale. Celui qui incarne le héros fait du bon travail, avec des émotions variées et crédibles. Le reste de la distribution varie largement et leur qualité varie de compétent à digne d’une pièce de théâtre d’école primaire. Heureusement, les conversations peuvent être sautées.
Il est difficile de recommander Shadow of the Guild. Si les graphismes sont agréables et que les premières séquences sont intéressantes, le niveau de difficulté augmente de façon intense et brusque, ce qui va rebuter plus d’un joueur. Seuls les amateurs de jeux difficiles trouveront du plaisir à rejouer inlassablement les mêmes sections. Il serait une bonne idée pour le studio d’offrir des options de difficulté plus généreuses afin d’offrir une meilleure expérience de jeu. Cela permettra à un plus vaste auditoire d’apprécier le style classique et l’hommage à Prince of Persia.
J’aime
- Les superbes graphismes 2D ;
- Le jeu de plateforme inspiré des classiques ;
- La trame sonore agréable.
J’aime moins
- Le niveau de difficulté presque injuste ;
- Le jeu des acteurs très inégal ;
- Le peu de points de régénération, ce qui oblige à rejouer les mêmes segments.
La copie de Shadow Guild a été fournie par Bonus Stage Publishing.
Shadow of the Guild
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Bon potentiel, niveau de difficulté presque injuste
Shadow of the Guild est un bel hommage au classique Prince of Persia, mais il est miné par un niveau de difficulté beaucoup trop élevé et un jeu d'acteurs très inégal.