Roots of Yggdrasil – Un excellent jeu de stratégie bien de chez nous

Avec une campagne lancée en janvier 2023, Manavoid studio espérait obtenir 20 000$ pour son jeu de stratégie roguelite narratif Roots of Yggdrasil. Le jeu a apparemment plu aux contributeurs puisque presque le double a été amassé dans la campagne. Leur objectif initial a été atteint en seulement cinq jours. Bref, l’idée d’un jeu de stratégie et de construction de ville m’intéressait déjà. Manavoid a eu la folie d’ajouter une couche de deck building et de roguelite à la recette. Au départ, j’étais sceptique. Comment avoir un narratif intéressant à travers tellement de styles différents et avoir une jouabilité agréable ? Aucune idée, les gens de Manavoid Entertainment sont clairement assis sur la bonne chaise puisqu’ils ont réussi. On retrouve un jeu qui surprend, mais qui est très agréable. Tour de piste d’un jeu d’ici dans cette critique !

Roots of Yggdrasil : un jeu à découvrir

• Studio de développement : Manavoid Entertainment
• Éditeur : Manavoid Entertainment / Indie Asylum
• Plateformes disponibles : PC
• Plateforme de test : PC
• Classement :
• Prix : 16.99$
• Site officiel du jeu
• Page Steam du jeu

Une histoire comme prétexte, mais cohésive

Ragnarok a tout détruit. Vous aurez à suivre Sunna et ses alliés qui sont pratiquement seuls dans l’univers, ou du moins, c’est ce qu’ils croient ! Ils trouveront un lopin de terre, fonderont une colonie et cherchent à recréer la civilisation d’antan. Vos choix permettront de reconstruire le monde de la mythologie nordique une construction à la fois. Pour ce faire, vous devrez parcourir le cosmos à travers des boucles infinies pour trouver des matériaux afin d’améliorer votre terrier. En faisant ces boucles, vous réussirez peut-être à vous rendre jusqu’au bout d’une d’entre elles et permettrez à l’histoire de progresser.

Au fur et à mesure que le jeu progresse, vous aurez à rencontrer des habitants de ce cosmos que vous explorez, créer des liens et vous échapper de Ginnungagap, la terreur qui cherche à anéantir l’univers. Si celui-ci vous rattrape, vous serez retourné à votre colonie où vous devrez refaire le point sur votre stratégie de navigation, construire avec les ressources que vous avez obtenues durant votre voyage, développer les relations entre les habitants de votre colonie et surtout, repartir à l’aventure avec votre navire.

Le dialogue et l’histoire, du moins où j’en suis rendu, sont simples et un peu quétaines, mais ça fonctionne ! La progression est un peu lente, mais motivante. En fait, si vous êtes chanceux et que vous faites de bons choix lors de vos voyages, j’imagine qu’elle peut être plus rapide, mais je ne suis pas le meilleur à ce genre de jeux, même si je les adore.

Une grosse bouchée à avaler qui se digère bien

Les premières minutes du jeu sont intimidantes. On vous bombarde d’information sur les mécaniques du jeu. J’étais un peu étourdi en me disant que ces mécaniques étaient bien trop complexes pour rien. Je me suis trompé. Peut-être que la présentation initiale pourrait être améliorée, mais au final, en jouant, on se rend compte que tout est un équilibre fragile entre les ressources et vous saurez les équilibrer durant vos premiers voyages qui seront malheureusement des échecs formateurs.

Vous avez votre population, votre puissance militaire, votre argent ainsi que vos pouvoirs mystiques appelés Eitr. Au départ, cette dernière vous sera moins importante, mais vous apprendrez à la maîtriser. Vous devrez construire des maisons, des baraques, des mines ou même de camps de bûcherons. Toutes ces constructions vous serviront à augmenter l’une ou l’autre de vos ressources. L’objectif principal de ces ressources est l’exploration. Chaque fois que vous démarrez un voyage, votre objectif est de vous rendre jusqu’au bout. Vous aurez plusieurs arrêts obligatoires ou optionnels qui prendront du temps de votre voyage. Si vous perdez trop de temps à remplir vos objectifs sur vos îles ou que vous faites trop d’arrêts, Ginnungagap vous rattrapera et vous forcera à retourner à votre terrier. Votre voyage sera alors un échec, mais vous garderez ce que vous avez obtenu.

Les arrêts optionnels servent à améliorer vos cartes. Oui, le jeu se joue avec des cartes, je vais décrire ce système un peu plus loin. Que ce soit en retirant l’une d’elles ou en changeant leurs fonctionnements, ces arrêts sont importants, mais seulement si vous avez du temps devant vous. Les arrêts obligatoires, eux, sont des îles que vous devez explorer. L’objectif de ces arrêts est toujours le même. Vous devrez faire grandir les pousses d’arbres mystiques pour obtenir des graines. Ces graines servent de carburant à votre vaisseau. Si vous perdez trop de temps pour réussir à obtenir le carburant nécessaire à votre vaisseau, Ginnungagap (encore lui) arrivera détruire votre boucle.

Petit Yggdrasil deviendra grand

Les arbres qui vous donneront des graines sont les plus importants. Ceux-ci ont des conditions aléatoires, certaines conditions seront plus adaptées à vos cartes que d’autres. C’est à vous de voir ce que vous voulez prioriser. Sur ces îles vous aurez avec vos constructions, des opportunités d’aventure (souvent des choix qui changent vos cartes pour l’île en cours) des explorations militaires qui découvrent des portions de cartes que vous pouvez maintenant construire et d’autres arbres que vous devrez faire grandir. Il y a souvent plus d’arbres que nécessaire, vous devrez donc choisir les plus faciles pour vous afin de démarrer votre vaisseau et continuer votre voyage.

Parmi les conditions pour faire pousser un arbre, il y a de construire certains types de bâtiments autour de l’arbre ou encore de relier l’arbre à une source de Eitr. D’autres seront simplement d’avoir assez d’argent ou de population. Il y a d’autres objectifs que vous pourrez découvrir en jouant. Ces objectifs sont dans un équilibre important. Toutes les cartes ne se construisent pas partout et toutes les cartes dépendent souvent d’autres constructions pour opérer. Vos cartes qui génèrent de l’argent ou de la puissance militaire demandent presque toujours des maisons. Ces maisons coûtent de plus en plus cher et vous devrez donc développer une économie autour de tout ça. Plus le jeu progresse, plus vous aurez de choix de construction. Certaines cartes coûtent peu cher en argent à placer, mais nécessitent plusieurs édifices placés préalablement.

J’essaie de ne pas vous perdre à travers toutes ces explications, mais sachez que le placement de vos édifices est important, puisque vous pouvez manquer de place si vous ne faites pas attention à ce que vous faites. Si vous placez trop de population, vous ne pourrez générer assez d’argent ou de puissance militaire. Si vous placez vos baraques militaires n’importe comment, vous pourrez manquer de place puisque deux baraques ne peuvent être côte à côte, par exemple. Vous comprenez la dynamique ? Roots of Yggdrasil peut paraître compliqué, mais c’est en forgeant que l’on devient forgeron, n’est-ce pas ?

On achète !

J’ai beaucoup apprécié mon expérience avec Roots of Yggdrasil. Comme mentionné, je ne suis pas très bon, mais j’adore me rendre compte que je m’améliore à chaque boucle. L’histoire est un prétexte à la jouabilité, oui, mais cette histoire donne une bonne petite poussée de dopamine quand on réussit à débloquer des pièces à travers nos divers voyages. J’ai déjà hâte d’entamer encore plusieurs boucles pour voir jusqu’où le système de cartes simple et addictif va me mener. Je vous encourage fortement à acheter le jeu qui est excellent, peu cher, mais aussi québécois ! J’avais toujours envie de repartir sur une nouvelle boucle. Le même sentiment qu’on a en jouant aux jeux Civilization. Les musiques sont belles, les graphismes sont très simples, mais appropriés, bref, que demander de plus ?

Promis, je vais me coucher après cette dernière boucle de Roots of Yggdrasil…

La copie de Roots of Yggdrasil a été fournie par Manavoid Entertainment.