Sand Castle Games, un éditeur de jeux de société basé à Las Vegas, en est à son premier titre avec Res Arcana, mais on ne peut pas en dire autant de son auteur. En effet, Thomas Lehmann est derrière le succès de Race for the Galaxy, Roll for the Galaxy, 1846 : The Race for the Midwest et New Frontiers, pour ne nommer que ceux-là. Lui qui semble se passionner pour les thématiques d’espace se lance maintenant dans le monde magique avec Res Arcana. Voyons voir si j’ai été enchantée par ma découverte.
- Auteur : Thomas Lehmann
- Illustrateur : Julien Delval
- Éditeur : Sand Castle Games
- Nombre de joueurs : 2 à 4
- Durée : 60 minutes
- Année : 2019
- Prix : 56 $
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
Matériel
- 40 cartes Artefact
- 10 cartes Mage
- 10 cartes Monument
- 150 pions Essence (30 de chaque type)
- 5 tuiles Lieu de Puissance (recto-verso)
- 1 tuile Premier joueur
- 8 tuiles Objet magique
- 1 tuile de Résumé
- 12 jetons « x5 »
- 4 cartes Aide de jeu
Ma première réaction en voyant le matériel de Res Arcana, outre la stupéfaction face aux magnifiques illustrations de Julien Delval : enfin un jeu où il est écrit le type des cartes sur celles-ci. En effet, sur chacune des cartes, on peut lire Res Arcana en plus de son type (Monument, Artefact, Mage). Cela aide grandement à la première mise en place. D’ailleurs, une tuile résume la mise en place d’un côté, et le déroulement du jeu de l’autre. Ainsi, on n’a pas à jouer nos parties avec les règles à proximité. Toutefois, cela sera nécessaire pour les premières parties car des précisions y sont indiquées pour les pouvoirs de certaines cartes. De plus, il y a aussi à l’endos du livret de règles un résumé de la mise en place et du déroulement de la partie.
Les cartes ne sont pas de la meilleure qualité et d’ailleurs, les cartes Mage dans ma copie du jeu étaient légèrement courbées. Un sachet pour absorber l’humidité aurait peut-être pu éviter ce léger désagrément.
Le contenant pour les essences est très apprécié, c’est une idée ingénieuse qui pourrait être facilement reproduite dans d’autres jeux contenant beaucoup de ressources différentes. La mise en place s’en trouve accélérée et c’est très appréciable.
Comment jouer
Dans Res Arcana, vous allez construire une machine à faire des points. L’essentiel de votre stratégie se fera lors de la mise en place. En effet, vous débuterez la partie avec huit cartes Artefacts et un Mage que vous avez choisi parmi deux. Votre main de départ sera constituée de trois Artefacts, alors que le reste formera une pioche. Vous aurez accès à votre Mage en tout temps. Les essences sont au coeur du jeu : Vie (vert), Mort (noir), Sérénité (bleu), Vigueur (rouge) et Or (jaune).
Votre but sera de combiner le plus efficacement possible vos éléments de jeu. En cours de partie, vous ajouterez peut-être des Lieux de Puissance et des Monuments devant vous, dont vous pourrez utiliser les pouvoirs. Plus la partie avancera, plus vos enchainements seront efficaces (on l’espère) et plus vous accumulerez de points. Le premier joueur qui atteint 10 points lors d’un contrôle de victoire (à la fin d’une manche) se voit attribuer le titre de Roi des Arcanes.
Thématique et mécaniques
La thématique magique me rappelle Ex Libris. Les illustrations sont plaisantes à découvrir, les noms des cartes ont un lien direct avec leurs pouvoirs, j’ai complètement été happée par le thème.
Voici les mécaniques du jeu :
- Gestion de main
- Drafting ouvert
- Course
- Scorer et réinitialiser
- Prends ça
- Ordre de tour : ordre de passer
- Pouvoirs de joueurs variables
Difficulté
Mon impression lors de la mise en place pour notre première partie de Res Arcana était qu’il n’est pas un jeu si accessible. La quantité d’icônes à interpréter me rebutait un peu. Toutefois, après une première partie, tout était déjà quand même fluide. Je maintiens toutefois l’idée qu’il pourrait intimider de nouveaux joueurs.
Malgré tout, l’iconographie est très claire et logique, et nous avons des aides de jeu pour nous appuyer lors de nos parties.
Plaisir
Au départ, Res Arcana m’a laissée perplexe. Je n’étais pas certaine de bien saisir l’essence du jeu, peut-être. Toutefois, cela m’a sortie de ma zone de confort et j’ai aimé ça. Par contre, le jeu me donne parfois l’impression d’être dans une course de boîtes à savon. En effet, une fois parti, il est difficile de changer de stratégie, on ne peut qu’espérer que l’autre se plante ou que notre stratégie soit meilleure. C’est le genre de jeu où l’on doit déterminer une stratégie dès le début, sans savoir quelles cartes on pigera, et s’arranger avec ce qu’on a. La variante de draft n’en devient que plus importante. Mais même alors, il est possible que notre pioche soit constituée d’un mélange peu avantageux de cartes.
Mon plaisir dans un jeu comme Res Arcana vient beaucoup du fait de découvrir les cartes. Comme on ne jouera qu’avec huit cartes chacun, même avec l’extension, ce plaisir ne reviendra pas souvent, à moins d’y jouer régulièrement. Toutefois, cela résulte en une grande rejouabilité.
Extension 1 : Lux et Tenebrae
- 2 tuiles Lieu de Puissance (recto-verso)
- 12 cartes Artefact (dont une nouvelle catégorie, les démons)
- 4 cartes Mage
- 4 cartes Monument
- 2 tuiles Objet magique
- 8 tuiles Parchemin
- 25 pions Essence (5 de chaque type)
À l’exception des tuiles Parchemin qui sont une nouveauté, le reste du matériel représente majoritairement des cartes et tuiles supplémentaires. Celles-ci, mélangées avec celles du jeu de base, ne seront donc pas obligatoirement piochées lors de la mise en place. Bien évidemment, on pourrait « forcer » le hasard en les sélectionnant d’emblée, mais cela briserait la magie et l’effet de surprise.
J’ai beaucoup aimé les parchemins, qui sont comme un autre genre d’objet magique, ce qui ajoute beaucoup de nouvelles possibilités de façon assez simple.
Extension 2 : Perlae Imperii
Les perles comme thème d’extension font tout de suite penser à Abyss : Kraken. Dans Perlae Imperii, la deuxième extension de Res Arcana, on retrouve bien évidemment des perles comme nouvelle essence. Celles-ci valent chacune un point à la fin de la partie, qui surviendra à 13 points plutôt qu’à 10. On a aussi droit à de nouvelles cartes et de nouvelles tuiles, tout comme dans la première extension.
- 2 tuiles Lieu de Puissance (recto-verso)
- 12 cartes Artefact (3 Créatures, 2 Démons, 1 Dragon)
- 4 cartes Mage
- 4 cartes Monument
- 1 tuile Objet magique
- 1 tuile Aide de jeu
- 25 pions Essence (les perles)
Il est certain que cette extension, autant que la première, ajoute encore de la rejouabilité au jeu et une nouvelle dimension appréciable. Il est à noter que le matériel des deux extensions entre dans la boîte du jeu de base, ce qui est très pratique.
En conclusion
Res Arcana est pour moi un jeu moyennement costaud pour débutants. Au début, je me disais que celui-ci n’était peut-être pas parfait pour notre style et notre fréquence de jeu ; il gagne à être sorti souvent. Comme je possède environ 200 jeux, son tour ne revient pas assez fréquemment pour l’apprécier pleinement. C’est un beau problème, devoir sortir un jeu souvent pour l’apprécier de plus en plus. Il a su tailler sa place dans ma bibliothèque ludique, je tâcherai maintenant de ne pas le laisser prendre la poussière… bien que je sois convaincue qu’il conserve toute sa magie au fil du temps, tel un vieux grimoire.
Je surveillerai avec intérêt la prochaine sortie de cet éditeur, First Empires, prévu en 2022, de l’auteur Eric B. Vogel qui nous a donné déjà quelques titres un peu moins connus.
J’aime
- L’envie d’y rejouer
- La thématique magique
- Les illustrations
J’aime moins
- L’impression d’être prise dans une boîte à savon avec ma stratégie
La copie de Res Arcana et ses extensions a été fournie par Asmodee Canada.
Res Arcana
Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir
Un jeu moyennement costaud pour débutants
Un jeu à la grande rejouabilité et aux illustrations magnifiques, cela est suffisant pour nous donner envie d'y revenir.