République – Une représentation intéressante d’une société oppressante avec une jouabilité originale

République est un jeu qui offre une vision particulièrement intéressante du concept de la société omniprésente qui suit tous les faits et gestes de ses citoyens. Cet environnement a été maintes fois exploré par le passé, autant au niveau de la littérature, du cinéma et des jeux vidéo, mais la façon que ce jeu l’aborde le rend unique. Vous y incarnez non pas un, mais deux personnages. L’un d’eux est Hope, une jeune femme qui s’est retrouvée du mauvais côté du gouvernement et qui devra être « rééduquée ». Le second personnage n’est nul autre que vous-même, assis derrière votre console ou votre PC et qui avez le pouvoir d’utiliser l’environnement comme les caméras pour aider Hope dans son périple. Sorti à l’origine pour la plateforme iOS en 2016 en plusieurs épisodes, sa disponibilité s’est étendue à Android, Windows et MacOS. Le jeu est maintenant offert dans une édition anniversaire pour les consoles PS4, Nintendo Switch, ainsi que pour la PS VR. Cette nouvelle version inclut les cinq épisodes originaux, ainsi que des commentaires de la part de l’équipe de production. C’est maintenant le meilleur moment pour découvrir ce petit bijou du segment indépendant des jeux vidéo.

Lorsque l'on prend le contrôle de Hope, le jeu est en couleurs et en temps réel
Hope est le personnage principal du jeu. Il reviendra à vous de lui ouvrir le chemin et lui permettre de s’évader de sa sinistre prison.
  • Studio de production : Camouflaj
  • Éditeur : GungHo Online Entertainment
  • Plateformes disponibles : iOS, Android, PC, MacOS, PS4, Oculus Go, Oculus Quest, Oculus Rift, Stadia, Nintendo Switch, PS VR
  • Plateforme de test : PS5 (rétrocompatibilité PS4)
  • Classement ESRB : M
  • Prix : 11,49$ (Steam)
  • Site officiel
  • Page Steam du jeu

Le jeu se déroule dans un pays totalitaire dont le nom est simplement la « République ». Cette dernière vit sous le joug de son directeur/dictateur Treglazov. La plupart des œuvres littéraires sont bannies et la jeunesse est enrôlée dans un système éducationnel qui leur lave le cerveau et les transforme en dociles citoyens. Cependant, un mouvement de résistance s’est formé et l’héroïne de l’histoire, Hope, en fait partie. Malheureusement, elle a été prise sur le fait et va être « rééduquée » prochainement. En désespoir de cause, Hope parvient à communiquer avec vous, le joueur, et vous demande de l’aider. Ce sera votre responsabilité de manipuler à la fois les mouvements de Hope, ainsi que d’utiliser le système de sécurité interne pour lui ouvrir le chemin. La tâche ne sera pas aisée, l’endroit fourmille de gardes et vos capacités à accéder à certains systèmes sont limitées. Hope, elle-même, n’a pas la force d’un superhéros, donc la furtivité est sa meilleure alliée. Tout au long de son évasion, Hope (et vous-même) en apprendra plus sur ce qui a poussé le directeur à vouloir créer son utopie et l’étrange philosophie qu’il s’est forgée.

Manipuler l'environnement est un des meilleurs éléments de République
Par un simple bouton, vous passez du contrôle de Hope à celui du joueur (vous-même) où vous pouvez alors prendre le contrôle de certains éléments de l’environnement.

Un jeu qui offre une double perspective unique

Ce qui rend République unique est sa jouabilité. Tel que mentionné plus haut, vous prenez le contrôle à la fois de Hope et du contrôleur du système, qui est vous-même. En appuyant sur un bouton, on passe rapidement de l’un à l’autre des personnages. Lorsque l’on contrôle Hope, l’action est en couleur et en temps réel. Les gardes se déplacent selon un parcours préétabli (ou aléatoire pour certains soldats d’élite) et il est primordial de rester caché le plus possible. Si jamais Hope est détectée, le joueur a le choix de trouver un endroit où se cacher ou combattre le garde avec du poivre de cayenne ou un pistolet électrique. Cependant, ces outils doivent être trouvés et leur utilisation est limitée, alors ils doivent être utilisés en dernier recours. Lorsque l’on passe au contrôle du joueur, l’image devient en couleur négative, comme lorsque l’on regarde un négatif d’un film photo. L’action est figée et l’on peut utiliser les différents éléments de l’environnement. La plupart du temps, cela se résume à passer d’une caméra à l’autre afin d’avoir un nouvel angle de vue. Aussi, certains items peuvent être analysés. Cette information pourra ensuite être échangée sur le marché noir en utilisant un terminal dédié. Les crédits accumulés peuvent être utilisés pour déverrouiller des habiletés supplémentaires comme la faculté de lire des courriels à distance ou pouvoir détecter le parcours des gardes.

Les environnements regorgent de détails, contrairement aux personnages
Si les détails des personnages laissent à désirer, les environnements sont magnifiques.

La plupart du temps, la jouabilité est efficace, mais il arrive fréquemment que la caméra change brusquement de direction lorsque Hope atteint un certain point. Cela rappelle les contrôles des premiers jeux de la franchise Resident Evil et leurs célèbres contrôles de type « tank ». La plupart du temps, cela n’est pas un problème important, mais il peut arriver que l’on perde Hope complètement de vue, ce qui peut facilement la mettre en danger. Aussi, l’intelligence artificielle des gardes laisse à désirer. Si l’on asperge l’un d’eux de poivre de cayenne, cela lui prend à peine quelques secondes à s’en remettre et il reprend alors le même parcours qu’auparavant.

Un aspect visuel inégal, mais un côté audio particulièrement fort

Faites les poches des gardes et vous risquez de mettre la main sur un objet à collectionner comme une disquette
Le jeu inclut plusieurs objets à collectionner, comme ces disquettes d’ordinateur pour plusieurs jeux bien connus.

Les graphismes du jeu sont serviables, sans toutefois être très impressionnants. Il est clair qu’il s’agit d’un jeu produit il y a déjà plusieurs années, mais il reste décevant même si c’est un jeu pour la PS4. Les textures et les détails des personnages sont limités et on a parfois presque l’impression d’y voir un jeu pour la console PS2. Par contre, les environnements sont beaucoup plus soignés que les personnages et on y retrouve une belle variété. On passe des murs métalliques des bunkers sous l’immeuble aux boiseries raffinées du hall d’entrée. Le côté audio est quant à lui particulièrement à souligner. Les personnages sont joués par une panoplie d’acteurs de talent. Certains ont une certaine notoriété comme Jennifer Hale (Mass Effect) et Dwight Shultz (Star Trek The Next Generation) et chacun prend son rôle très au sérieux. La musique du jeu est, pour la plupart du temps, minimale, mais elle varie selon l’action du jeu. Lorsque Hope est sur le point d’être détectée, le rythme augmente sensiblement pour accompagner la tension.

Si vous avez participé à la campagne de financement Kickstarter du jeu, vous aviez la possibilité d'avoir votre portrait dans le jeu
Le jeu a été financé sur Kickstarter et une des récompenses était d’avoir son portrait dans le jeu.

Le jeu maintient sa structure épisodique de sa sortie originale, donc chacun d’entre eux débute avec une introduction et se termine par un générique digne d’une série télé. La qualité de ces derniers varie sensiblement et, malheureusement, les derniers sont les plus faibles. Le jeu débute en lion avec un épisode riche en tension, mais s’essouffle lorsque l’on atteint le quatrième épisode. Il est tout de même recommandé d’aller de l’avant pour connaître la conclusion d’une histoire qui est, pour la plupart du temps, très intéressante. République saura plaire aux amateurs d’histoires de sociétés oppressantes telles qu’imaginées dans des œuvres comme 1984. Les graphismes et la caméra risquent d’en rebuter quelques-uns, mais ces désagréments pèsent moins lourd dans la balance que les forces. Également, le jeu contient de nombreux objets optionnels à collectionner, en particulier des disquettes aux couleurs de plusieurs jeux connus comme Destiny et Shovel Knight.

J’aime

  • La jouabilité originale à deux personnages
  • L’histoire qui demeure intéressante
  • L’interactivité avec l’environnement

J’aime moins

  • Les textures des personnages sont décevantes
  • La caméra ne coopère pas toujours
  • La qualité du jeu s’essouffle dans les derniers épisodes

La copie du jeu utilisée pour cette critique nous a été fournie par l’éditeur.

République

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Un concept unique et intéressant

Une jouabilité unique à deux personnages et une histoire intéressante de société tyrannique font de République un beau petit bijou.

À propos de Frédéric St-Georges

Je suis un geek assumé et fier de l'être, qui joue régulièrement aux jeux vidéo depuis l'âge de cinq ans, maniaque de séries télé comme Babylon 5, Star Trek Voyager et Game of Thrones. Geekbecois représente pour moi une belle opportunité de partager avec vous mes passions, vous informer et même parfois vous divertir avec un jeu de mots à la qualité douteuse!

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