My Time at Portia, offert présentement sur Steam en accès anticipé, est le tout nouveau jeu dans la lignée des Stardew Valley, Harvest Moon, Terraria, Rune Factory de ce monde.
Après un Kickstarter réussi, le développeur Pathea Games a livré ses promesses, chose rare pour un Kickstarter. Dans une trame classique, votre père vous donne un lopin de terre et un établissement que vous devrez remettre en état tout en charmant les villageois. S’agit-il d’un bon jeu ? C’est ce que nous verrons dans cette critique !
Un univers post-apocalyptique adorable au possible
Pour commencer, dans My Mime at Portia, vous vous retrouvez dans la cité-État de Portia. Votre père vous a légué un atelier délabré. Vous devrez lui rendre son éclat d’antan. Votre maison est en ruine, vous en dormez mal à cause du vent qui entre par tous ces trous. Vous êtes accueillis par Presley, tête dirigeante du regroupement des commerçants, celui-ci vous tend une lettre de votre père ainsi que son vieux journal contenant ses patrons de constructions. Vous devrez à travers plusieurs tâches et missions bâtir votre réputation en tant que commerçant d’exception.
De fil en aiguille, vous en apprendrez plus sur l’univers qui est plus sombre qu’il n’y parait. En effet, la technologie a causé la chute de la civilisation humaine et le héro Peach a ramené la paix dans cet univers. Certains sont pour l’usage de la technologie et d’autres, comme l’église, sont contre la technologie. De quel côté vous rallierez-vous ?
Des graphismes et effets sonores en deux temps
En premier lieu, bien que simple, le design est riche et agréable. Les personnages se distinguent les uns des autres, mais c’est surtout le design des monstres qui est tape-à-l’oeil. Ils sont tellement mignons, on se sent pratiquement mal de les tabasser pour obtenir leurs importantes ressources.
Point faible, les mines sont déprimantes et très peu inspirées malgré les monstres qui les habitent. Tout est gris et vous n’irez y faire un tour que pour obtenir des reliques de l’Ancien Monde ainsi que des minéraux nécessaires à vos constructions et vos projets futurs. Le design steampunk est toutefois agréable à l’oeil, votre Jetpack et vos lunettes vous donnent un style très agréable.
Les musiques de My Time at Portia sont agréables à l’oreille, le thème des saisons est enchanteur. Malheureusement, aussitôt que l’on tombe dans les voix des personnages ainsi que certains effets sonores, on descend de plusieurs niveaux côté qualité. Abattre un arbre est désagréable à entendre. De plus, les dialogues sont à grincer des dents. Pour imager, on dirait qu’ils sont joués par des acteurs de romans-savons. On aimerait la possibilité de les rendre muets. D’autres bruits comme celui des combats, des animaux, ou celui de votre pioche sur la roche sont très bien réussis. Peut-être que ces défauts seront corrigés dans la version complète du jeu.
Une jouabilité classique un peu frustrante
On reste patient côté jouabilité. Attention, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un accès anticipé. Le côté romance et social du jeu est bien fait. Plusieurs interactions intéressantes sont au menu. Aussi, plusieurs villageois viennent mettre de la vie dans Portia. Vous pouvez les inviter à un combat de « boxe » pour augmenter votre cote de popularité auprès d’eux. De plus, il est possible de faire certaines autres activités telles que le roche-papier-ciseau, pour qu’ils vous apprécient un peu plus.
Les combats avec les créatures sont traditionnels et peu inspirés, mais ce n’est pas là le but du jeu alors on ne s’en offusque pas trop. Pour les objets nécessaires à votre atelier, on est dans les mêmes clichés habituels : piocher des roches et couper des arbres avec un peu de pêche dans nos temps libres. On ne réinvente pas la roue, mais ça reste efficace.
Finalement, là où le bât blesse, c’est la mécanique d’artisanat (crafting). Les créateurs ont opté pour une approche à la Minecraft où, lorsque vous créez de nouveaux éléments tels que du verre ou des lingots, vous devez attendre que ceux-ci soient prêts. Vous devez aussi vous assurer que vos outils ont la quantité d’essence suffisante pour fonctionner. Si vous ne mettez pas du bois ou des pierres d’énergie, ils ne fonctionneront pas. Vous devrez attendre de les alimenter avant de pouvoir obtenir votre butin. Avec beaucoup trop de types d’objets différents, on en vient à faire de la micro-gestion d’inventaire plutôt que de réellement profiter du jeu. On aurait aimé que les créateurs du jeu se concentrent sur d’autres aspects de celui-ci plutôt que de se compliquer la vie avec un système d’artisanat mal ciblé.
Le verdict
Pour conclure, si ce genre de jeux vous parle, prévoyez plusieurs dizaines d’heures de plaisir. La critique peut sembler dure, mais il s’agit en réalité d’un jeu correct. Rien pour révolutionner le genre, on aurait préféré mettre aux oubliettes certaines mécaniques. Ce qui fonctionne est très amusant, mais j’ai eu souvent l’impression que certaines parties du jeu étaient des corvées au détriment des autres parties plus agréables. Malheureusement ou heureusement, Stardew Valley (notre critique), sorti en 2016, a placé la barre tellement haute qu’il est difficile d’être satisfait maintenant.
Malgré tout, il faut toujours garder en tête que c’est un jeu en construction et que Pathea Games semble enclin à le garder à jour. J’ai confiance que le studio saura optimiser les bons côtés du jeu et peut-être repenser certains des mauvais.
Bref, c’est un jeu sur lequel on gardera un oeil.
Disponible en accès anticipé sur PC via Steam, My Time at Portia est sensé arriver sur les différentes consoles de salon à l’automne 2018.
Verdict
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
À découvrir
Beaucoup de potentiel, laissons cogiter un peu le tout, le temps que l'accès anticipé règle quelques facettes du jeu.