Metroid Prime 4 : Beyond – Metroid un jour, Metroid toujours

Annoncé en 2017, annulé en 2019 et repris par le développeur original, Retro Studios, il a fallut attendre huit ans pour enfin jouer à Metroid Prime 4 : Beyond. Les 3 premiers jeux de la série Prime étaient tellement aimés par les joueurs que les attentes étaient extrêmement élevées pour ce nouvel épisode. Est-ce que Retro Studios a su garder la magie en vie avec ce quatrième épisode ? Avec Metroid Dread qui est considéré comme parmi les meilleurs Metroid 2D par plusieurs, Metroid Prime 4 : Beyond se doit de poursuivre l’élan de popularité dont profite la série Metroid en ce moment. Série qui n’a jamais eu autant de succès que les Mario, Zelda et Pokémon de ce monde. Bref, Metroid Prime 4 se veut un nouveau départ pour la série Prime. Vous n’avez pas besoin d’avoir joué aux autres pour débuter celui-ci.

Voici ma critique de Metroid Prime 4 : Beyond. Un titre qui jongle avec traditions et nouveautés pour le meilleur et pour le pire ! Je vais tenter de faire la critique avec le moins de divulgâcheurs possible, ne vous inquiétez pas ! Metroid étant une de mes franchises préférées, je me dois d’être impartial, mais disons que je ressentais les mêmes émotions que le soir de Noël 2002 quand j’ai reçu le premier Metroid Prime.

• Studio de développement : Retro Studios
• Éditeur : Nintendo
• Plateformes disponibles : Switch, Switch 2
• Plateforme de test : Switch 2
• Classement : T pour adolescent. Violence, sang en animation
• Prix : 99.99$ sur Switch 2, 84.99$ sur Switch 1 avec mise à niveau possible 14.99$
• Site officiel du jeu
• Page eShop du jeu

Comme de vieilles pantoufles

Première impression, pas de doute, c’est bien Metroid Prime. L’ambiance, la musique, tout est là. On débute avec Samus qui se joint à un combat avec la fédération galactique. Sylux, un chasseur de prime rival, semble être la raison pour laquelle ce combat fait rage. Il se pointe avec deux Metroid à ses côtés. Après quelques moments, on se retrouve sur la planète Viewros sans aucun moyen de retourner à notre vaisseau. Vous ferez la rencontre de Myles Mackenzie, un ingénieur de la fédération galactique.

Myles a fait polémique dans les démos de Metroid Prime 4 puisqu’on a l’habitude d’être seul dans ces jeux. Myles, lui, est très vocal et vous pousse un peu trop vers l’objectif. « Pourquoi ne pas s’arrêter pour sauvegarder ? ». Ça on aime moins, mais comme Metroid Prime 4 se veut un nouveau départ, il est normal de faire découvrir les mécaniques aux nouveaux joueurs. Heureusement, Myles est là seulement quelques minutes au début. Il servira de guide pour le reste du jeu, mais ne nous accompagnera pas.

Bref, vous devrez obtenir cinq clés qui vous permettront de sortir de cette planète et ce sera votre objectif tout au long du jeu. Au fur et à mesure que vous progressez, vous en apprendrez plus sur les habitants de la planète, sa faune et  pourquoi vous êtes l’élue de leur peuple. En plus de votre histoire, Sylux sera présent tout au long du jeu pour vous casser les pieds et pour faire avancer son propre objectif mystérieux.

En plus de l’histoire, vous retrouverez tout ce qui fait de Metroid un excellent jeu. Des énigmes, des améliorations à votre armure, un armement varié que vous pourrez améliorer à plusieurs moments, bref, tout ce qui est classique est excellent. C’est un véritable bonheur de se remettre dans l’armure de Samus. C’est ce qui est nouveau qui semble un peu brouillon.

Des mécaniques tirées au mur

Je tiens à préciser que j’ai adoré Metroid Prime 4 : Beyond. Par contre, je suis aussi un grand admirateur de la série et je suis donc un peu plus critique. J’ai une grosse impression que Nintendo a essayé plein de trucs avec ce titre sans avoir une idée claire de ce qu’on voulait faire avec.

Samus a maintenant des pouvoirs psychiques ! Ces pouvoirs sont toutefois extrêmement semblables à ce qui existe dans les autres jeux de la série. Appeler un double saut, un saut psychique ne le rend pas psychique pour autant. Pensez à plusieurs des améliorations que Samus a déjà eues dans les jeux précédents, ajoutez le mot psychique et vous aurez une bonne idée des améliorations possibles dans Metroid Prime 4. Bref, occasion ratée de réinventer les aptitudes de Samus et de rendre le jeu unique.

Il y a aussi quelques trucs qu’on nous apprend et qui sont sous-utilisés. Un exemple, avec nos pouvoirs psychiques, on peut manipuler les Power Bombs. On peut les prendre et les tirer dans d’autres endroits inaccessibles normalement en balle. C’est cool, mais honnêtement je ne crois pas m’être servi de ça cinq fois dans tout le jeu. Quelques mécaniques souffrent aussi du même sort. Samus a une attaque psychique qui ralentit le temps et se guide à l’aide de notre manette. Très pratique pour certains ennemis, mais ils sont peu nombreux et les puzzles reliés à cette mécanique sont pratiquement résolus pour nous tellement on nous montre quoi faire.

Autre bémol, les énigmes semblaient plus une arrière-pensée que dans les autres Prime. Normalement, explorer et trouver les recoins sont un impératif dans les Metroid. Ici, c’est moins bien réussi. Les choses cachées sont pratiquement toutes trouvées à l’aide de la visière de Samus. On aurait aimé plus de mystère. Ça reste très agréable quand même de trouver des améliorations pour notre personnage, mais très peu étaient réellement cachées.

Vi-O-La

La grosse nouvelle mécanique est la moto Vi-O-La que vous obtiendrez assez tôt dans le jeu. Elle est très simple, elle se contrôle bien, attaque avec une arme qui vise automatiquement et possède un mode turbo. En théorie, ça a l’air très cool, et ça l’est quand même un peu, mais en pratique, c’est peu utile. Elle se contrôle bien, on se sent presque dans Mad Max à naviguer dans le désert, mais on dirait que ça a été ajouté pour dire qu’on change la formule sans toutefois l’améliorer.

Cette planète est séparée en quelques zones distinctes et entre les zones, un grand désert aride que vous devrez traverser à l’aide de Vi-O-La. On dirait que le désert de la planète a été placé là pour compenser le manque d’environnement entre les zones. Ça donne une impression de planète décousue où les zones sont très intéressantes, mais déconnectées les unes des autres. Le désert est vide, sauf une dizaine de points importants. Ajoutez aussi quelques améliorations cachées ici et là et ça résume l’ensemble du désert. Peu d’ennemis vont s’attaquer à vous et ils seront répétitifs. Vous aurez aussi souvent à retourner à un point précis dans le jeu. Ça casse un peu le rythme, puisqu’on pourrait facilement progresser directement plutôt que de faire ce détour.

Il y a partout dans le désert des cristaux verts que vous devrez briser pour augmenter vos capacités psychiques. À l’aide de votre moto, vous roulerez dessus à toute vitesse, mais les ramasser n’est pas assez, vous devrez retourner porter ces cristaux à un endroit dans le jeu pour profiter des améliorations offertes par ceux-ci. Il y a beaucoup de va-et-vient entre les zones. Habituellement, les Metroid font ça de façon assez organique, mais ici, ça semble forcé un peu. Surtout que l’exploration est un peu gâchée lorsque Myles vous appelle pour vous dire pratiquement où aller à la pièce près si vous cherchez plus que cinq minutes. 

Des environnements réussis

J’ai l’air très critique, mais je le répète : j’ai adoré le jeu. Il y a juste beaucoup de trucs que je m’explique mal. Une chose que le jeu a réussi, c’est les environnements. La première zone, on se croirait de retour dans Metroid Prime 1. La musique est épique, la forêt magnifique, ça parait vraiment que le jeu a eu un gros budget. Il est superbe. Sans trop tout dévoiler, vous aurez à explorer d’autres zones qui sont toutes assez réussies sauf une pour laquelle j’ai moins apprécié le design en corridors. Que ce soit un laboratoire où on se sent quasiment étouffé ou encore une usine où tout s’enflamme, les environnements sont vraiment très bien réussis. Je répète que j’aurais aimé une meilleure cohésion entre les zones plutôt qu’un gros désert qui sépare le tout. J’aurais aussi aimé une plus grande variété d’ennemis. Par zone, je dirais qu’il y a peut-être entre trois et quatre ennemis différents, parfois d’une autre couleur, mais qui agissent de la même façon. C’est peu, mais ça fonctionne tout de même.

La musique est excellente à certains endroits et correcte pour d’autres. Jamais mauvaises, je n’ai toutefois pas retrouvé de gros titres mémorables comme Phendrana Drifts ou Magmoor Caverns du premier Metroid Prime. C’est toutefois très agréable de retrouver de belles symphonies d’ambiance, ce qui manquait beaucoup à Metroid Dread, je trouve. Pour ce qui est des effets sonores, plusieurs sont repris des précédents titres et ça ajoute une belle couche nostalgique à l’ensemble du jeu.

Un classique Metroid

Je sonne peut-être raide dans ma critique, mais il est plus facile de soulever ce qui ne fonctionne pas lorsqu’on arrive au quatrième opus d’une série culte. Pratiquement tout ce qui est dans le jeu est magnifique. L’ambiance, les améliorations, les environnements, les armes et surtout les boss qui sans être difficiles, nécessitent une petite prise en main pour comprendre comment les battre. Les combats contre Sylux étaient mes préférés.

Vous aurez d’ailleurs le choix entre trois niveaux de difficulté, casual, normal et difficile. Casual est bien sûr pour les nouveaux joueurs ou ceux qui ne veulent pas un trop gros défi. Normal, c’est comme d’habitude. Le jeu n’est pas très difficile de base, je suis mort peut-être trois fois au total. Le niveau difficile se débloque lorsque vous terminez le jeu. Tous les éléments qui fonctionnent sont présents pour offrir un jeu de qualité et surtout amusant. Les défauts ou les incongruités ne vont pas diminuer votre plaisir, du moins je l’espère !

Vous pouvez jouer avec une manette ou les Joy-Con avec option gyroscopique, mais la nouveauté est la visée comme une souris d’ordinateur avec les Joy-Con de la Switch 2. Ça va extrêmement bien. On doit ajuster un peu la sensibilité et surtout avoir une façon confortable d’y jouer, mais ça reste que j’ai bien aimé mon expérience. Je suis retourné sur une manette après quelques heures, par contre, mais si j’avais une meilleure configuration, je crois que j’aurais pu jouer de cette façon pour le jeu au complet.

Il y a aussi des amiibos qui viennent augmenter votre expérience.

• L’amiibo Samus & Vi-O-La vient changer la couleur de la moto tout en vous donnant des statistiques sur la distance parcourue de votre moto. Vous pouvez aussi une fois par jour augmenter la vitesse de recharge du turbo de la moto.
• L’amiibo Samus change la musique lorsque vous êtes sur Vi-O-La dans le désert. Une fois par jour, vous pouvez activer un bouclier qui absorbera 99 dégâts et vous guérira complètement.
• L’amiibo Sylux, quant à lui, vous permettra de regarder les cinématiques du jeu quand vous l’aurez terminé. Sans amiibo c’est aussi possible, mais vous devrez obtenir tous les scans et les objets du jeu. 

Excellent jeu

Je recommande Metroid Prime 4 : Beyond à tous les admirateurs de Metroid, de Metroidvania ou des admirateurs de jeux d’action en général. Ce n’est pas le jeu de tir le plus rapide ou effréné, mais l’action, le mystère et la satisfaction de découvrir des nouvelles armes, secrets et améliorations sont toujours présents. Le côté addictif de retourner voir les endroits précédents lorsqu’on acquiert une nouvelle aptitude est toujours aussi jouissif. Il est facile à prendre en main et les contrôles sont relativement simples. Finalement, tout est satisfaisant, même les bouts les moins bons ne sont pas vraiment des irritants. Même se promener dans un désert pratiquement vide en moto !

La copie de Metroid Prime 4 : Beyond  a été fournie par Nintendo.