Lorsque je vois le logo Pearl Games sur une boîte de jeu de société, je suis tout de suite tentée de l’essayer. C’est pourquoi je me suis empressée de demander une copie de Lofoten à Asmodee Canada lorsque j’ai su que Pearl Games avait sorti un autre titre. Malheureusement, c’est le dernier pour le moment car Asmodee a décidé de fermer ce studio. Nous espérons tout de même revoir le travail de Sébastien Dujardin et son équipe très bientôt. D’ici là, voici ma critique de Lofoten.
- Auteur : Sébastien Dujardin
- Illustrateurs : Luis Francisco, Weberson Santiago
- Éditeur : Pearl Games
- Nombre de joueurs : 2
- Durée : 40 minutes
- Année : 2022
- Prix : 48.99$
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
Un peu d’histoire
Vous connaissez peut-être les îles Lofoten, en Norvège. Le premier élément du mot est ló, « lynx », et le deuxième dérive de fótr, « pied », indiquant que la forme de l’île pourrait avoir été comparée au pied d’un lynx (l’ancien nom de l’ile voisine de Flakstad est Vargfót, « le pied du loup »). Le suffixe -en signifie « le ». On a donc « le pied de lynx ».
Comment jouer à Lofoten
C’est assez simple d’apprendre à jouer à Lofoten, mais dès le début, il nous sort de notre zone de confort avec une mécanique inattendue. En effet, vous aurez toujours au début de votre tour trois cartes en main. La position de chacune d’elles dans votre main indique l’action que vous pouvez jouer avec celles-ci. La première et la troisième carte peuvent être utilisées pour effectuer des déplacements de votre Flotte de drakkars vers la gauche (première carte) et vers la droite (troisième carte). La carte centrale, elle, peut être déposée sur votre Flotte de drakkars et ensuite, vous pouvez effectuer son action.
L’objectif est de charger des Marchandises présentes sur le plateau Marché sur ses drakkars et de les décharger dans les Entrepôts. Ces derniers ne peuvent contenir qu’un seul type de Marchandises chacun, et ils sont partagés par les joueurs. Cela veut dire que le premier joueur à décharger des tuiles Marchandise dans un Entrepôt détermine le seul type de Marchandises qui pourra y être placé pour toute la partie.
Chaque Entrepôt aura son objectif pour lequel les adversaires compétitionnent. C’est là que le Module 1 prend tout son sens, ajoutant des nouveaux Entrepôts (de niveau 2) qui mettront un peu plus de défi dans vos parties.
Matériel et thématique
Les cartes de Lofoten sont de bonne qualité, comme l’ensemble du matériel, d’ailleurs. Le seul ajustement que j’aurais fait est : utiliser l’endos de l’aide de jeu pour inscrire des informations supplémentaires.
Aux règles s’ajoutent un petit document de précisions, disponible sur le site officiel de Pearl Games. Cela démontre de la proactivité de la part du studio, mais d’un autre côté, un manque de confiance en son jeu. Les points de règle précisés ne sont pas si difficiles à saisir, mais je les comprends d’avoir voulu répondre à la demande des joueurs.
Après une première partie en mode débutant
Ma première impression de Lofoten après une partie n’a pas été positive. Je ne retrouvais pas Sébastien Dujardin. Je me l’explique mieux aujourd’hui après avoir rejoué en incluant les modules d’extension. En effet, le problème était clairement le mode de base soit sans les modules d’extension. Je recommande donc d’éviter à tout prix de jouer sans ceux-ci.
Le jeu aurait dû être présenté en incluant les modules d’extension, sans donner le choix de les utiliser ou non. Je préfère qu’un auteur ait confiance en son jeu et qu’il assume que celui-ci s’adresse à un public intermédiaire ou avancé. Un jeu n’est pas toujours obligé d’être accessible. Toutefois, je comprends que ça peut être idéal lorsqu’on souhaite qu’il se vende bien. Selon moi, des jeux expérimentés pourraient passer à côté d’un bon jeu car ils trouveraient leur première partie ennuyante sans les modules d’extension.
L’issue de celle-ci peut être prévisible au point que l’on serait tenté de concéder la victoire plutôt que de continuer à jouer.
Le jeu avec tous les modules d’extension
Dès la deuxième partie, ayant inclus tous les modules d’extension, j’ai compris pourquoi Lofoten est un bon jeu. Les cartes Entrepôt du module d’extension 1 sont plus intéressantes, ce qui rend pour moi ce module indispensable. Malheureusement, l’issue de la partie est toujours aussi prévisible. L’ensemble des mécaniques, la Flotte de drakkars, les illustrations, tout ça forme un bel arrangement original. Mais, le décompte final des points est décevant. Il me donne un peu le sentiment de « tout ça pour ça ? ». De plus, il n’y a pas de bris d’égalité prévu, donc si les deux joueurs ont le même score en fin de partie, les deux gagnent !
Mon avis
Lofoten est un jeu à découvrir, mais je recommande absolument d’éviter la version de base du jeu pour se lancer tout de suite avec les trois modules d’extension, ou du moins, les deux premiers. Il s’agit d’un jeu avec des mécaniques vraiment brillantes. Toutefois, le résultat lors du décompte de fin de partie est décevant. J’aurais apprécié que le jeu contienne un élément pour que le gagnant de la partie soit moins prévisible. L’utilisation de la mémoire, un objectif privé ou autre ; les possibilités sont immenses.
J’aime
- Les mécaniques originales
- Le matériel de qualité et bien illustré
J’aime moins
- L’issue de la partie souvent prévisible, particulièrement sans les modules d’extension
- Le fait que les modules d’extensions soient présentés comme tel
- Le décompte final plutôt décevant
La copie de Lofoten a été fournie par Asmodee Canada.
Lofoten
Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir
Un bon jeu qui devrait s'assumer
Lofoten a des mécaniques intelligentes, une belle thématique, mais manque de confiance en lui et de suspense. En effet, un élément de surprise lors du décompte final ne lui aurait pas fait de tort. Également, les modules d'extension devraient faire partie du jeu de base.