Little Factory – Transformer des ressources pour gagner !

Little Factory est une « suite » à Little Town, aussi de IELLO, et aussi une adaptation de Goods Maker (2020)/Firm with Brownies (2021) en édition japonaise par l’éditeur Studio GG. Sans plus tarder, voici ce que j’en ai pensé après y avoir joué à deux joueurs.

  • Auteurs : Shun et Aya Taguchi
  • Éditeur : IELLO
  • Illustrateurs : Hotori Satose, Sabrina Miramon, Aya Taguchi
  • Nombre de joueurs : 2
  • Durée : 45 minutes
  • Année : 2020
  • Prix : 20$ (anglais)
  • Page officielle du jeu
  • Page BoardGameGeek

«  Vous arrivez dans la vallée, avec juste quelques pièces en poche. Elle est si riche en ressources que vous ne savez pas par où commencer ! Ces céréales vous fourniront-elles votre pain, ou nourriront-elles votre vache ? Par-delà le champ de blé, vous imaginez déjà votre moulin tourner au gré du vent. À vous de jouer : produisez, vendez, échangez, bloquez vos adversaires, et récoltez de précieux points d’influence !  » – extrait du livret de règles

Matériel

La boîte de Little Factory, autant par son format que par ses illustrations, m’inciterait à acheter le jeu si je le voyais sur la tablette d’une boutique. Voici la liste du matériel contenu dans celle-ci.

  • 44 cartes Ressource (16 de niveau I, 19 de niveau II, 9 de niveau III)
  • 30 cartes Bâtiment
  • 12 jetons Point d’influence
  • 4 tuiles Pièces de départ

Une fois la mise en place effectuée, on réalise que le jeu prend beaucoup de place sur la table, malgré son matériel limité.

On reconnait le coup de crayon d’une illustratrice bien connue, Sabrina Miramon (Quadropolis, Photosynthesis, Dice Hospital, Ecos : First Continent, Little Town…). Les illustrations sont bien vivantes et très jolies, autant sur les cartes que dans le livret de règles.

Comment jouer

Dans Little Factory, on retrouve des cartes Ressource, où figure au centre l’illustration de la ressource, en rappel en haut à gauche avec une valeur en Pièces et au bas un coût en Ressources et en Pièces. Les cartes Ressource ont également une valeur en Pièces inscrite en haut à gauche. Les cartes Bâtiments ont également un coût en Ressources et en Pièces, mais aussi un effet inscrit en haut (certaines cartes Bâtiment rapportant plus de Points d’influence n’ont pas d’effet).

 

À votre tour, vous pouvez tout d’abord activer des Bâtiments pour profiter de leur effet. Celui-ci peut être par exemple d’échanger deux Ressources contre trois Points d’influence. Ensuite, vous choisissez une action. Les deux actions possibles se nomment Produire et Échanger : le choix de verbes est mélangeant car les deux actions sont d’acheter un Bâtiment mais en échange de Ressources (Produire) ou de Pièces (Échanger).

Également, le coût en Ressource a deux façons d’être payé, qui pourrait aussi porter un peu à confusion vu la ressemblance.

À la fin de votre tour, vous pouvez encore activer vos Bâtiments. Les cartes Bâtiment ainsi que certains de leurs effets rapportent des Points d’influence, et vous devrez être le premier à atteindre le nombre magique de 10 pour gagner.

Mécanique et thématique

Essentiellement, on a dans Little Factory la mécanique de course. En effet, tout comme dans Splendor, on voudra atteindre un nombre de points donné avant son adversaire pour remporter la partie. Par contre, cette mécanique à elle seule ne suffit pas à nous divertir ; cela devient vite redondant. En fait, cela me donne l’impression de prendre un détour pour effectuer quelque chose de simpliste.

J’ai trouvé les règles plus ardues à comprendre que prévu, puisque la mécanique du jeu n’est pas compliquée.

Durée et difficulté

Notre première partie de Little Factory a duré deux heures. Ce n’est pas inhabituel que nous jouions en deux fois plus de temps que la durée indiquée sur la boite, lors d’une première partie. Toutefois, je préfère passer cette durée de temps sur un jeu un peu plus complexe. J’ai trouvé que du temps était perdu pour des petits détails qui enlevaient de la fluidité à nos tours. À notre deuxième partie, par contre, nous n’avons pris qu’une heure et demie pour la compléter.

Little Factory, selon moi, n’est pas compliqué à jouer, mais il est difficile de « voir » le chemin vers la victoire. Même après quelques parties, je ne suis pas certaine si je comprends les stratégies à utiliser. C’est correct, mais étonnant pour un jeu de ce calibre et je me questionne à savoir si c’est une faille dans le jeu qui me donne ce sentiment.

Plaisir

Dans Little Factory, on se crée un enchainements d’actions pour arriver à se procurer une carte, puis on se fait mettre des bâtons dans les roues. Parfois, la carte dont nous avons besoin ne sera juste pas présente sur la table. Lorsqu’au contraire la carte Bâtiment convoitée aboutit dans nos mains, on se décourage un peu à l’idée de recommencer le même stratagème jusqu’à peut-être atteindre le nombre de 10 Points d’influence requis pour remporter la partie.

J’aurais aimé exploiter un peu plus les effets des Bâtiments construits. J’ai eu l’impression qu’ils ne me servaient pas souvent, parfois parce que certaines cartes Ressource n’étaient pas présentes sur la table. En effet, il n’y aura pas de roulement de celles-ci si on ne se procure pas de cartes du même niveau ; ainsi, une carte pourrait ne jamais revenir en jeu de toute la partie. Nous avons fréquemment utilisé de drôles de phrases telles que : « Bon j’ai un mouton, ça me prend des planches ! ».

Je n’ai joué à Little Factory qu’à deux joueurs, et je n’ai pas trouvé que c’était le nombre optimal. J’imagine qu’à un nombre plus élevé de joueurs, le roulement des cartes se fait plus rapidement et que le jeu pourrait être un peu moins frustrant.

La beauté des illustrations de la boîte et du matériel surpassent de loin le plaisir que j’ai eu à jouer à ce jeu.

En conclusion

J’étais vraiment de bonne foi lorsque j’ai joué à Little Factory. J’étais certaine que j’allais bien aimer, considérant que Little Town m’avait plu. Toutefois, cela n’a juste pas fonctionné pour moi. En effet, je n’ai pas ressenti le petit côté satisfaisant de Little Town où on construit une ville fonctionnelle dont on profite de plus en plus au cours de la partie.

J’avais plutôt le sentiment de travailler fort pour quelque chose qui était incertain et de toujours recommencer jusqu’à avoir accumulé assez de points. Peut-être que mon avis aurait été différent si j’y avais joué avant Little Town, ou si j’avais moins d’expérience dans le domaine des jeux de société stratégiques. Quoi qu’il en soit, Little Factory a plusieurs qualités pour plaire à un large public, mais je le recommanderais plutôt à des joueurs intermédiaires, car les experts pourraient s’ennuyer et les débutants pourraient rencontrer quelques embûches lors de l’apprentissage du jeu.

Si vous lisiez cet article à la recherche d’un jeu incontournable à deux joueurs, tournez-vous plutôt vers Visite Royale, du même éditeur.

J’aime

  • Les belles illustrations

J’aime moins

  • L’impression d’éternel recommencement
  • Que les cartes convoitées ne reviennent pas en jeu

La copie de Little Factory a été fournie par IELLO France.

Little Factory

Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir

Décevant

Little Factory succède à Little Town mais ne le remplace pas. Une complexité non nécessaire ponctue ce jeu aux belles illustrations.

À propos de Geneviève Corriveau

Adepte de jeux de société, j’adore apprendre. Mordue d'informatique, de technologie et de gadgets, je suis une geek intense et passionnée qui aime s'informer et s'amuser.

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