À première vue, le jeu d’aventure et de simulation Lake pourrait sembler bien banal. Un jeu qui simule le travail d’une postière dans une petite ville tranquille du milieu des années 80 va probablement en détourner plus d’un. C’est dommage, car derrière cette façade bien ordinaire se cache une belle petite aventure qui pose des questions qui sont encore d’actualité, comme choisir entre un emploi très payant, mais stressant, ou revenir à ses sources pour une existence plus modeste, mais paisible. C’est un peu dommage que la jouabilité soit répétitive, les graphismes semblent provenir d’un jeu de deux générations de consoles en arrière et que plusieurs bogues graphismes persistent. Mais, si on peut passer outre ces désagréments, nous aurons droit à un agréable séjour.
- Studio de développement : Gamious
- Éditeurs : Whitethorn Digital, Gamious
- Plateformes disponibles : PS4, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch, Mac et PC
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : M
- Prix : 22,79$
- Page officielle
- Page Steam du jeu
Le jeu se déroule en septembre 1986. Vous incarnez le personnage de Meredith Weiss, une jeune programmeuse qui travaille pour une petite entreprise de logiciels. Depuis plusieurs années, elle travaille dur sur un nouveau programme de gestion personnelle et ses efforts sont sur le point de rapporter gros. Épuisée et stressée, elle décide de prendre quelques jours de congé pour retourner dans sa ville natale, le petit patelin de Providence Oaks. Sur place, elle décide de reprendre le travail de son père, celui de postier que ce dernier a laissé pour prendre sa retraite. Les journées de Meredith seront donc passées à conduire le fourgon de la poste pour distribuer lettres et colis aux différents habitants. Ce faisant, elle aura l’occasion de bavarder avec eux et en connaître davantage sur leur quotidien, ce qui les tracasse et renouer avec de vieilles connaissances. Petit à petit, elle en viendra à remettre ses choix de vie en question et sur ce qui fait le succès de son existence.
Lake est divisé en plusieurs sections, chacune représentant une journée des deux semaines de vacances de Meredith. Chaque matin, elle prend le volant du fourgon de la poste et a un certain nombre de lettres et de colis à livrer aux quatre coins du village. Le jeu prend alors l’apparence d’un simulateur du travail d’un postier, ce qui pourrait devenir monotone, mais le jeu parvient à garder notre attention par la beauté simple de l’environnement et un certain sentiment d’apaisement. On a tendance à vivre nos vies à cent milles à l’heure, mais il fait bon parfois de simplement ralentir la cadence et de respirer un brin. Certaines livraisons mettront Meredith en contact avec les habitants, comme la propriétaire du magasin général et de son éternelle cigarette (c’était les années 80 après tout !), ou la voisine excentrique avec son troupeau de chats domestiques. Certains d’entre eux pourront offrir des tâches supplémentaires à Meredith, comme offrir la magie d’un lecteur VCR, fourni par le club vidéo local, à une population néophyte, ou prendre des photos afin d’offrir des exemples à développer pour la nouvelle chambre noire du magasin général.
Un travail plaisant dans une petite ville tranquille, mais qui peut être redondant
Une fois la journée de travail terminée, on a souvent droit à une conversation téléphonique entre Meredith et ses parents ou avec son patron. Chaque conversation offre un choix de réponses qui auront un impact sur les conversations suivantes ou sur les événements des jours à venir. Aussi, si Meredith a accepté une invitation d’un autre personnage ou s’est offerte pour accomplir une tâche, comme garder les enfants d’une vielle amie, la soirée se déroulera différemment. La partie conversation du jeu est celle qui a le plus d’impact sur l’histoire et offrira des choix et une fin différente. Si Meredith répond froidement à certains interlocuteurs, ces derniers pourraient être blessés et refuser d’offrir leur aide ou une tâche par la suite. Il est même possible de nouer des amitiés et même plus avec certains membres de la communauté. Le tout est baigné dans une atmosphère tout droit sortie des années, avec de nombreuses références à la culture populaire de l’époque. Le club vidéo local, en particulier, regorge de références aux films populaires de l’époque, mais en employant de « légères » modifications à leurs titres.
L’aspect graphisme du jeu est là où le bât blesse un peu. Les artistes ont opté pour un look minimaliste quant aux détails de l’environnement, ce qui donne au jeu une allure plus proche d’un dessin animé que d’un film réaliste. Le peu de détails des personnages et leurs animations limitées font en sorte qu’on a parfois l’impression de jouer à un jeu qui aurait eu sa place sur la console Xbox 360, ou même la Xbox originale. Il arrive souvent que les lèvres des personnages ne bougent pas au bon moment ou même, pas du tout. Plusieurs bogues graphismes sont également présents, comme des personnages qui disparaissent subitement, des trous dans l’environnement quand on bouge la caméra d’une certaine façon et des arbres et arbustes qui ont la fâcheuse manie de passer à travers de votre camion. Cela ne vient pas à dire que le jeu est une horreur à regarder, mais il faut se mettre dans le bon état d’esprit. Ceci est un jeu produit par un petit studio indépendant qui n’a pas les ressources matérielles d’un des joueurs majeurs de l’industrie.
Une radio d’auto qui ne capte qu’une station AM
Côté audio, le jeu brille par une distribution d’acteurs qui font, pour la grande majorité, un excellent travail dans leur interprétation des différents personnages. Ils utilisent les bonnes inflexions et parviennent à rendre les moments émotifs crédibles, sans dépasser les bornes. Pour ce qui est de la musique, votre plaisir dépendra grandement de votre appréciation de la musique country. Le camion ne captant qu’une seule station radio, vous êtes donc limités à la poignée de chansons offertes. Ces dernières sont plutôt bonnes, mais leur nombre limité fera en sorte qu’elles reviendront sur les ondes rapidement. Il est possible d’éteindre la radio pour apprécier les bruits du moteur et de la nature sauvage.
Le jeu prend environ quatre à six heures à compléter, selon les choix du joueur. Ceux-ci viendront influencer la finale du jeu, ce qui lui donne un certain niveau de rejouabilité. Personnellement, j’ignore si je reprendrai l’aventure à nouveau, l’idée de repasser plusieurs heures à distribuer le courrier ne m’étant pas tellement favorable. Pourtant, j’ai bien apprécié mon séjour à Providence Oaks et j’encourage les amateurs de jeux de simulation et d’aventure d’y jeter un coup d’œil.
J’aime
- La sensation de quiétude et l’aspect relaxant du jeu
- La qualité du jeu des acteurs
- L’histoire bien écrite
J’aime moins
- La qualité des graphismes
- Les bogues au niveau de l’environnement
- La monotonie de la jouabilité
La copie du jeu utilisée pour cette critique a été fournie par WitheThorn Digital.
Lake
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Relaxant, mais répétitif
Si on parvient à outrepasser la monotonie de la jouabilité et la pauvreté des graphismes, Lake s'avère être une aventure plaisante et relaxante