Le genre Metroidvania, qui a connu ses heures de gloire sur les consoles SNES et Playstation originale, semble vivre une renaissance depuis quelques années grâce aux développeurs indépendants. Inspiré par des classiques comme Super Metroid et Céleste, le dernier que nous avons eu en main, Kandria, saura satisfaire les nombreux amateurs du genre. Se déroulant dans un univers postapocalyptique où le personnage principal est une androïde aux nombreux talents, le jeu mélange habilement des mécaniques modernes avec un esthétisme rétro rappelant les graphismes des plateformes 8 bits. Avec un monde ouvert et de nombreux activités secondaires, Kandria est un jeu qui en a beaucoup plus dans le ventre quand on s’y penche un peu plus.
- Studio de développement : Shirakumo Games
- Éditeur : Shirakumo Games
- Plateforme disponible : PC
- Prix : 22,79$
- Site officiel
- Page Steam
Le personnage principal est une androïde sophistiquée qui se fait brusquement réactiver après plusieurs décennies. Le monde dans lequel elle se retrouve en est un de ruines après qu’une catastrophe ait réduit à néant la civilisation humaine. Les rares survivants vivent terrés dans des abris de fortunes et dans les souterrains, leur existence se limitant à fouiller dans les tas de détritus pour trouver de quoi se nourrir et forger des outils. La bienfaitrice de l’héroïne, une mutante appelée Catherine, l’intègre rapidement à son petit groupe qui auront chacun des tâches à accomplir, comme réparer le système d’approvisionnement en eau ou aller récolter des champignons comestibles dans les profondeurs. D’autres clans se partagent les maigres ressources de ce monde et leurs interactions sont souvent teintées de tension qui peuvent éclater à tout moment. L’Étrangère, nom attribué à l’androïde par Catherine, aura la possibilité de forger des alliances, mais risquera aussi de s’attirer les foudres des autres survivants si elle n’est pas prudente dans ses échanges. Enfin, le monde regorge de dangers, comme des meutes d’animaux sauvages et des ennemis robotiques provenant d’un ancien conflit.
Un monde futuriste postapocalyptique avec un aspect résolument rétro
Visuellement, Kandria s’inspire de la mode des graphismes de type pixélisé qui ont fait la renommée des jeux comme Minecraft. Les personnages ont peu de détails, mais sont facilement reconnaissables grâce à leurs couleurs vives. Malgré l’aspect primitif du jeu, il compense par une fluidité rapide et aucun ralentissement, peu importe la quantité de personnages et de mouvement à l’écran. Les décors de fond parviennent à faire ressentir la désolation d’un monde après avoir vécu l’enfer de la guerre, comme les gratte-ciels délabrés de la surface et les rares habitations qui tiennent encore debout. Cela étant dit, les images générées lors des conversations laissent un peu à désirer. Les personnages semblent avoir été dessinés avec Microsoft Paint et tranchent fortement avec l’apparence charmante des séquences de jeu. Leurs expressions faciales sont souvent très exagérées, ce qui nous éloigne de la sensation d’isolation et de désespoir du monde du jeu.
Comme mentionné plus haut, Kandria utilise la formule Metroidvania, c’est-à-dire un monde ouvert en 2D, où il est possible de se déplacer presque n’importe où dès le départ. Certaines sections restent hors de portée jusqu’à ce qu’on ait obtenu une habileté supplémentaire, mais la très grande majorité des sections sont accessibles. Il est recommandé d’explorer chaque recoin du monde afin de mettre la main sur des ressources et des reliques qui pourront être échangées contre de la précieuse ferraille qui est nécessaire pour améliorer votre personnage. Pour se défendre, Kandria manie une épée avec laquelle elle pourra effectuer différents types d’attaques qui peuvent aussi être combinées pour maximiser les dommages. Si le jeu peut se jouer avec le clavier, il est définitivement plus agréable avec une manette de jeu. Les contrôles y sont beaucoup plus précis et le jeu reconnait facilement presque toutes les manettes disponibles (j’ai utilisé une manette de Xbox One qui a fait parfaitement l’affaire). En plus des combats et de l’exploration, il est aussi possible d’effectuer des tâches plus calmes, comme pêcher.
Une trame sonore magnifique, des effets sonores plutôt agaçants
La musique du jeu est superbe, avec des arrangements orchestraux mélangés à des vocalises qui donnent une expérience d’émerveillement, malgré la désolation des décors. Par contre, les effets sonores sont plutôt limités et répétitifs. Les bruits de combat auraient eu leur place aisément sur une console comme la NES ou la Genesis. Par exemple, le bruit d’attaque de Kandria est pratiquement toujours le même et, étant donné la quantité de temps passé à combattre des ennemis, on entend le son encore et encore. Les personnages n’ont pas de voix hors champ, tous les dialogues sont affichés sous forme de texte. Cela n’est pas un désagrément en soi. Il est souvent préférable d’avoir des dialogues par écrit plutôt que de subir des performances vocales médiocres. La trame sonore compense largement pour donner au jeu une ambiance agréable.
Ayant été financé sur Kickstarter, Kandria bénéficie de fonctions supplémentaires déverrouillées lors de la campagne. Un module permettant de créer ses propres niveaux a été lancé récemment, ce qui donnera au jeu une option de rejouabilité étendue. Malheureusement, la campagne n’a pas atteint son objectif qui lui permettrait de créer une version du jeu pour la Nintendo Switch, donc l’option PC est la seule disponible.
En conclusion, Kandria est une expérience que les amateurs du genre apprécieront grandement. Ceux qui aiment les jeux avec un aspect rétro devraient aussi y jeter un coup d’œil.
J’aime
- Le look rétro mignon ;
- La trame sonore superbe ;
- La jouabilité solide.
J’aime moins
- Les effets sonores répétitifs et agaçants ;
- Les graphismes lors des conversations.
La copie de Kandria a été fournie par Shirakumo Games.
Kandria
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Solide Metroidvania avec quelques accros
Un aspect rétro pour une aventure futuriste, une trame sonore superbe, mais des effets sonores agaçants.