Une catégorie de jeux vidéo que j’affectionne particulièrement est celle des jeux d’exploration spatiale. Des titres comme No Man’s Sky (la version la plus récente) et Elite : Dangerous sont de bons exemples du genre où le jeu est une simulation de ce que vivrait un astronaute, voyageant de planète en planète. On retrouve un peu ce genre de liberté dans JETT : The Far Shore, un jeu qui vous place dans les bottes d’une exploratrice qui, à bord de son vaisseau, traverse les océans et les continents d’une planète qui servira de nouvelle maison pour son peuple. La sensation de planer, accompagnée d’une superbe trame sonore, est très efficace. Malheureusement, la jouabilité n’est pas au même niveau et manipuler son vaisseau peut rapidement devenir une corvée.
- Studio de développement : Superbrothers, Pine Scented Software
- Éditeur : Superbrothers, Pine Scented Software
- Plateformes disponibles : PS4, PS5 et PC
- Plateforme de test : PS5
- Classement ESRB : E
- Prix : 39,99$
- Site officiel
- Page Epic Games du jeu
JETT : The Far Shore met en vedette le personnage de Mei, une jeune pilote qui habite sur une planète au bord de la catastrophe après des années d’exploitation des ressources et de pollution. Elle fait partie d’un groupe qui a pour mission de trouver une nouvelle planète pour assurer la survie de leur race. Après un voyage en hyper-sommeil de plus de 1 000 ans, les explorateurs sont réveillés alors qu’ils sont en orbite au-dessus d’un monde presque entièrement recouvert d’un océan et où les conditions atmosphériques seraient idéales pour les humains. Mei et son compagnon Isao sont les premiers à mettre le pied sur la planète et leur mission est de cataloguer les formes de vie et les ressources disponibles à sa surface. Après avoir découvert un site adéquat pour un premier avant-poste, d’autres membres de la mission se joindront à eux et les accompagneront dans leur exploration. La tâche ne sera pas aisée car plusieurs dangers menacent les nouveaux arrivants, et certaines espèces de vie locales ne semblent pas vouloir partager leur chez-soi.
Filez au dessus de terre et mer à bord de votre « jett »
La majorité du jeu se joue à bord de votre vaisseau, le « jett » du titre du jeu. Ce petit appareil atmosphérique dispose de trois outils principaux : un scanneur, un phare lumineux et un grappin. Le scanneur permet d’observer certains éléments de l’environnement comme la faune et la flore. Un premier survol pourrait vous informer que cette étrange protubérance est fixée au sol, mais en y regardant de plus près et en essayant diverses manœuvres, vous pourrez en savoir plus, comme des aptitudes dangereuses ou qui pourraient vous être bénéfiques. Cet aspect d’exploration et de découverte est très bien intégrée au jeu et on se plaît à faire connaissance avec une nouvelle sorte de plante. Le phare lumineux n’est pas compliqué, il vous permet de vous éclairer dans le noir, mais aussi de découvrir si une espèce animale est sensible à la lumière ou non. Enfin, le grappin vous permet d’agripper certains éléments de l’environnement afin de les faire interagir avec d’autres, comme un rocher rempli de matière instable peut être projeté sur une surface rocheuse qui bloque votre chemin.
Il n’y a pas de combat en tant que tel dans le jeu, mais cela ne veut pas dire qu’il ne contient pas sa dose de dangers. Certaines espèces locales peuvent être dérangées par vos incursions et agiront avec violence. Votre jett ne disposant d’aucune arme à son bord, vous devrez alors utiliser votre environnement pour vous aider. Par exemple, une race d’insectes géants ressemblant à des moustiques peuvent être distraits par une plante qui, une fois éclatée par l’échappement de votre moteur, libère un nectar dont les insectes sont friands. Un de vos objectifs est de déranger le moins possible l’écosystème local, donc il est presque impossible de tuer un de ses membres.
Des choix sonores quelque peu discutables, mais une trame sonore fabuleuse
Vos objectifs de mission sont fournis soit par votre copilote ou par d’autres membres de la mission et c’est là que l’on trouve la première faiblesse importante du jeu. Les personnages s’expriment en une langue inventée pour le jeu, donc il est obligatoire d’utiliser les sous-titres. Le problème est que souvent, vous recevez des instructions alors que vous effectuez des manœuvres complexes avec votre jett, ce qui se termine souvent par une collision avec une falaise ou une forêt. Les conversations qui se déroulent dans votre base ne contiennent pas ce problème, mais elles ont le désagrément d’être souvent longues. On aimerait pouvoir passer à travers plus rapidement, mais d’un autre côté, il est intéressant d’en découvrir plus sur la culture de ces explorateurs qui semblent avoir un attachement très profond envers leur religion.
La plupart du temps, votre vaisseau est simple à contrôler. Une fois votre moteur en marche, il vous est possible de contrôler sa direction, augmenter sa vitesse temporairement et effectuer des bonds pour atteindre le sommet d’une falaise. Par contre, lorsque vous vous retrouvez dans un environnement plus varié, comme une forêt ou un marécage, effectuer des virages et des sauts devient beaucoup plus difficile. La caméra n’aide pas toujours et va même parfois se placer à un endroit où l’on peut voir à travers le décor. Cette manière de naviguer m’a fait jurer à quelques reprises et j’ai même dû fermer le jeu et le rouvrir car j’étais resté coincé entre deux bosquets d’arbres. Ces désagréments sont d’autant plus frustrants que lorsque les conditions sont idéales, explorer le monde du jeu est très agréable. Voguer à haute vitesse au-dessus des vagues et même parfois au milieu de celles-ci est un plaisir qui ne devient jamais redondant. La trame sonore du jeu est tout simplement superbe et vous immerge complètement dans l’ambiance avec ses airs hypnotiques et réconfortants.
Une qualité du graphisme qui varie du superbe au plus que douteux
Les graphismes du jeu sont de qualité très variable. Ceux de l’environnement sont souvent magnifiques, surtout ceux de l’océan, avec ses vagues géantes. Une fois sur la terre ferme, ça se gâte un peu, avec des textures minimales et un choix de couleurs limité. Même si la version du jeu que j’ai testée était optimisée pour la console PS5, je ne crois pas qu’elle soit très supérieure à la version pour la PS4. Les personnages du jeu ressemblent à s’y méprendre aux figurines de la marque Playmobil. Leurs mouvements s’en tiennent au minimum et leurs expressions faciales sont presque inexistantes. Par contre, je crois que ce choix était de nature artistique afin de donner au jeu une saveur unique.
En conclusion, JETT : The Far Shore se veut être une expérience unique, souvent agréable et fascinante, mais parfois frustrante. Les amateurs d’exploration seront ravis de découvrir les secrets de cette planète.
J’aime
- Les environnements richement détaillés
- La superbe trame sonore
- L’histoire intéressante
J’aime moins
- La jouabilité souvent déficiente
- L’obligation de varier son attention entre l’action et les sous-titres
- La qualité très variable des graphismes
La copie du jeu utilisée pour cette critique a été fournie par l’éditeur.
JETT : The Far Shore
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Intriguant, mais frustrant
Des environnements variés et un sentiment d'exploration sont minées par une jouabilité frustrante et des graphismes de qualité inégale.