Un téléphone intelligent pour un brun, c’est possible ? Eh oui. Huawei, société chinoise aux grandes aspirations, en a fait son mandat avec le Ascend Y300. Celui-ci combine écran de 4 pouces, Android 4.1 Jelly Bean et processeur bicoeur dans un boîtier à cent piastres. Notre propre et ultra sympathique Eric vous en avait même parlé il y a quelques semaines (cliquez ici pour vous rafraîchir la mémoire ou simplement pour en apprécier la prose).
J’ai passé la dernière semaine avec le Y300. J’ai des choses à dire à son sujet. Je veux vous en parler.
À ce prix-là, même la fiche technique est comprise !
Faisons un tour rapide de la fiche technique. Partiellement parce que ça ne dit pas grand chose sur la performance réelle mais aussi parce qu’il n’y a rien de remarquable ici.
Huawei Ascend Y300
- Processeur bicoeur de type Cortex-A5, cadencé à 1 GHz
- 512 Mo de mémoire vive
- Écran LCD de 4 pouces, à résolution de 480×800
- 4 Go de stockage interne, augmentable via une carte microSD
- Caméra principale de 5 mégapixels, caméra frontale VGA
- Android 4.1 Jelly Bean avec Emotion UI 1.0
- Connectique HSPA/EDGE/GSM, Bluetooth 2.1, WiFi a/b/g/n, GPS
- Pis c’est pas mal ça
Design, matériel et performance
Je ne vous surprendrai probablement pas en vous disant que le Huawei Y300 n’est pas une bête de performance. Aussi, il ne s’agit pas d’un téléphone mobile qu’on achète par désir passionnel. De la même façon qu’on n’achète pas du thon de marque Sans Nom par envie impérieuse de se gâter. On achète un smartphone à 100$ parce qu’on a besoin d’un appareil simple, qui fait la job. Parce qu’il faut communiquer. Parce que c’est pratique d’avoir quelque chose qui peut loger un appel au CAA quand son Pontiac Firebird manque d’huile sur l’autoroute Décarie.
Avec cette image aussi surprenante qu’efficace en tête, faisons un tour photographique du communicateur en plastique qu’est le Ascend Y300.
Le design du Y300 n’a strictement rien d’étonnant ou de surprenant. Il s’agit d’un téléphone au look plutôt générique. Certaines petites touches viennent agrémenter son apparence, cependant. Le dos blanc est légèrement nacré, la zone entourant la caméra arrière est jolie. Les côtés de l’appareil sont légèrement polygonaux. La qualité de finition du boîtier trahit son aspect budget. Le dos amovible craque si on appuie dessus. Les touches de volume et d’alimentation, bien que solide, donnent une sensation de fragilité.
L’écran du Y300 est plutôt médiocre. Avec un angle de vision restreint et un solide manque de contraste, on ne sera pas tenté de visionner un film au complet sur celui-ci. Point positif, cependant, au lieu de la classique résolution de 320×480 souvent présente sur les appareils bas de gamme, l’écran du Y300 pousse 480×800 pixels. C’est déjà ça.
Le Y300 s’en sort adéquatement en tant que téléphone. Les appels sont clairs, avec la voix des interlocuteurs parfaitement intelligible, bien que sonnant comme si ceux-ci nous parlaient via une boîte de conserve.
Emotion UI…
Le Huawei Ascend Y300 roule Android 4.1 Jelly Bean avec Emotion UI 1.0. Cette dernière est l’interface personnalisée de Huawei, comme TouchWiz de Samsung ou Sense de HTC. C’est, tristement, un des irritants majeurs de cet appareil. L’interface est lourde, confondante. Il n’y a pas de distinction entre les pages d’accueil et le tiroir d’application. Tout est ensemble, mélangé. Un gros party pour widgets et icônes d’application.
Pour sa défense, Emotion UI n’est pas particulièrement déplaisante pour l’oeil. Mais elle n’apporte rien de nouveau non plus. Le gros de l’apparence visuelle semble tout droit tiré des versions de TouchWiz des années dernières. D’où la sensation de déjà vu que je ressens à chaque fois que j’emploie l’appareil.
L’adaptation française (et canadienne française, dans notre cas) de l’appareil laisse également à désirer. Le clavier tactile Huawei arrive en version française et anglaise… Sauf que le clavier en français est en layout AZERTY et pas en QWERTY. Il s’agit donc d’un clavier français de France. Dans certaines applis système, horloge par exemple, l’interface affiche le texte en utilisant des guillemets allemands. En gros, l’adaptation est bâclée.
Par chance, aussi irritants que soient l’interface et le clavier, ils sont aisément corrigibles. Une simple installation d’un lanceur alternatif (Nova Launcher est un de mes favoris) et du clavier Google améliore grandement l’expérience. Sauf que le marché cible de l’appareil n’aura pas tendance à faire cela. Je me vois mal expliquer à ma mère comment installer un lanceur alternatif et remplacer son clavier par défaut.
Puis, pour compléter cette section, discutons brièvement de la performance de l’appareil. Elle est, en un mot, bien passable. Chrome, Instagram, Candy Crush Saga et autres applis fonctionnent relativement bien, mais lentement. Tristement, les plantages sont fréquents sur le Y300. Instagram plante régulièrement lors de la lecture d’une vidéo, Chrome gèle si une page est lourde. Même Emotion UI devient catatonique pendant plusieurs secondes si on effectue quelques manipulations trop rapidement, probablement sous le coup de l’émotion. Le côté positif de tout cela est que la pile dure une éternité entre les charges (ou 3-4 jours, selon votre utilisation).
Multimédia, mais pas en même temps
Le Y300 est équipé d’une caméra de 5 mégapixels pouvant également enregistrer de la vidéo en 480p. Le smartphone possède également une fente microSD, pouvant donc le transformer en baladeur numérique avec stockage décent, à peu de frais.
La lecture audio fonctionne plutôt bien. L’appareil ne semble pas ralenti lors de la lecture d’audio, autant provenant du stockage interne, de la carte microSD ou d’un service en ligne comme Rdio. J’ai remarqué, cependant, quelque chose de bien particulier. Si l’égalisateur de fréquences est activé, que de la musique joue et qu’une page web se charge en même temps, l’égalisateur sera désactivé durant le chargement de la page et se remettra en marche une fois la page chargée. C’est plutôt étrange, je vous le dit tout de suite.
L’appareil est également capable de lire avec un certain aplomb de la vidéo, incluant de la vidéo provenant de YouTube.
La caméra produit des photos décentes. C’est une belle surprise. Clairement, elle ne saura rivaliser avec les iPhone 5, Galaxy S4 et Lumia 1020 de ce monde, mais elle permettra de bien saisir les moments de la vie. Son étendue dynamique est un peu limitée, ce qui fait que les zones de haut contraste souffrent, mais sinon, la résolution des détails est plus qu’adéquate et les couleurs sont correctement reproduites. Bien !
En voici quelques exemples. Notez la perte de détails dans la photo du kiosque de fleurs.
Conclusion
En téléphonie mobile, cent dollars ne vont pas loin. Un téléphone classique, inintelligent, coûtera généralement près de 80$. Alors un smartphone pour un brun, ça se prend bien. Mais ce faible coût implique des compromis.
Ceci dit, le Y300 fait admirablement bien la tâche en tant que téléphone. Il fait, aussi, correctement son travail de téléphone intelligent. Il s’agit d’un appareil de secours, d’un téléphone mobile pour les gens qui n’en ont besoin que de temps en temps. Il s’agit d’un parfait premier smartphone, une avancée peu coûteuse dans le monde addictif de la connectivité constante. L’important est de savoir ce que l’on achète et de moduler nos attentes en conséquence.
Le positif
- Excellente autonomie sur pile ;
- Appels vocaux solides ;
- Son prix.
Le négatif
- Le boîtier manque un peu de solidité ;
- Emotion UI semble gauche et mal adapté ;
- Plantages fréquents lors de l’utilisations d’applis aux demandes soutenues.
Le dernier mot
Le Huawei Ascend Y300 est un peu comme le brocoli ou les All-Bran. On éprouve rarement un sentiment de passion brûlante pour ceux-ci, mais ils sont fiables et toujours là quand on en a besoin. Puis, pour cent dollars, bien peu d’autres appareils offrent autant de polyvalence.
Le Huawei Ascend Y300 est disponible chez les opérateurs Bell et Virgin Mobile.
Voir aussi : Ascend Y300 (Site officiel de Huawei Canada. Notez les hilarantes erreurs dans les spécifications)
Très mal écrit cet article.