Golem : thématique ou mécanique ?

De temps à autres, on tombe sur un jeu dont le thème est plus intriguant que la moyenne. Autre chose que du commerce dans la méditerranée, le Moyen Âge européen ou encore un énième jeu de trains. Golem nous fait revivre une fable de la tradition juive où les élèves d’un rabbin tentent de contrôler des golems de la légende. Ils devront étudier, garder un œil sur les golems et construire des reliques ainsi que d’autres golems. Saurez-vous gérer le tout afin de faire un maximum de points et triompher de vos adversaires. Regardons ça ensemble !

  • Auteurs : Flaminia Brasini, Virginio Gigli, Simone Luciani
  • Illustrateurs : Francesco Ciampi, Roberto Grasso
  • Éditeurs : Cranio Creations (anglais), Intrafin Games (français)
  • Nombre de joueurs : 1 à 4
  • Âge : 14 ans et plus
  • Durée : 90 à 120 minutes
  • Année : 2021
  • Page officielle du jeu
  • Page BoardGameGeek

Thématique

Si la thématique est originale, elle n’est pas si présente que ça. On pourrait s’attendre, avec un titre comme Golem, à une histoire bien ficelée ou à tout le moins à un minimum de narratif mais il n’en n’est rien. Non pas que le jeu soit mauvais, c’est un euro respectable et bien fait, mais la thématique est plutôt plaquée comme dans un grand nombre de jeux à l’européenne. C’est comme si la thématique ne servait plus à rien une fois les explications du jeu terminées. Seul endroit où la thématique semble collée, les trois rues où se promènent vos élèves et où travaillent vos golems. Les élèves doivent, autant que possible, rester près de golems pour mieux les contrôler. Enfin, c’est au moins ça !

Mécaniques de jeu

Côté mécaniques de jeu, nous sommes ici devant un hybride entre la sélection d’actions et la pose d’ouvriers. À votre tour, vous devrez choisir une bille (deux fois) d’une certaine couleur qui sera associée à une action. Vous pourrez ainsi faire l’action associée avec l’endroit de la bille mais aussi, peut-être faire avancer un élève, afin de ne pas s’éloigner des golems. La troisième action est la pose de votre rabbin qui lui aussi fera une action (celles-ci changent à chaque manche). Il y a aussi un côté gestion de ressources qui n’est pas à négliger car vous devrez créer d’autres golems avec de l’argile, acheter des livres et fabriquer des artéfacts. Il y a un peu de tout mais c’est quand même bien fait.

 

Rejouabilité

C’est un jeu de planification et de réactions. En effet, plusieurs aspects du jeu vous permettront de choisir d’améliorer certaines actions en collectionnant des livres ou en fabriquant des golems. Il en va de même pour les artéfacts, vos choix vont grandement influencer le déroulement de votre partie. C’est aussi un jeu où vous devrez réagir aux choix de billes qui vous seront offerts. Le distributeur de billes (la synagogue), mélangera les billes pour vous offrir des choix différents d’une manche à l’autre, vous aurez donc des parties qui seront toujours un peu différentes. De plus, les objectifs de fin de partie sont nombreux et il est possible d’en acquérir d’autres en cours de partie. Il y aura donc beaucoup de rejouabilité. Pour ceux qui s’inquiètent d’une trop grande part de hasard, rassurez-vous, il y a des moyens de contourner le tout comme dans tout bon jeu à l’européenne.

Originalité

Comme je le disais d’entrée de jeu (sans mauvais jeu de mots, ça n’a pas de fin), la thématique elle-même est assez unique. C’est juste dommage que la thématique de Golem soit très plaquée sur les mécaniques du jeu. Non pas que l’assemblage mécanique versus thématique soit mauvais, mais juste qu’on ne profite pas tellement de la thématique pour explorer des histoires du folklore relié aux légendes sur les golems. C’est essentiellement un jeu où vous devrez avancer sur des pistes différentes autant sur votre plateau personnel que sur le plateau central. Comme vous avez trois actions par tour et qu’il n’y a que quatre tours, vous aurez intérêt à maximiser le tout. C’est assez stimulant de devoir optimiser ainsi vos actions.

Qualité de la production

Si la qualité générale du jeu n’est pas un problème, il y a quand même de petits irritants. Première constatation, encore une fois, la qualité des cartes n’y est pas. Elles sont beaucoup trop minces et le sens du grain du papier fait qu’elles sont molles. Dommage ! La synagogue, comme distributeur de billes, est assez intéressante. Par contre, je ne suis pas certain que le concept soit le plus efficace pour s’assurer d’une distribution aléatoire des billes. Déjà, sur les forums de BGG, on peut trouver des synagogues de remplacement qu’on peut imprimer en 3D. Sinon… carton, meeples, etc. sont acceptables et vous n’aurez pas l’impression que la production est mauvaise ou de piètre qualité.

En guise de conclusion

La grande question est de savoir si Golem est un bon jeu. Eh bien oui, le jeu est intéressant et assez engageant. Clairement c’est le genre de jeu où on ne peut définitivement pas tout faire mais qui nous donnera des choix intéressants (douze actions de base par partie). Pas du tout pour les joueurs thématiques mais plutôt pour ceux qui se passionnent pour les mécaniques de jeux et comment elles interagissent entre elles. Un mode solo est inclus pour ceux qui aime également jouer et tester les jeux par eux-mêmes. Ne l’ayant pas essayé, je ne peux malheureusement pas vous donner mon opinion sur le sujet. En attendant, j’attends le moment de jouer d’autres parties pour explorer d’autres moyens pour tenter de gagner à Golem.

J’aime

  • Les choix engageants d’actions
  • Les moyens de varier le jeu pour augmenter sa rejouabilité
  • Les nombreux objectifs de fin de partie

J’aime moins

  • La piètre qualité des cartes
  • La thématique plus ou moins présente
  • La symbolique parfois difficile à comprendre

La copie de Golem a été fournie par Asmodee Canada.

Golem

Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir

À essayer !

De belles mécaniques malgré une thématique plaquée.

À propos de Martin Lauzon

Amateur de jeux de société, de comic books américains, de BD québécoises et européennes, YouTuber amateur, artiste visuel et musicien. J'ai trop de passe-temps alors j'ai décidé d'ajouter Geekbecois à la liste.

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