Femdemic est un bien étrange spécimen de jeu vidéo, où plusieurs genres se côtoient sans vraiment réussir à bien cohabiter. Il fait également partie du nombre plutôt restreint de jeux dont le public cible est les adultes, car il aborde des sujets matures et contient de la nudité (qui peut être désactivée si nécessaire). Son studio de production, Rel.Pink, se spécialise dans ce qu’ils appellent des jeux « sexuellement positifs » et qui favorisent une acceptation de la communauté transgenre. Malheureusement, si ce point de départ est noble, la partie jeu laisse grandement à désirer.
- Studio de production : Rel.Pink
- Éditeur : Rel.Pink
- Plateforme disponible : PC
- Classement ESRB : AO
- Prix : 19,49$
- Site officiel
- Page Steam
Deux modes sont inclus dans Femdemic : libération et asservissement. Dans les deux cas, le joueur incarne un virus qui a la faculté de transformer un homme en femme en pénétrant dans diverses parties du corps et en se multipliant. On a le choix parmi plusieurs spécimens qui viennent d’un peu partout dans le monde, un choix purement esthétique qui viendra influencer l’apparence de votre hôte.
La première partie du corps affectée est toujours le système immunitaire. Il faut l’envahir le plus rapidement possible, car il lui est possible de vous anéantir. Vous êtes au départ qu’un seul virus, l’alpha, et ce dernier flotte simplement dans le néant qu’est le corps de l’hôte. Rapidement, il générera des hormones qui s’accumuleront dans votre banque et qui vous permettront d’acheter d’autres types de virus qui eux aussi contribueront à votre magot. Les entités virales coûtent de plus en plus chères, mais à chaque fois elles produisent plus rapidement et en plus grande quantité.
Un jeu de stratégie qui vous demande de cliquer, et cliquer, et…
Vos hormones peuvent aussi être utilisées pour améliorer les capacités de vos virus, ce qui les rendra plus efficaces. À un certain moment, vous en aurez suffisamment pour envahir un autre système du corps de votre hôte, comme la poitrine, le visage et certaines parties du cerveau. À chaque fois, vous aurez à recommencer l’accumulation d’hormones et le développement des virus. Il est important de bien choisir les zones à explorer, car aller trop vite pourrait alerter le système immunitaire ou rendre l’hôte confus et malheureux.
Parlant de l’hôte, vous aurez toujours une image de ce dernier à gauche de l’écran et vous pourrez suivre les modifications que vos virus viennent apporter à sa morphologie. Par exemple, se concentrer sur le visage fera que ce dernier sera plus féminin et la pilosité faciale viendra à disparaître. La taille s’affinera, la poitrine se développera et même la taille physique sera réduite. Il est aussi important de ne pas oublier le cerveau, car celui-ci est le centre de l’acceptation et de l’amour-propre, des caractéristiques qui viendront largement influencer les émotions de l’hôte.
Deux modes de jeu pour un expérience plus douce ou plus intense
Comme il était mentionné plus tôt, le jeu offre deux modes différents. Le mode Libération se veut être l’option positive, où le but est de non seulement modifier l’apparence de l’hôte, mais aussi de travailler sur son acceptation personnelle. L’émotion principale est la joie, qui est représentée par l’émoticône classique du visage. Si au départ ce dernier est souriant, il passera rapidement à l’état neutre et au désespoir si les changements apportés à son corps sont trop rapides. Un moral à plat fera en sorte que certaines parties du corps cesseront de produire des hormones complètement jusqu’à ce que le joueur parvienne à maîtriser le système immunitaire.
Le deuxième mode est Asservissement, une option plus coquine qui donne au jeu son classement Adults Only. Dans ce mode, le joueur incarne un virus extraterrestre qui peut seulement passer d’un hôte à l’autre par une relation sexuelle. Le problème est que la population féminine terrestre est complètement immunisée contre le virus. Il n’a donc pas d’autre choix que d’infiltrer le corps des hommes afin de les transformer en femmes susceptibles d’être affectées par le virus.
La plus grande différence entre les deux modes est les parties du corps que le virus viendra envahir. Dans Libération, on privilégie le sens de l’acceptation, donc on vient affecter les parties du cerveau qui gèrent l’estime de soi et les émotions positives. Dans Asservissement, le but est de rendre l’hôte le plus sexuellement actif afin de contaminer le plus d’hommes possibles. Les parties du cerveau atteintes sont donc celles de l’excitation physique et de l’exhibitionnisme, deux éléments qui attireront la gent masculine.
Un jeu coté Adultes seulement, mais qui n’excitera personne
Femdemic contient du contenu pour adultes, mais ce dernier est plutôt léger. S’il est possible de dénuder complètement son hôte, les graphismes du jeu sont plus de type dessins animés que films érotiques. Le mode Libération offre l’option de masquer toute forme de nudité pour ceux qui préfèreraient une expérience plus subtile. Le mode Asservissement contient certaines séquences où l’on peut voir l’hôte s’adonner à des pratiques intimes, mais celles-ci ne contiennent aucune image explicite. De plus, les personnages gardent toujours la même expression, ce qui donne l’impression de voir deux mannequins copuler.
Le jeu inclut plusieurs lignes de dialogue qui sont positives pour le mode Libération et humoristiques pour Asservissement. Dans ce dernier, vous serez informé de la situation mondiale et des efforts de la race humaine pour comprendre d’où vient cette épidémie et comment la combattre. Si les répliques peuvent faire sourire au début, elles deviennent rapidement répétitives.
Répétitif serait le meilleur adjectif pour décrire le jeu. On passe le temps à regarder le même menu et on attend que la quantité d’hormones soit suffisante pour progresser. Le problème est que ce processus est très lent et ne demande que peu d’interventions du joueur qui finit par se lasser rapidement.
Des idées de départ intéressantes minées par une jouabilité médiocre
Les développeurs mentionnent que Femdemic n’est pas un jeu auquel on passe de nombreuses heures et que le processus de développement des virus se fait même lorsque le jeu est fermé. Le problème est que lorsqu’une partie du corps atteint un niveau de contamination, le jeu n’effectue pas la mise à niveau automatiquement, ce qui fait que la progression est complètement arrêtée. On n’a donc pas le choix que d’y revenir rapidement si l’on souhaite avancer un tant soit peu.
Au bout du compte, Femdemic tente de performer dans plusieurs genres de jeu, mais en échouant presque à chaque fois. Le jeu de stratégie est lent et ennuyant, la critique sociale et l’acceptation de la population transgenre est très limitée. Même ceux qui seraient tentés par l’appellation Adultes seulement n’y trouveront pas leur compte. Les graphismes médiocres et l’absence totale d’expressions faciales chez les personnages lors des scènes intimes ne provoqueront pas d’excitation du tout.
En conclusion, malgré que le sujet de départ du jeu et que certains de ses aspects soient intéressants, le produit final est bien trop ennuyeux pour maintenir l’intérêt passé quelques minutes.
J’aime
- Les idées de base du jeu ;
- Certains dialogues sont rigolos.
J’aime moins
- La jouabilité ennuyante et répétitive ;
- L’absence presque totale d’une trame sonore ;
- Les graphismes médiocres et l’expression faciale figée des personnages ;
- L’échec presque total dans toutes les sphères du jeu.
La copie de Femdemic utilisée pour cette critique a été fournie par Rel.Pink.
Femdemic
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Concept intéressant, terrible jouabilité
Malgré des idées de départ intéressantes, la jouabilité médiocre et répétitive de Femdemic en font une terrible expérience de jeu.