Malgré mon penchant pour les jeux vidéo, les séries télés, les films cultes, etc., il était clair dans ma tête que mon enfant ne serait pas un drogué de technologie. Je respecterais les recommandations de Naître et grandir qui stipulent qu’un enfant de moins de deux ans ne devrait pas être exposé à la télévision ou plutôt en fait, aux écrans.
La réalité
En pratique, la donne a changé. Treize mois plus tard, et beaucoup de nuits blanches à mon actif, il m’arrive à l’occasion d’allumer la télévision sur son émission fétiche, La Garde du Roi Lion ou communément appelée comment revivre mon enfance par procuration. Je me console en me disant que c’est 20 minutes et pas nécessairement à tous les jours. Je me suis rendue compte au fil des jours que la télévision n’est pas la seule technologie que les enfants côtoient.
Les écrans, c’est notre téléphone intelligent, la télévision, l’ordinateur et les tablettes. Je réalise que peu importe où mon garçon pose le regard, il y a un écran. Une tablette sur l’îlot de cuisine, une télé qui trône au salon, un téléphone intelligent sur le bras du sofa, l’ordinateur dans le bureau… J’ai cependant réalisé que la technologie d’aujourd’hui, c’est plus que des écrans.
À treize mois, mon garçon comprend que Google Home peut lui parler. Ça n’a pas été long pour lui de comprendre que mes ‘’clefs’’ de voiture permettent de faire faire des bruits à la voiture. Il sait que s’il appuie sur le bouton dans l’auto, celle-ci va démarrer. Mon téléphone est pour lui une boîte à musique qui diffuse la musique de La Garde du Roi Lion. Quand on pointe un appareil photo, il sourit. Les écrans lui permettent aussi de parler et d’interagir avec mamie et papi quand ils sont loin. C’est sans compter ma montre, la domotique dans son ensemble et j’en passe.
Vers l’extérieur et plus loin encore
De l’autre côté, mon garçon sait aussi ouvrir le moustiquaire afin d’aller jouer dehors. Quand il veut faire du vélo, il vient me porter son casque. S’il souhaite aller dehors, il tente d’enfiler ses chaussures lui-même. Il traîne sa canne à pêche partout en essayant de pêcher tout ce qu’il trouve. Les modules et descendre les glissoires sur le ventre ne sont nullement un obstacle pour lui. On distingue clairement chez lui un intérêt pour l’extérieur et les acrobaties. Le tout, malgré l’environnement technologique qui l’entoure pourtant au quotidien.
Je croyais minimiser les expositions à la technologie et favoriser un développement moteur. Je réalise cependant que je ne peux éviter toutes les technologies pour mon garçon. J’avais déjà en tête de prôner la motricité libre à la maison et d’aménager son environnement selon la méthode Montessori. Le mot d’ordre est que l’enfant doit être libre de ses gestes et moins il y a de piles, mieux c’est. Puis, je réalise qu’il se développe de façon autonome et qu’il apprend à tirer du plaisir des deux manières. Étonnamment, il semble doser de lui-même ses expositions aux écrans et autres technologies.
Mais après ?
Je suis dans les premières générations des consoles de jeux. J’ai connu les SEGA Genesis, NES, GameCube, PS1, nommez-les. C’était nouveau et pas nécessairement présent dans chaque foyer. Aujourd’hui, la réalité est tout autre. Je réalise que le travail que j’ai à faire n’est pas tant sur mon enfant, mais sur moi. C’est moi qui dois ranger mon téléphone en sa présence. C’est à moi de faire mon rattrapage télé lorsqu’il est au lit. C’est à moi de sortir dehors avec lui et de l’accompagner dans ses découvertes. C’est également à moi de ne pas jouer à mes jeux en sa présence et d’accepter de perdre une ou deux guerres de clans à Clash of Clans ou Clash Royale.
Puisque nos enfants apprennent par imitation, c’est à moi de définir ce que je considère, avec l’aide des recommandations, un usage adéquat des nouvelles technologies. Je crois aussi qu’il faut que j’apprenne à lui faire confiance.
C’est certain qu’avec la nouvelle prise de position de l’Organisme Mondial de la Santé (OMS) qui reconnaît la dépendance aux jeux vidéo comme maladie mentale, cela me fait vivre un stress pour la future génération. C’est sans compter les autres problématiques qu’on voit émerger avec les égoportraits (surtout quand Wikipédia dédie une page aux morts et blessés), Facebook, etc. Je me rends compte que ma passion pour la culture geek me permet d’être à l’affût de tout cela et que c’est parfait. Puisqu’au fond, on peut difficilement enseigner quelque chose qu’on ne connait pas.
Finalement, rien ne sert de démoniser les technologies, mais nous avons tout à gagner à montrer à cette nouvelle génération comment réussir à bien doser et tirer avantage des deux mondes.