[critique] Xbox 360, PS3 – Dark Souls

En Bref :

Après une entrée discrète avec son premier volet, Demons Souls a été acclamé par la foule qui l’a reçu. Ce jeu est reconnu pour être particulièrement difficile. Pour l’avoir joué, je peux vous dire qu’il est impardonnable et cruel. Est-ce que le deuxième jeu de la série, Dark Souls, est aussi cruel que son prédécesseur ? Je dirais qu’il le met en laisse et le pavane devant tous.

Fiche technique :

Développeur : From software

 Éditeur : Namco Bandai (From Software pour le Japon)

Support : Xbox 360, PlayStation 3

Type : Action, jeu de rôle

Nombre de joueurs : 1-4

Langue : Anglais/Français

Scénario :

Nous sommes accroupis dans le recoin d’une cellule de prison. Quelqu’un ouvre la grille au plafond et y laisse tomber un cadavre, avec la clé de notre porte de cellule sur lui. On ouvre la porte, suit le tutoriel jusqu’à la cour intérieure, on ouvre la porte et….. on meurt écrasé par un démon qui visite la prison de façon inexpliquée. On se relève au feu de camp le plus près, se sauve du démon, fait un bref arrêt aux égouts, trouve une arme minimale et on revient lui rendre la monnaie de sa pièce. Ensuite, on explore le sommet de ce qui semble être la montagne où la prison est située, pour être enlevé par un aigle géant. Nous sommes en fait un corps sans âme qui rôde sur la planète, sans but. Toutefois, une légende veut qu’un de ses corps soit un héros qui prolongera l’ère du feu (et des dragons) ou l’arrêtera pour débuter l’ère de la Noirceur (et des humains). Nous croyons donc que nous sommes ce corps choisi et entreprenons le pèlerinage qui nous est proposé.

Graphisme :

Les graphiques sont encore une fois identiques à ceux de son prédécesseur. Ils sont clairement créés par le même engin. Les poupées de chiffon (oui, c’est « ragdoll », mais en français) sont encore gérées par Havok, ce qui enlève un peu de sérieux au jeu. Il y a certains endroits où l’on voit une baisse flagrante des images par secondes (fps), surtout lors d’événements scriptés, comme des embuscades ou des dragons qui incendient des ponts pendant que nous traversons (Uh oh, c’est quoi ç…. *Cramme*). Dark souls, ainsi que Demon s Souls misent sur des couleurs neutres et foncées et sur un univers sombre. Je crois que cela nous force à nous concentrer sur l’image, ce qui aide au sentiment d’immersion. L’éclairage est rare et le peu qui nous est offert a un effet minime sur l’environnement. Tout est hideux et j’aime ça. Le jeu ne pourrait pas être pris au sérieux sans être laid.Dark Souls

Durée de vie :

Je dirais que c’est très variable. Dark Souls se joue un peu comme lorsqu’on attend les punchs dans un film à suspens : la première fois, on est surpris, la deuxième fois, on est fier de l’avoir vu venir, la troisième fois n’arrive pas, ou encore on cherche des moyens différents de passer l’obstacle. On a multiples classes, mais qu’un seul monde à explorer, mais quel monde ! Les niveaux sont longs et requièrent plus qu’un essai avant de passer au prochain point de sauvegarde.

Certaines fois, on se rend aussi compte que quelques objets nous ont filés entre les doigts, ou que les points de caractéristiques que nous avons attribués à notre personnage ne sont pas optimaux. Donc, on se rend à l’évidence et on recommence. On perd dans le processus feu Phibius, fier archer qui ne se bat pas avec un arc, faute d’être efficace.

Mon commentaire est vrai pour 90 % des jeux, oui, mais pour Dark Souls, j’ai perdu 10 heures de jeu avec mon archer, pour rattraper son progrès en 2 heures avec mon deuxième personnage. Cela étant dit, le jeu est extrêmement difficile, même après 2-3 passages dans le même niveau.Dark Souls

Jouabilité :

Dark Souls reste à ce jour le seul vrai « action RPG » de ce monde pour moi. Les gâchettes de gauche servent pour le bras gauche du personnage, celles de droite pour le bras droit du personnage. C’est simple, c’est efficace et ça élimine le besoin d’avoir des menus présents dans l’écran. Cela nous culpabilise encore plus lorsque nous attaquons sans répit et que nous mourrons par un coup dans le dos, que nous n’avons pas pu bloquer parce que nous étions en train de frapper. Les contrôles sont simples et nous savons exactement ce que chaque coup implique en terme d’animation et de temps de repos entre les attaques, donc c’est souvent nos propres décisions qui mènent à notre mort.

Autre point que j’ai adoré, c’est la possibilité de porter un objet dans chaque main, sans avoir besoin d’être avancé dans l’histoire ou de développer des habiletés en jeu. Conséquemment, chaque objet a un minimum de statistiques défensives et offensives. Cela veut dire que si je veux jouer un voleur avec deux dagues, plutôt qu’avec une dague et un bouclier, je peux. Cela ne bloque évidemment pas aussi bien qu’un bouclier, mais les vrais voleurs ne bloquent pas, ils évitent et parient les coups. Donc cela donne la chance de créer des combinaisons d’équipement presque infinies.

Cela étant dit, il n’y a rien de ce que j’ai décrit qui a été rajouté depuis Demons Souls. Ce sont toutes des choses qui étaient déjà présentes dans le premier jeu. Cependant, je ne saurais assez mentionner que le jeu est extrêmement difficile. Si vous recherchez un jeu qui a une histoire simple et qui se joue facilement, ne pensez même pas à Dark Souls. Si vous recherchez plutôt une expérience intense qui sait récompenser les choses les plus simples, comme éviter un baril enflammé dans une cage d’escalier étroite sans autre issue que de courir plus vite que le baril, c’est le bon jeu pour vous.

Une autre option de jeu innovatrice est la possibilité d’envahir la partie d’un autre joueur quelque part dans le monde, soit pour l’aider (dans ce cas, c’est lui qui décide s’il nous laisse l’aider ou non) ou pour le tuer et voler quelques une de ses âmes, qui sont monnaie d’échange dans le jeu. Heureusement, le jeu est équilibré : ce ne sont que les joueurs « humains » qui ont toute leur humanité qui peuvent être envahis. L’humanité est un nouveau système implémenté, ce qui donne une marge de manœuvre limitée comparativement au premier jeu. Dans le premier jeu, on tuait un « boss », on redevenait humain, mais ce n’est pas le cas ici. La première fois que l’on tue un « boss », il laisse tomber un objet, qui est l’humanité. Celui-ci est très limité dans le jeu et comme dans le premier, mourir signifie perdre son humanité. Donc pour rester humain il faut être bon, ou tout nouveau et pas loin dans le jeu. Pour envahir il faut que le joueur soit humain, donc bref, quand l’humanité va, tout va.

Dark Souls ajoute aussi une fonctionnalité toute nouvelle, que je n’ai malheureusement pas vue à l’œuvre en 30 heures de jeu. L’inventaire et limité, et les objets ne se vendent pas, donc parfois on doit laisser des objets par terre. Le manuel d’instruction clame que les objets laissés par terre, après un certain temps, deviennent hantés et peuvent envahir le niveau où ils ont été laissés, dans la partie d’un autre joueur en ligne. Celui-ci devient plus puissant avec le temps, mais donne aussi l’objet qu’il était au tout début avant d’être hanté. Évidemment, plus il devient puissant, plus la récompense pour le tuer devient intéressante, soit des versions améliorées de l’objet de départ, etc. Malheureusement, je n’ai pas vu de tels objets durant ma partie. Je reste rarement humain pour plus de 15 minutes donc j’ai rarement l’occasion d’affronter autre chose que les monstres habitant les niveaux.

Dark Souls

Sons :

C’est le genre de jeu auquel je jouerais avec le volume au maximum sur un système 5.1. Pas parce que la musique est excellente, non. C’est simplement parce que les seuls sons produits sont ceux des éléments mobiles des niveaux, et des monstres. Souvent, le seul moyen de voir venir notre mort est dans le bruit que nos agresseurs font, cachés dans la prochaine porte à gauche dans ce corridor mal éclairé. Parce qu’autrement, on ne saurait détecter leur présence. Par contre, mes installations ne sont pas 5.1, et je dois me fier aux sons de la télévision avec ses deux petits haut-parleurs modestes. Le volume parfait est très difficile à atteindre, parce que 80 % du jeu est très silencieux, donc on met le son moyen fort. Puis, un jour en traversant un pont (tiens, ça vous est familier ?), un dragon passe, en rugissant et en brûlant tout sur son passage. C’est un dragon, donc on parle d’un rugissement type camion monstre dans une salle écho sans bouchons pour les oreilles, donc on descend le volume en jurant et en traitant le dragon de tous les noms. Sauf que, après le dragon, l’environnement redevient silencieux, donc on doit remonter le volume.

 

Verdict : on passe/à acheter !

Encore deux choix ! Très simple. Joueurs occasionnels, s’abstenir, ce n’est vraiment pas le jeu pour vous. Joueurs expérimentés (hardcore), à acheter. Le jeu est difficile et c’est un genre de difficulté qui n’est pas attrayante pour un joueur de niveau bas ou moyen, mais qui est rafraîchissante sur un marché ou la difficulté se retrouve majoritairement en ligne, contrôlée par le talent des autres joueurs avec qui on joue. Ce jeu est hors de tout doute matière à briser une manette dans un excès de rage, mais il est incroyablement bon pour un joueur qui est capable de relever les défis qu’il propose. Quand le texte en arrière de la boîte vous accueille avec quelque chose comme « préparez-vous à mourir », ce n’est généralement pas bon signe, d’autant plus que contrairement à certains jeux qui ne s’en servent que pour attirer les joueurs, ce jeu-ci ne ment pas.

À propos de Jonathan Lemonde

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Un commentaire

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