Certains albums ont su marquer les générations. On n’a qu’à penser à Dark Side of the Moon de Pink Floyd ou Back in Black de AC/DC. Pour moi, l’album qui a su définir mon adolescence est sans contredis The Edges of Twilight par le trio canadien The Tea Party. Composé de trois amis d’enfance de la ville de Windsor en Ontario, Jeff Burrows (percussions), Stuart Chatwood (claviers et basse) et Jeff Martin (guitares et voix), le groupe a su charmer un vaste auditoire avec son savant mélange de rock, de blues et de musique du Moyen-Orient. L’album célèbre cette année son vingtième anniversaire et pour souligner cet événement, le groupe l’a ressorti en version remasterisée de luxe avec un CD de matériel supplémentaire et a aussi entrepris une tournée qui les amènera d’un bout à l’autre du Canada, ainsi qu’en Australie au mois de novembre, où ils joueront l’album dans son intégralité, Ils étaient de passage au Théâtre Corona pour deux soirs, dont un à guichets fermés, et j’ai eu le bonheur d’assister à celui du vendredi 18 septembre.
D’entrée de jeu, le groupe n’a pas mis longtemps à mettre la foule dans poche, le Corona étant rempli à craquer de fans dévoués. Dès les premiers accords du premier titre de l’album, Fire in the Head, la foule a accompagné le chanteur et n’a cessé de le faire jusqu’à la dernière note. Une fois le deuxième titre, The Bazaar, terminé, Jeff Martin a accueilli la foule en français, lui souhaitant la bienvenue à la « célébration de The Edges of Twilight ». Il n’en fallut pas plus pour que le délire s’empare de tous les spectateurs, qui ont offert cris et applaudissements nourris tout au long du spectacle. La première partie était composée de tous les titres de l’album joués dans l’ordre, suivi d’un court entracte pour que chacun puisse reprendre son souffle. La deuxième partie, comprenant des titres pigés dans leur vaste catalogue d’albums, a su ramener la même énergie, surtout lorsque le chanteur a récité un passage du Seigneur des Anneaux (« One ring to rule them all… ») avant d’enchaîner avec un titre favori de la foule, l’ésotérique Psychopomp. Le rappel a été composé d’un de leurs titres les plus connus, le puissant Temptation, mais la foule n’en avait pas eu assez. Malgré les lumières allumées et les nombreux signes des techniciens que le spectacle était terminé, la foule manifestait son enthousiasme de façon tellement bruyante que le groupe n’a pas eu d’autre choix que de retourner sur scène pour interpréter un titre titre de leur deuxième album, le célèbre The River. Un pur moment de magie (et de folie !).
Le spectacle m’a rappelé à quel point le groupe est spectaculaire sur scène, que malgré le fait qu’il ne soit composé que de trois membres, il nous donne l’illusion d’en avoir deux ou trois de plus. Il m’a également replongé au milieu de toutes ces soirées que je passais à jouer à Civilization II sur mon PC au son de l’album, et aussi combien il a su marquer ma vie. Je ne peux vous recommender suffisamment de vous le procurer, surtout dans sa nouvelle édition où le son est meilleur que jamais !