Depuis deux semaines, je trimbale dans mon sac à dos ma nouvelle console, la PS Vita. J’ai eu amplement le temps de jouer avec les jeux qui m’ont été offerts, ainsi qu’avec l’interface générique de la Vita. Alors, qu’en pense-t-on ? À titre indicatif, c’est inévitable, je vais comparer quelque fois la PS Vita à la 3DS, puisque c’est son concurrent direct pour cette génération de consoles portables. J’y ai aussi ajouté, vu que la taille importe, une image comparative de la Vita et du PSP-3000.
Fiche technique :
- Développeur : Sony
- Type : Console
- Connectivité réseau : WiFi/ 3 G
Écran :
L’écran OLED est super. Il est grand et large avec son format 16:9 sur 5 pouces. Les 16 millions de couleurs sont vibrantes et donnent un fini plus qu’agréable. Petite comparaison rapide : l’écran est à lui seul aussi gros qu’un iPhone 4S. On double le tout d’une interface tactile simple à utiliser et on obtient ce que je considère une console portable complète (Aheum ! l’ajout d’un deuxième joystick à la 3DS, quelqu’un ? http://www.youtube.com/watch?v=7cSwqunA4n4&feature=related)
Durée de vie :
La batterie est, selon moi, excellente. J’avais tendance à charger mon PSP et à l’oublier pendant des semaines, littéralement. Je le retrouvais avec un jeu en mode veille quelques jours plus tard, le rallumait et je pouvais continuer ma partie sans problème. C’était l’un des points gagnants de la PSP et même de la Nintendo DS. En cette génération, la 3DS est incroyablement mal pensée côté durée de vie : on peut à peine la laisser en veille 24 heures sans qu’elle meure. La Vita, par contre, je l’ai chargée un matin pour qu’en soirée elle soit prête à être utilisée. Trois jours plus tard, ma batterie est encore à 30 %. Donc on peut la mettre en veille et jouer de façon intermittente facilement 4-5 jours.
Jouabilité :
C’est peut-être moi qui suis mal formé physiquement, mais la Vita se tient très mal. La 3DS l’emporte sur cet aspect. La Vita me force à repositionner mes mains plusieurs fois par utilisation pour m’assurer une position de jeu confortable. D’autre part, la Vita est équipée d’un panneau tactile arrière. L’utilisation en jeu est géniale, mais la construction est mal conçue. Le panneau va d’un côté à l’autre de la console, donc on a deux petits espaces conçus pour les doigts (qui ne sont assez grands) et après on tombe directement sur le panneau, causant des commandes non désirées en jeu. Le panneau est aussi très précis. Des jeux tels que Little Deviants (qui est conçu pour explorer les fonctions de la console) utilisent le panneau arrière pour déformer le terrain et forcer des objets à rouler ou à se déplacer grâce aux lois de la physique.
Ensuite, tous les boutons présents sont essentiels. Si je prends exemple sur Dungeon Hunter Alliance (critique à suivre !), les boutons sont exploités à 100 %, y compris l’écran. Tous les boutons physiques y sont pour une raison et je ne crois pas que, pour suivre la tradition que Sony a créée avec la PlayStation 1, la Vita aurait DÛ être créée avec les boutons L2 et R2. Certains jeux offrent la possibilité de reconfigurer les contrôles pour se faire des »raccourcis » L2 et R2, mais sans plus. L’écran tactile est utilisé lorsque nécessaire pour combler certaines fonctions. Dungeon Hunter est un clone de Diablo, donc jeu de rôle/aventure avec un inventaire, une carte dans le coin et tous les objets d’interfaces nécessaires. Toutefois, à un moment donné, les donjons sont grands et la carte ne présente que le segment présentement occupé. Pas de problème ! On touche l’écran tactile, la carte s’agrandit, et on a qu’à diriger la carte du bout du doigt. Les senseurs de mouvement sont exploités du mieux qu’ils peuvent servir. Dans certains jeux, la Vita se tient comme un volant d’automobile ; dans d’autres, on dirige des sauts en parachute en bougeant la console. Ces mouvements sont possibles dû à l’intégration de la technologie Six-Axis, présente dans les manettes de PS3.
Connectivité :
Le fait que la console de Sony soit finalement connectée au Web est un grand avancement au sein de la compagnie. Souvenons-nous que la PSP ne supportait que le mode Ad/hoc pour les jeux, ce qui rendait impossible la connexion aux autres joueurs du monde. La console est connectée au PSN en permanence et lorsqu’elle perd le signal, la reconnexion se fait sans peine. La seule condition nécessaire à la reconnexion est de ne pas être en plein jeu, à la suite de quoi on peut se reconnecter et retourner en jeu. Les jeux qui supportent le mode multijoueurs en ligne se connectent en deux temps trois mouvements et la connexion est stable. La plupart se servent de l’écran tactile comme moyen de communication avec les autres joueurs, ce que je trouve génial.
Pour ceux qui recherchent une bonne compatibilité avec les jeux de générations antérieures, attendez. Les jeux de PS1 et certains minis ne sont toujours pas supportés par la Vita, donc encore une fois, on se retrouve avec un problème de transfert d’achats digitaux. Ceux qui se rappelleront la crise du PS3 cet été où certaines informations auraient été volées se souviendront aussi que Sony avait indemnisé les utilisateurs avec des jeux téléchargeables gratuitement. Et bien ceux-là non plus ne sont pas compatibles avec la console. Peut-être verrons-nous une mise à jour dans un futur prochain qui permettra aux gens de jouer à leurs jeux de générations antérieures ? Ensuite vient une application que je n’utilise jamais. Certains d’entre vous savent probablement qu’il est possible de contrôler votre PS3 à partir d’une console PlayStation portable. Cette fonction, assez semblable à des programmes comme LogMeIn sur PC, offre un contrôle presque complet sur la console. Elle permet, entre autres, de voir le panneau de bord du PS3, d’utiliser des médias audio et vidéo en direct, et dans le cas de la PSP, jouer à certains jeux compatibles avec cette fonction sur la PSP. Cette application a aussi été transférée sur la PS Vita. Par contre, les jeux de PS3 ne peuvent être joués à partir de la Vita pour le moment.
Une application chouette pour trouver des gens avec qui jouer est l’application Near. Near est en fait un système de géolocalisation qui indique qui, près de vous, joue à quoi. Vous pouvez ensuite voir la carte de visite des joueurs, entamer une conversation, jouer avec ces joueurs, comparer les trophées et les jeux que chacun possède, et j’en passe. C’est selon moi une amélioration des lobbys de jeux actuels sur PS3 et Xbox. Ces lobbys demandent à l’utilisateur d’insérer le disque, de charger le jeu, d’aller en mode de jeu en ligne pour voir s’il y a des gens qui jouent actuellement. La Vita par contre, offre la possibilité de voir les gens à proximité qui sont présentement actifs et dans quel jeu ils sont. Donc, si vous jouez à Little Deviants et que vous voulez changer de jeu, vous pouvez utiliser Near pour voir à quoi les autres jouent et changer de jeu selon votre humeur. Je trouve cela génial.
L’interface tactile de l’appareil utilise un système de page similaire aux appareils iOS et Android, mais opte pour une orientation multidirectionnelle : la page d’accueil est navigable de haut en bas, et les applications en veille ouvertes simultanément peuvent être visionnées de gauche à droite. À partir de l’écran d’accueil, les « Live areas », ou page d’accueil, d’un jeu ou d’une activité ont aussi des panneaux avec diverses informations écrites que l’on peut visionner de haut en bas. Cela élimine le besoin de naviguer dans des menus complexes puisque toutes les informations se trouvent au bout de notre doigt.
La gestion du contenu multimédia est désormais plus complexe qu’avec la PSP. Cette dernière offrait une interface native USB, qui permettait à l’utilisateur de transférer directement son contenu de l’ordinateur au PSP. Hélas, Sony, craignant probablement une autre vague de piratage, a opté pour un programme obligatoire à installer. Celui-ci vous permet de construire une base de données dans laquelle la Vita ira puiser ses fichiers que vous voulez transférer. Le mauvais côté de la chose, c’est que non seulement on doit installer un programme que personne n’aime (venez honnêtement me dire que ce programme est bien fait, pour voir !), mais en plus, IL EST INCAPABLE DE GARDER LA HIÉRARCHIE QUE VOUS AVEZ ÉTABLIE ! Bref, si vous avez 30gb de musique sur votre disque dur, toute classée par style, groupe et album respectivement, le système de navigation de la Vita ne vous montre que le contenu par ordre alphabétique ou par date de modification. Bonjour le mal de tête !
Ensuite, la lecture de vidéo peut devenir rapidement un enfer, puisque si comme moi vous téléchargez quelques émissions, la Vita n’est pas compatible avec certains formats vidéo, donc vous devez convertir votre vidéo avant de le transférer, bref travailler une saison complète pour visionner un seul épisode. La lecture audio a pris un coup de vieux depuis l’innovation du PSP. La PSP s’est avérée être un excellent lecteur MP3 sur le pouce, avec ses raccourcis de lecture accessibles par les boutons de la console (R et L pour avancer ou reculer dans notre liste de lecture par exemple). Dans le cas de la Vita, il faut absolument appuyer sur le bouton de mise en marche, sortir de l’écran de veille, changer ou sélectionner la chanson voulue et remettre la console en veille. À mon avis, c’est un retour dans le passé. Exemple rapide, vous êtes en métro, avec votre PSP en poche (ou sous la main). Vous voulez changer de chanson ? Appuyez sur R et c’est réglé ! Par contre, maintenant que vous avez la Vita, pesez sur le bouton PS, faites le mouvement de réveil de l’appareil, appuyez sur avancer et remettez votre appareil en veille. Pourquoi, Sony ? POURQUOI ?
Accessoires :
La Vita ne manque pas d’atouts pour plaire : un grand écran, des contrôles brillants, deux joysticks à la sortie, connectivité WiFi et j’en passe. Toutefois, je suggérerais d’abord des accessoires. EB Games veut absolument pousser les protecteurs d’écrans, morceaux de ruban adhésif glorifiés à appliquer sur l’écran pour le protéger. Je ne crois pas que cela soit nécessaire (j’ai une tablette, deux iPod et un iPhone, je n’en ai jamais vu l’utilité). Par contre, je recommande fortement un étui de voyage, cela protège votre écran lorsque vous ne l’utilisez pas et ça donne une surface neutre où protéger le panneau tactile arrière.
Ensuite, la Vita ne vient pas avec une carte mémoire de base. Je la conseille non seulement pour sauvegarder les parties, mais aussi pour ces jeux qui requièrent une installation sur la console, ou les jeux en format digital. Il y a déjà plusieurs jeux offerts sur le PSN qui requièrent une carte mémoire pour être téléchargés. La plus grosse lacune de la Vita est le manque de soutien aux utilisateurs de la PSP, qui doivent repayer pour télécharger des jeux déjà achetés sur UMD pour la PSP. Je trouve déplorable la pratique, d’autant plus que certains jeux (Persona 3 au PSP, par exemple) sont plus chers en format digital qu’en UMD. Autrement, la console est agréable à utiliser de façon générale et l’interface est très ergonomique. En plus des outils proposés, tels que le jeu continu du PS3 au Vita, je crois que la console a un très bon avenir.
Pour ceux qui possédaient une PSP avant, l’achat d’une carte de mémoire de format unique qui ne fonctionnait pas dans tous vos appareils n’est pas chose nouvelle. Pour les autres, voici la réalité : Sony a créé un format de carte qui est unique à la Vita. Donc, vous ne pourrez mettre votre carte SD, Compact flash ou Micro SD dans votre système en guise de mémoire. C’est celle de Sony, et rien d’autre. Un tel monopole permet à Sony de mettre des prix ma foi assez importants pour les formats offerts. Pour une carte micro SD de 32gb, le prix peut aller entre 39 et 59 dollars en moyenne. Le format de Sony, utilisable seulement dans votre Vita ? 100 dollars ! C’est pratiquement le double de ce que paieriez pour un format standard !
Ce qui rend l’achat de cette carte encore plus pénible est la réalité des formats digitaux. Un jeu prend en moyenne 2gb. La plus petite carte de mémoire offerte actuellement est de 4gb. Donc, si vous ajoutez des fichiers médias sur votre carte, vous ne pourrez mettre qu’un jeu. Dans le cas de BlazBlue pour la Vita, c’est 3.8gb que vous devrez sacrifier pour l’ajouter à votre Vita. Donc, aucune image, aucune chanson, aucun vidéo, ni même une application ! BlazBlue, et c’est tout…
Ce qui rend, à mon avis, l’achat de versions physiques des jeux plus avantageux, c’est que vous payez jusqu’à 5 $ de plus pour une copie physique d’un jeu, mais vous gardez votre espace sur votre carte, pour vos médias ou explorer un peu les applications Vita, et vous n’avez pas besoin de passer des heures devant votre ordinateur pour transférer votre sauvegarde de votre jeu format digital de votre Vita à votre ordinateur et vice-versa dès que vous voudrez changer de jeu.
Verdict : À ACHETER
Pour moi, Sony a souvent été à l’écoute des fans de jeux vidéo plus avides. Ils ont l’habitude d’offrir une variété de jeux qui convient généralement à tout le monde, mais se spécialise surtout dans les jeux longs, les jeux de rôle et tactiques. C’est pour moi ce qui fait la différence entre Nintendo et Sony au niveau contenu. Je ne m’attendrai jamais à passer 100 heures sur un jeu de 3DS, parce que ce n’est pas ce que Nintendo veut offrir comme type de jeu. Par contre, Sony offre une console complète au niveau matériel, qui est utilisable longtemps et fréquemment grâce à une batterie du tonnerre, avec des jeux bien conçus et non limités par la console.
J’ai les deux consoles actuellement, une 3DS et une Vita. La Vita m’a coûté plus cher, certes, mais la qualité des jeux que j’attends de Sony sera au rendez-vous. À prix équivalent (puisque rappelez-vous, la 3DS aussi a déjà coûté 250 $ ! ! !), je choisirais définitivement la Vita plutôt que la 3DS, premièrement parce que je n’ai pas l’impression que Sony nous donne un produit encore en développement. Je ne m’attends pas à ce que Sony sorte une expansion matérielle quelques mois après sa sortie. Deuxièmement, la Vita, contrairement à la 3DS, même aujourd’hui, a une variété de jeu qui est rare de voir lors d’un lancement de console. La liste de jeux de gros calibre est beaucoup plus longue côté Vita que 3DS. Si l’on pense à la sortie de cette dernière, seulement Street Fighter 4 (pour certains) et Ghost Recon valaient vraiment la peine d’être achetés. À cela j’ajouterais Pilot Wings pour avoir un bon aperçu de la capacité 3D de la console. La Vita, elle, a eu Uncharted comme jeu dominant, mais offrait Rayman Origins, qui a eu des cotes ahurissantes comme jeu de plateforme pour un public général, Dungeon Hunter, un semblable à Diablo, Asphalt et Modnation racers comme jeux de course automobile, Lumines qui est un bon jeu de puzzle, Little Deviants pour explorer la console à son plein potentiel, totalisant une liste de 24 titres dès sa sortie. 24 ! ! La 3DS, quant à elle, en offrait 16, sans aucun jeu de la franchise de Mario, avec trois titres sans précédent venant de la maison-mère.
Bref, pour ceux qui veulent des jeux plus casuals et courts, allez-y sans plus tarder avec la 3DS. Ceux qui, au contraire, préfèrent de gros jeux de calibre PS3 et Xbox, allez-y avec la Vita. Les deux consoles ont leur clientèle cible. Certains, comme moi, seront dans les deux catégories. Que ce soit par nostalgie et les bons souvenirs pour Zelda ou Super Smash bros, par exemple, ou pour le jeu plus sérieux comme Disgaea, Zone of the enders, Oddworld ou Dungeon Defenders, chaque console a une ligne de jeu complètement différente qui attirera des types de joueurs différents.
Personnellement, avec les jeux qui arriveront prochainement pour chacune des consoles, je sais que ma 3DS risque d’amasser la poussière bien plus que ma Vita.
j’aime bien cette console. la fonction tactile me convient fortement et elle est très belle.