Aujourd’hui, Marvel a publié le premier teaser du prochain et supposément dernier Avengers, intitulé Endgame, suite et fin d’Avengers : Infinity War (notre critique), sorti en avril 2018. Sombre sur fond de musique épique, la vidéo détonne tant par sa composition que par son ambiance, dans un univers Marvel jusqu’alors encore très léger.
Dépression au fin fond de l’espace
D’abord, on retrouve Tony Stark (Robert Downey Jr.), au bout de la fin dans sa navette perdue du côté de Titan, enregistrant un message à destination de Pepper Potts (Gwyneth Paltrow). La scène a des airs de déjà vu, non sans rappeler Gravité sorti en 2013. La seule différence entre lui et la malheureuse Ryan Stone (Sandra Bullock) est que là, au moins, nous avons la quasi certitude qu’il arrivera sain et sauf sur Terre d’ici la fin du film, nous laissant avide de savoir comment. Est-ce que Nébula (Karen Gillant), aux dernières nouvelles coincée avec lui, et que l’on aperçoit dans le teaser, et lui arriveront à collaborer, ou est-ce que le héros préféré de tous sera sauvé de son sort par une éventuelle Captain Marvel ? L’occasion serait trop belle pour ne pas la saisir.
Chaos, vengeance et deuil
Puis, alors que le rythme s’accélère, Natasha Romanoff (Scarlet Johansson) nous explique le cœur lourd que Thanos, le grand méchant de l’épisode précédent, a bel et bien effacé la moitié des créatures vivantes de l’univers. Voir Steve Roger (Chris Evans) pleurer nous arrache le cœur, et même avec sa coupe de punk franchement peu flatteuse et son allure à l’extrême limite d’un codage raciste – j’y reviens – on sent la rage chez Clint Barton (Jeremy Renner), qu’on retrouve enfin après son absence notoire d’Infinity War.
Les Avengers sont au bord du désespoir, et sont près à tout pour changer les choses. Quoi exactement, le mystère est maintenu, alors que les théories les plus folles inondent déjà le web, mais on sait déjà que Ant-Man, occupé lors des derniers événements avec son propre film (Ant-Man et la Guêpe), sera de la partie. Un petit clin d’oeil à la fin du teaser nous rappelle qu’heureusement, il reste de la douceur et du rire dans ce monde, et on prie tous pour que la petite fille de Scott Lang (Paul Rudd), Cassie (Abby Rider Fortson) et Shuri (Letitia Wright) soient en vie et en sécurité quelque part.
Incohérences, lourdeurs scénaristiques et attentes démesurées
Alors à quoi nous attendre pour ce nouvel opus ? Déjà, à un débat houleux quand à la nature même du crime de Thanos (Josh Brolin), surtout après que les réalisateurs d’Infinity War – Joe et Anthony Russo – nous aient soutenu que toutes formes de vie ont été touchées. Si c’était le cas, le paysage de la Terre devrait plus ressembler à un désert de pierre après déforestation, plongé dans le chaos le plus total, et avec beaucoup moins d’humains ou même d’animaux que la moitié, quand on compte non seulement les nombreux accidents causés, mais aussi le nombre encore plus important de morts causées par la disparitions de ressources alimentaires, d’insectes pollinisateurs, ou encore de bactéries essentielles à la vie humaine (oui, non, parce que c’est bien de penser aux dauphins, mais les bactéries nous aident à digérer par exemple, ce qui est beaucoup plus utile que les dauphins).
Bref, la Terre devrait être sans dessus dessous, et bien différente de ce qu’on en connait. Malheureusement, le teaser semble nous montrer une végétation intacte, ce qui n’est pas sans surprise, quand on se souvient que seul les êtres humains et extraterrestres avaient disparu en fumée, sans que rien d’autre ne change. Je suis un peu déçue, pour être honnête, mais c’était sans doute mieux et plus digeste ainsi,
Par contre, l’apocalypse reste au rendez-vous, et avec, des transformations pour l’occasion, comme celle très limite de Hawkeye. À la vue de sa coupe « edgy » et de sa gueule bien renfrognée, je pense qu’il est assez facile de deviner que l’Avenger, en arrêt de travail au moment de la bataille du Wakanda, a perdu sa précieuse famille qui nous avait été présentée lors de Avengers : Age of Ultron. Seulement, avec son katana, son kimono en cuir à capuche, et son arrière-plan non sans rappeler les rues de Tokyo aperçues dans Doctor Strange (2016), son deuil est de mauvais goût, frôlant de trop près le codage racial (l’utilisation d’éléments populairement attribués à une culture, dans ce cas japonaise, pour que tous les gros bourrins qui n’y connaissent rien reconnaissent bien le type de personnage, dans ce cas, un genre de samouraï sur le chemin de la guerre, qu’on cherche à traduire, dans ce cas, une appropriation culturelle au bord du racisme pourtant déjà tellement critiqué dans le cinéma américain). Il ne lui manque plus qu’une mèche de couleur.
En plus, ce n’est pas le seul à vivre sa propre histoire au milieu du film, comme on s’en doute. Le Wakanda a perdu son roi alors qu’il venait tout juste d’ouvrir son pays au reste du monde, Thor ne doit plus avoir grand chose de son peuple, en plus de la mort de son frère, Captain America a perdu son meilleur ami (hey ! Ça compte aussi, ne soyez pas méchant) et Iron Man est, comme nous l’avons déjà dit, coincé dans l’espace. Tout ça pour dire que c’est un joyeux bordel, même pour les plus grands amateurs qui parfois y perdent un peu leur latin. Commencez le marathon aujourd’hui et avec un peu de chance, vous serez à jour à temps !
Sortez vos agendas
Pour le reste, il faudra attendre Captain Marvel (2019), qui, avec Ant-Man et la Guêpe, ajoute encore une couche à ce film déjà surchargé, même après le massacre d’Infinity War, et outrancièrement compliqué. Heureusement que nous avons eu des années pour nous y préparer, nous attacher aux personnages, et maintenant attendre avidement de connaître leur sort.