Décidément, les amateurs de jeux de style Metroidvania ont l’embarras du choix ces jours-ci ! Le plus récent que j’ai testé est Nine Years of Shadows, un jeu de plateformes et d’exploration 2D qui prend nettement son inspiration des deux franchises qui ont donné le nom à ce genre de jeux. Vous y incarnez Europa, une guerrière dont le royaume a été pillé de ses couleurs, laissant tout ce qu’il contient dans des teintes de gris. Pendant plus de neuf ans, les habitants du royaume ont vécu dans la pénombre, sans couleur, sans joie et sans espoir. La malédiction provient d’un étrange château où de nombreux braves aventuriers n’y sont jamais revenus. Armée d’une hallebarde, c’est avec courage que Europa tente sa chance. Réussira-t-elle à lever la malédiction et ramener la couleur et la joie dans sa contrée ?
- Studio de développement : Halberd Studios
- Éditeur : Freedom Games
- Plateformes disponibles : Nintendo Switch et PC
- Plateforme de test : PC
- Prix : 25,99$
- Site officiel
- Page Steam
Nine Years of Shadows est un Metroidvania dans le sens le plus classique du terme. Il s’agit d’un jeu d’exploration et de plateformes au monde ouvert, mais où plusieurs sections demeureront inaccessibles tant que le joueur n’aura pas déverrouillé une habileté particulière, comme le double saut. Cependant, il contient suffisamment de nouveautés pour se démarquer. En premier, la musique y est non seulement superbe, mais elle a un lien direct avec la jouabilité. Une façon de nettoyer la corruption et ramener la couleur dans le monde est par l’entremise de la musique. Europa fera la rencontre de plusieurs musiciens dans son périple et chacun d’entre eux lui donnera une quête à accomplir. Une fois la tâche accomplie, le musicien ira rejoindre le reste de l’orchestre dans une grande salle de spectacle qui sert également de sanctuaire et de marché. Certains membres vous permettront d’échanger des notes de musique qui se cachent un peu partout dans le château contre des améliorations à sa vitalité et à son énergie.
Un jeu où la lumière et la musique sont la clé de la victoire
L’énergie du jeu est représentée sous forme de lumière. Plusieurs éléments du décor sont affectés par la malédiction et Europa devra utiliser ses réserves de lumière pour les libérer. Pour cela, elle est accompagnée de son compagnon, Apino, un esprit qui a pris la forme de l’ours en peluche qu’elle avait lorsqu’elle était enfant. Le joueur peut utiliser Apino pour viser des ennemis ou des éléments du décor qui peuvent être affectés par la lumière. Lorsque la réserve est épuisée, Europa peut donner un câlin à Apino et si elle n’est pas atteinte par un ennemi durant quelques secondes, une grande partie de la lumière sera restaurée. Ce système fonctionne habituellement bien, à l’exception des combats contre certains boss dont les attaques remplissent une grande partie de l’écran. Tôt dans le jeu, Europa débloquera une habileté qui lui permet de renflouer sa lumière d’un seul coup lorsque celle-ci est épuisée, mais il faut des réflexes très aiguisés car la fenêtre d’opportunité ne dure qu’une fraction de seconde.
Le système de lumière donne au jeu son originalité car le joueur devra en faire usage tout au long de son aventure. Le problème est que Europa est plutôt chétive et il ne suffit que de quelques coups pour que sa réserve soit vidée, ce qui la laisse très vulnérable. Certains ennemis peuvent complètement vider son énergie d’un seul coup, même après qu’elle aura amélioré sa réserve. Cela apporte un lot de frustration, surtout lors des combats contre les boss, car utiliser la lumière est souvent l’unique façon de les atteindre. Comme c’était le cas avec les jeux de la franchise Dark Souls, il faudra beaucoup de patience et observer avec attention les différentes attaques des boss et exploiter les failles. Il n’est pas rare de devoir recommencer le combat à plusieurs reprises, ce qui est un peu fâcheux, surtout lorsque le joueur doit regarder une animation avant le combat sans pouvoir passer par-dessus. Par contre, lorsque l’on parvient à terrasser de justesse un boss particulièrement difficile, le sentiment de satisfaction est immense.
Un monde inspiré par les légendes et mythologies du passé, dans un environnement à saveur futuriste
Le monde dans lequel évolue Europa est un mélange de médiéval fantastique et de science-fiction. Malgré que l’arme qu’elle manie vient clairement du passé, celles que ses ennemis utilisent sont nettement futuristes. Les développeurs sont sûrement des amateurs de mythologie, car de nombreux éléments des croyances grecques et scandinaves ont été injectés. Par exemple, Europa mettra la main sur de nouvelles armures basées sur les éléments comme l’eau, le feu ou l’électricité. Cela la rendra plus efficace contre certains ennemis qui ont une faiblesse contre l’un de ces éléments, mais aussi lui donnera certains pouvoirs sur son environnement. L’armure de Poséidon, dieu de la mer chez les Grecs, offre la possibilité à Europa de se transformer en sirène, ce qui lui permet de se déplacer aisément dans les étendues d’eau et même de remonter des chutes verticales. Chacune des armures lui donnera le pouvoir d’activer des piédestaux qui lui ouvriront le passage vers d’autres sections du château.
Les graphismes de Nine Years of Shadows sont superbes. Chaque partie du château regorge de détails et elles sont suffisamment différentes pour rendre l’expérience toujours fraîche. De larges vitraux ornent un long corridor, reflétant la lumière et lui donnant une couleur propre, où d’immenses tornades d’eau l’accueillent dans la section basée sur l’eau. Les personnages sont bien détaillés et ont des mouvements fluides. Lors des séquences de conversation, le jeu utilise des images inspirées des films d’animation japonais, mais heureusement, les développeurs n’ont pas décidé de donner aux personnages féminins des attributs ridicules. Les boss du jeu sont variés et imaginatifs. Chacun a ses habiletés qui lui sont propres, ce qui rappelle un peu les jeux de la franchise Mega Man. Il vous faudra adapter votre stratégie à chaque fois.
Deux compositeurs de renom fournissent au jeu une trame sonore exceptionnelle
La musique est un élément très important dans Nine Years of Shadows et le studio n’a pas lésiné sur les moyens pour offrir une trame sonore de grande qualité. Il a fait appel aux compositeurs Norihiko Hibino (Metal Gear Solid 3 : Snake Eater) et Michiru Yamane (Castlevania Symphony of the Night), deux visages bien connus des amateurs de jeux vidéo. Ils ont su donner au jeu une ambiance sonore exceptionnelle qui jumelle plusieurs genres musicaux, du classique à l’électronique. Les deux compositeurs font d’ailleurs une apparition surprise dans le jeu, sous les traits de deux personnages qui assistent Europa dans sa quête. Les effets sonores sont très serviables et ils sont suffisamment discrets pour ne pas devenir répétitifs.
Le jeu est demeuré stable pour la majorité de mon test, mais il y a eu quelques ratés. À plus d’une occasion, lors de la recharge d’une partie, le jeu a tout simplement cessé de fonctionner et m’a ramené au menu de Steam. Aussi, quelques bémols au niveau des graphismes, comme des éléments du décor qui ne semblent pas s’imbriquer correctement avec le reste. Cela est peut-être voulu de la part des développeurs pour donner au jeu un sentiment de malaise, mais le résultat final ressemble plus à un bogue de polygones, même si le jeu est en 2D. Ces pépins techniques n’ont pas véritablement entaché mon expérience de jeu et il est fort à parier qu’ils seront éliminés par un patch dans le futur.
En conclusion, Nine Years of Shadows est un excellent Metroidvania qui saura plaire tant par sa beauté et sa musique superbe que par le défi que représente sa difficulté. Les joueurs dont la patience est limitée devraient savoir dans quoi ils s’embarquent avant de mettre la main sur le jeu, mais avec de la persévérance, ils pourront surmonter la difficulté et avoir une expérience de qualité.
J’aime
- Les graphismes superbes ;
- La trame sonore exceptionnelle ;
- Les boss qui représentent un défi solide.
J’aime moins
- Quelques bogues techniques ;
- La difficulté pourrait en rebuter certains.
La copie de Nine Years of Shadows a été fournie par Freedom Games.
Nine Years of Shadows
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Graphismes et musique superbes, défi élevé
Nine Years of Shadows est un excellent Metroidvania où la musique et les graphismes sont superbes, et qui représentent un défi important