Ys X : Nordics – Mettez les voiles vers le Nord

La série Ys, de style action RPG, existe depuis 1987 et est parue sur une multitude de plateformes. Sa renommée s’est surtout faite au Japon mais a connu du succès en Amérique depuis quelques années. Réglons la question tout de suite : le titre (Ys) se prononce « ISS » (ou « ICE »), comme dans « glisse » ou « police« . Je pense qu’un exemple concret, comme dans cette vidéo, est bien meilleur qu’à l’écrit. Alors c’est quoi Ys ? Réponse courte : on suit les aventures d’Adol un peu partout dans le monde. Cette fois, dans Ys X : Nordics, Adol et son ami Dogi se retrouvent dans le golfe d’Obelia où de nouvelles péripéties les attendront. C’est la première fois que j’ai l’opportunité de tester un jeu de la série Ys pour en faire une critique et j’étais très curieux à propos de celui-ci.

• Studio de développement : Nihon Falcom
• Éditeur : NIS America
• Plateformes disponibles : PlayStation 4, PlayStation 5, Nintendo Switch, PC (Steam)
• Plateforme de test : PlayStation 5
• Classement : T pour adolescents
• Prix : 79,99$
• Site officiel du jeu
• Page Steam du jeu

Des nordiques et des habitants immortels

La série Ys n’est pas la plus facile à suivre. Les jeux ne se suivent pas tous dans la ligne du temps de cet univers. Plusieurs sont non seulement différents dans leur style mais aussi différents chronologiquement. Donc ça mérite d’être clair : Ys X : Nordics n’est pas la suite directe de Ys IX : Monstrum Nox. En fait, Ys X se situe entre les événements de Ys II et Ys IV. Oui, c’est très confondant. Non, vous n’avez pas à jouer tous les jeux de la série (ou spécifiquement Ys II ou IV) avant de jouer Ys X. Allez-vous quand même rater des références ? Pas vraiment. À mon avis, ce n’est pas essentiel d’avoir joué à n’importe quel jeu de la série. Ys X peut être apprécié indépendamment des autres.

Donc, qu’est-ce qui se passe dans ce jeu ? Comme mentionné plus tôt, Adol et son ami Dogi (qui n’est pas un chien mais bien un humain) voyagent en bateau et passent dans le golfe d’Obelia. Ils vont être attaqués par une bande de pirates qui prendront possession de leur bateau. Ils seront dirigés vers une île et découvriront un petit village dominé par ces pillards. Ces derniers sont des Normans, un peuple qui ressemble à un croisement entre des pirates et des vikings. Adol fera rapidement connaissance avec les Griegrs : des êtres étranges qui perturbent la paix sur cette île. La légende urbaine dit qu’il seraient immortels et même invincibles. Adol va s’allier Karja, une des Normans, pour faire face à cette puissante menace.

C’est très rare que je vais commenter ou critiquer les détails d’une histoire, mais il y a quelque chose qui me dérange un peu. Vous le verrez très tôt dans le jeu. En gros : le héros, Adol, doit s’allier avec une bande de pirates sans pitié (les Normans) qui n’ont pas peur de punir ceux qui désobéissent à leur règles. La punition ? La mort. Peu de temps après, Adol doit faire équipe avec eux. Je ne comprends pas pourquoi il ne semble pas vraiment préoccupé par le fait qu’il doit s’allier avec des semi-vikings sanguinaires du Nord. Il devrait les haïr et pourtant, il semble avoir tout oublié et pardonné. C’est vraiment bizarre à mon avis comme détail dans le script. Je comprends que dans l’histoire, Adol ne semble pas avoir d’autres choix que de faire équipe avec eux, mais quand même, il ne démontre pas beaucoup de dégoût.

Outre ce détail, l’histoire en général n’est pas si mal. Honnêtement, je dois dire que j’ai été beaucoup plus intéressé à en savoir sur les vilains que sur les personnages principaux. Ils sont beaucoup plus intriguants et sont à mon avis les vedettes de l’histoire, ce que je trouve tout de même bizarre. Ce n’est quand même pas le seul jeu à avoir des antagonistes qui volent la vedette. On peut penser à Final Fantasy VII ou bien à la série Kingdom Hearts.

Le duo dynamique

Le système de combat tourne beaucoup autour de la synergie entre Karja et Adol. Les deux peuvent exécuter des habiletés spéciales indépendantes, mais la force du jeu réside dans les attaques combinées qu’on peut faire. Elles sont très efficaces, dévastatrices et spectaculaires visuellement. Sur le terrain, que vous contrôliez Adol ou Karja, l’autre va toujours vous suivre, sauf lorsqu’il y a des ennemis. Il arrive très souvent que votre partenaire va foncer sur le prochain adversaire bien avant que vous ayez pris de le temps de le remarquer. C’est une chose que j’ai trouvée parfois irritante. Si seulement on pouvait décider des actions automatiques de son partenaire comme une sorte de « mode attaque » et « mode défensif » ou « passif ». Karja et Adol ont une sorte de chaîne magique attachée à leur bras, alors il m’arrive souvent que je « rappelle à l’ordre » mon partenaire en appuyant sur le bouton pour bloquer. En effet, si vous bloquez, vous le ferez pour les deux en même temps.

Il y a plusieurs choses que les deux personnages peuvent faire auxquelles je ne m’attendais pas du tout. Premièrement, il est possible de s’accrocher à certains endroits avec le « mana string » : une sorte de corde magique qui vous fera balancer, tel un Spider-Man. Cependant, j’aime plus ou moins les contrôles de cette corde, car elle semble vous projeter avec un peu trop de force, ce qui rend les manœuvres inconstantes et imprécises. Deuxièmement, j’ai été grandement surpris lorsque j’ai obtenu une planche magique. Pensez au Hoverboard dans Retour vers le futur ou la planche qu’on peut obtenir vers la fin de Tales of Berseria. La « mana ride » vous permet non seulement de vous déplacer très rapidement sur une carte, mais vous aidera à traverser des lignes magiques, tel un Tony Hawk sur son skateboard. Je ne m’attendais pas à ce type de transport dans ce jeu !

Ys X prend la décision audacieuse d’avoir seulement deux personnages jouables. Ce n’est pas la première fois que ça arrive dans la série, mais les joueurs des derniers jeux Ys ont été habitués d’avoir plusieurs personnages disponibles. Ça risque d’en décevoir certains, moi y compris. J’aurais voulu avoir plusieurs personnages à ma disposition pour qu’il y ait plus de variété dans le jeu. Adol et Karja vont avoir un équipage sur leur bateau, mais aucun d’eux ne sera jouable, malheureusement. Cependant, ils pourront vous aider de plusieurs façons comme créer des potions, cuisiner ou acheter du nouvel équipement.

À l’abordage !

Le jeu va souvent vous demander de vous déplacer en bateau. Malheureusement, vos voyages ne seront pas paisibles et vous devrez parfois affronter des flottes ennemies. Vous pourrez obtenir des ressources et de l’argent, puis les utiliser pour améliorer votre navire. On peut le renforcer pour qu’il soit plus résistant aux attaques, puis on peut augmenter sa puissance de feu. Il est aussi possible d’ajouter des armes spéciales qui vous aideront à faire plus de dégâts.

Si vous vous attendez à quelque chose comme Assassin’s Creed IV : Black Flag, vous allez être déçus. Les batailles ne sont pas très excitantes et elles peuvent se terminer assez vite. On peut faire un abordage, c’est-à-dire attaquer le vaisseau ennemi en envahissant celui-ci. Je m’attendais à des batailles épiques et chaotiques, mais ce n’est pas du tout le cas. On doit combattre quelques vagues d’ennemis et c’est tout. Pas impressionnant.

Une intensité en deux temps

J’ai remarqué une grande différence entre les combats sur le terrain et les batailles contre les boss. On se promène sur les différents territoires sans stress et sans problème. C’est comme si les ennemis réguliers n’étaient qu’une pratique pour le vrai défi qui vous attend. Car les combats contre les boss sont très intenses et vont tester vos habiletés au maximum. Vous devrez vite apprendre à esquiver au bon moment, bloquer aux moments critiques pour pouvoir contre-attaquer et utiliser une variété d’attaques combinées. Une chance que les boss vous font un peu suer, car le reste est parfois ennuyeux. J’aurais quand même aimé qu’il y ait moins d’écart entre la difficulté sur le terrain et contre les boss.

Un dixième opus correct, sans plus

J’ai joué a plusieurs titres de la série Ys et à mon avis, Ys X : Nordics est bien, mais n’est pas vraiment supérieur aux deux jeux précédents (Ys VIII et Ys IX). J’apprécie que dernièrement, chaque titre semble vouloir proposer de nouvelles idées et de nouveaux concepts. Ça rend chaque jeu différent des autres et aide la série à se renouveler un peu. Cependant, Ys X a quelques bons flashs comme les attaques combinées, mais tombe à l’eau avec un système de combat naval pas très excitant. Je dois admettre que les batailles contre les boss sont les moments les plus intéressants du jeu, mais ce n’est pas assez pour rendre l’expérience globale supérieure à la moyenne des autres jeux d’action RPG. Je crois que ceux qui aiment ce style de jeu vont bien aimer Ys X : Nordics. Sinon, vous pouvez essayer la démo disponible maintenant. Pour ma part, je m’attendais à mieux.

La copie de Ys X : Nordics a été fournie par NIS America.