Vampire : The Masquerade est un jeu de rôle de table qui a vu le jour en 1991. Contrairement à Donjons et Dragons, Vampire se déroule dans une version sombre de notre propre univers, où les vampires sont une réalité. Les joueurs incarnent tous des membres de cette sombre confrérie et la mascarade du titre est la règle ultime que tous les vampires doivent respecter : ne pas dévoiler leur existence aux humains. Le jeu connaît encore aujourd’hui beaucoup de succès et il en est à sa cinquième édition, sortie en 2018. La franchise a aussi fait le bond vers d’autres médias comme les jeux vidéo. Certains titres, comme Bloodlines sorti en 2004, sont encore aujourd’hui considérés comme des classiques. Le dernier en lice est Swansong, un jeu de rôle et d’enquêtes dans lequel le joueur incarne un trio de vampires qui évolue dans les rues de Boston. Malgré une jouabilité solide, de nombreux problèmes techniques et une qualité de graphismes médiocre vient gâcher l’expérience.
- Studio de développement : Big Bad Wolf Studio
- Éditeur : Nacon, Bigben Interactive
- Plateformes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, PC et Nintendo Switch (à venir)
- Plateforme de test : Xbox Series X
- Classement ESRB : M
- Prix : 59,99$
- Site officiel
- Page Epic Store
L’intrigue du jeu se déroule en 2019, dans la ville de Boston. Comme toutes les grandes villes d’Amérique du Nord dans l’univers de Vampire, elle est régie par un Prince, Hazel Iversen, qui veille au bon déroulement des affaires vampiriques et s’assure que les vampires respectent la mascarade. Le joueur incarne trois vampires, chacun provenant d’un clan différent. Emem est un Toréador, un clan qui voue une passion pour l’art et la beauté. Galeb est un Ventrue, l’aristocratie chez les vampires et un des plus anciens vampires de Boston. Enfin, Leysha fait partie du clan Malkevian, un groupe de vampire dont le changement d’état leur a causé des troubles psychiatriques et leur donne des hallucinations. Le monde des vampires est pris dans la tourmente. Boston est divisée entre les membres de la Camarilla, ceux qui suivent les règles de la mascarade, et le clan Tremere, des vampires dotés de pouvoirs magiques. Une fragile alliance s’est nouée entre les deux groupes, mais celle-ci est menacée d’éclater après qu’une fusillade lors d’une rencontre ait décimé leurs membres. Le trio de vampires devra enquêter chacun de son côté pour lever le voile sur la personne responsable de ce massacre, tout en se mêlant aux politiques qui régissent le monde de l’ombre.
Le jeu est divisé en plusieurs chapitres où le joueur prend le contrôle d’un des trois personnages principaux. À chaque début d’un arc narratif, le joueur a le choix entre trois missions qu’il peut aborder dans le sens qu’il le désire. Lorsque ces trois quêtes sont complétées, elles convergent vers un moment important de l’histoire avant de débuter un nouvel arc. Cette structure rappelle celle de Detroit : Become Human, dans lequel on incarnait également trois personnages dont le destin était noué. La jouabilité se fait à la troisième personne et la majorité du temps le joueur aura à explorer un environnement, discuter avec différents personnages et compléter des puzzles. Chacun des vampires a à sa disposition plusieurs pouvoirs, comme dominer un humain afin qu’il vous donne plus d’informations ou prendre son apparence physique pour accéder à des zones restreintes.
Incarner un vampire a son lot de bonus, comme des pouvoirs surhumains
Ces pouvoirs imposent une charge lorsqu’ils sont utilisés sous forme de la soif de sang. Chaque vampire a sa limite et le moyen d’étancher sa soif est évidemment de se nourrir sur des humains. Cependant, il n’est pas possible de leur mordre la jugulaire devant témoin, le joueur devra trouver dans l’environnement des zones isolées où il pourra se nourrir sans inquiétude. L’absorption de sang se fait grâce à un mini-jeu où il faudra équilibrer le besoin de sang avec la survie de sa victime. La mascarade ne regarde pas d’un bon œil si un vampire boit sa victime jusqu’à la mort car cela attire l’attention du monde des humains. L’autre action majeure est le système de conversation. Chacun des trois vampires a différentes aptitudes au niveau de la conversation. Certains utilisent l’intimidation pour soutirer des informations, alors que d’autres iront plutôt vers la psychologie ou le charme pour amadouer son interlocuteur. Utiliser ces dons requiert de la volonté, une ressource dont la gestion est l’inverse de la faim. Chaque utilisation demande un certain nombre de points de volonté qui peuvent être récupérés soit en remportant des confrontations ou en utilisant différents objets de l’environnement. Aussi, la volonté peut être utilisée pour manipuler certains éléments du décor, comme crocheter une serrure ou accéder à un système informatique protégé.
Chacun des chapitres a une série d’objectifs à accomplir. Certains sont fournis au tout début du chapitre, alors que d’autres s’ajouteront en cours de route. Une particularité intéressante du jeu est qu’il est possible de rater un de ces objectifs, ce qui ne se traduit pas par une obligation de recommencer, mais qui amène l’histoire dans une direction différente. Plusieurs objectifs peuvent être complétés de différentes manières, comme accéder à une boîte de courriel protégée grâce à son don de hacker ou explorer l’environnement plus attentivement pour des indices quant à la solution. Aussi, il arrivera à quelques reprises que le joueur doive choisir entre deux objectifs différents, ce qui ajoute à la durée de vie. Lorsque le joueur complète un chapitre, un récapitulatif de sa performance est offert. On peut y voir les objectifs atteints, ceux que l’on a manqué et également ceux que l’on a échoué. Le niveau de performance fournira des points d’expérience que le joueur pourra utiliser pour augmenter ses pouvoirs et ses talents.
Des lacunes importantes au niveau des graphismes
Si la jouabilité est brillante, cela n’est pas le cas pour les graphismes. Malgré que le jeu soit optimisé pour les consoles de nouvelle génération, cela ne paraît pas du tout lorsqu’on voit le résultat à l’écran. Les expressions faciales des personnages sont limitées et les textures utilisées sont minimales. En particulier, le regard de plusieurs d’entre eux donne soit froid dans le dos ou provoque une hilarité, dans les deux cas pour les mauvaises raisons. Le niveau de graphismes rappelle un jeu de l’époque de la Xbox 360. Le décor semble avoir reçu plus d’attention que les personnages, mais encore là le niveau de détail laisse à désirer. Certains endroits sont magnifiques, comme le Salon Rouge, une boîte de nuit pour vampires avec un magnifique décor en marbre et aux lourdes tapisseries. D’autres, comme une base secrète d’un groupe de chasseurs de vampires, a autant de détails qu’un niveau du premier Half-Life.
Au niveau de l’audio, c’est véritablement aux extrêmes que l’on a droit. La performance des acteurs est très bonne pour la grande majorité d’entre eux, mais le problème vient de l’équilibre du volume. Par exemple, Galeb parle avec une voix grave au volume à peine plus élevé qu’un murmure, alors que plusieurs des personnages non joueurs semblent hurler leurs répliques en comparaison. La musique du jeu est à peine remarquable, son volume est très faible et sa diversité limitée. Le seul endroit où elle fait sa place est lors des séquences où les vampires se nourrissent, où elle s’élève en crescendo. Les effets sonores sont convenables, le son des talons hauts de Emem sur un sol de marbre est particulièrement réussi et ajoute à l’ambiance.
Une myriade de problèmes techniques à résoudre pour le développeur
La faiblesse au niveau des graphismes est désagréable, mais on peut passer par dessus grâce à la jouabilité. Cependant, le plus grand problème du jeu vient de ses nombreux problèmes techniques. Plusieurs bogues viennent gâcher la sauce, que ce soit des problèmes au niveau des graphismes comme des parties du corps qui passent à travers l’environnement, aux couleurs des textures qui parfois semblent perdre la tête. Certains bogues affectent la jouabilité elle-même comme certains éléments du décor avec lesquels on ne peut interagir et qui requièrent un retour au menu principal pour pouvoir progresser. Des personnages non joueurs sont parfois au mauvais endroit ou refusent d’interagir avec le joueur, ce qui empêche la progression. Il est clair que le jeu aurait bénéficié de passer un peu plus de temps en phase de test avant son lancement.
En conclusion, Vampire : The Masquerade – Swansong est une bonne expérience d’enquêtes et d’aventure minée par une myriade de problèmes techniques. Pour ceux qui sont déjà amateurs de la franchise, ils seront satisfaits de voir que le studio de développement a su la respecter au niveau du contenu. Il est à souhaiter qu’il offrira un travail assidu lors du développement de correctifs à l’avenir.
J’aime
- Le côté enquête palpitant
- Les différents pouvoirs à utiliser
- Les conséquences de ses décisions
J’aime moins
- La qualité des graphismes médiocre
- Le côté audio mal équilibré
- La myriade de problèmes techniques
La copie de Vampire : The Masquerade – Swansong utilisée pour cette critique nous a été fournie par l’éditeur.
Vampire : The Masquerade - Swansong
Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
Jouabilité solide, problèmes techniques nombreux
Vampire : The Masquerade - Swansong est un bon jeu d'enquête, mais l'expérience est vite gâchée grâce aux nombreux problèmes techniques