À la fin du printemps 2013 sera mis en ligne sur YouTube un court-métrage original québécois : The Punisher : No Mercy. Le 2 mars, à l’occasion de la nuit blanche à Montréal, j’ai pu rencontrer les producteurs et rôles principaux du film, Shawn Baichoo (le Punisher) et Amber Goldfarb (Elektra) pour en apprendre un peu plus sur leur projet.
Tourné à Montréal, No Mercy fera environ 15 minutes et sera présenté en deux parties : la première se terminera avec l’arrivée d’Elektra et la deuxième se concentrera sur le combat entre les deux protagonistes.
Ce court-métrage se distingue des fanfilms habituels, souvent tournés par des amateurs avec un petit budget ; l’équipe de No Mercy est entièrement constituée de professionnels. Jason Ambrus, le réalisateur, a eu l’idée d’une campagne de fond sur Indiegogo, ce qui a permis de financer presque entièrement le film (un budget d’environ 4200 $). À l’origine, Shawn y avait investi 2000 $ de ses poches (si ce n’est pas être dévoué à son projet, ça !).
Le film a été initialement tourné en anglais, mais sera ultérieurement doublé en français québécois. En VRAI québécois. En optant pour cette voie plutôt que celle d’un français normalisé ou international, Shawn et Amber expriment leur fierté d’être Québécois et bilingues, en plus d’offrir un cadeau à leurs fans québécois, toujours loyaux.
Une version réaliste
Shawn adore le Punisher. Il connait son histoire et ses différentes versions sur le bout des doigts et en parle avec une grande animation. Si selon lui le film de Mark Goldblatt (The Punisher, 1989) était mauvais, et celui de Jonathan Hensleigh, (The Punisher, 2004) pas fameux, Punisher : War Zone (Lexi Alexander, 2008) a été le pire. Quant à Dirty Laundry, un autre fanfilm produit par l’acteur Thomas James, il n’est pas satisfaisant. Produire son propre court-métrage est pour Shawn une façon d’arrêter de se plaindre de ces films qui ne sont pas à la hauteur. Même s’il souhaite que No Mercy soit la meilleure représentation cinématographique du personnage, il reconnait que ce n’est pas nécessairement le but recherché. Il sera d’ailleurs difficile de comparer No Mercy aux autres films, ces derniers étant des longs-métrages. La courte durée de No Mercy l’avantage : le film ne s’enlisera pas dans une intrigue compliquée ou des détails inutiles. L’histoire reste simple, ce qui permet de se concentrer sur tous les autres aspects du film, dont le réalisme.
L’enjeu principal du film est en effet de présenter des personnages réalistes, pas des caricatures. Ils seront plus sinistres, plus lugubres. Bref, on nous montrera de quoi le Punisher et Elektra auraient l’air dans la « vraie vie ». Pas de place pour la romance ici ! qui est de l’avis de Shawn complètement inutile dans un film de superhéros (j’approuve !). Elektra ne sera pas présentée comme un objet sexuel, mais bien comme une femme forte, une meurtrière portant des bottes de combat et une tenue qui convient à une tueuse !
La genèse
Shawn Baichoo et Amber Goldfarb se connaissent depuis quatre ans. Ce sont des spécialistes du combat de scène et travaillent entre autres beaucoup pour Ubisoft (ils prêtent leur corps et leur voix dans plusieurs volets d’Assassin’s Creed). Ce film est l’occasion de démontrer leurs capacités de comédiens, mais aussi de producteurs : c’est une première pour Amber. Shawn n’en est pas à son premier projet. Mountain Kombat est le fruit de trois mois de chorégraphies. Si le projet n’a pas connu une grande popularité, il a permis à Shawn de se constituer une solide équipe de postproduction.
La genèse de No Mercy est aussi intéressante que le film même. Tout a commencé à un party d’Halloween. Shawn, inspiré par la BD de Garth Ennis, Welcome Back, Franck, s’était déguisé en Punisher. Un ami photographe lui a alors proposé de faire un shooting. Les photos qui en sont sorties ont été satisfaisantes, ce qui a convaincu Shawn qu’il pouvait bien incarner le personnage. Le Punisher a aussi été choisi pour une raison plus pragmatique. Un film sur le célèbre antihéros de Marvel attirera beaucoup plus l’attention (espérons-le !) que celui d’un célèbre inconnu.
Quant à Elektra, elle a été choisie pour plusieurs raisons. Shawn est toujours à la recherche du casting adéquat, et ce personnage pouvait être parfaitement incarné par Amber. La présence d’Elektra tôt dans le projet a permis de développer l’histoire autour d’elle et de la question : « Mais qu’est-ce qu’elle fait là ? » Petit scoop : nous aurons droit éventuellement à une préquelle où nous en apprendrons plus sur Elektra !
Shawn et son ami Davila Leblanc ont écrit le scénario, et autour d’eux s’est constituée une équipe d’une trentaine de volontaires, une gang qui adore le cinéma et les combats ! Quant au réalisateur, Jason Ambrus, Amber m’a expliqué comment sa contribution a été fondamentale pour amener le film à son niveau actuel : « Il a embarqué sur le projet plus tard (deux mois avant le tournage) avec beaucoup de passion et un dévouement total et nous a aidés à trouver le reste de notre belle équipe. » The Punisher : No Mercy, c’est un scénario de 15 pages, un tournage intensif (64 heures en trois jours et demi !) et 13 minutes de footage (pour le moment).
Étant fan made, No Mercy ne peut générer aucun profit. On ne pourra donc malheureusement pas voir ce film durant le festival Fantasia par exemple. Autrement, Shawn espère le présenter partout où ce sera possible. Une réception positive de No Mercy ouvrirait la porte à de nouveaux fanfilms, avec d’autres héros, Deadpool, par exemple (ho oui, s’il vous plait !).
The Punisher : No Mercy, c’est le fruit de beaucoup d’efforts, mais surtout de beaucoup de respect pour le personnage. La passion qui anime Shawn Baichoo et Amber Goldfarb est contagieuse : je ne peux m’empêcher d’aimer ce film qui n’est pourtant même pas fini. Je trépigne d’impatience ! En attendant, je vous encourage fortement à faire deux petits clics : un pour aimer la page facebook du film et un pour vous abonner à la chaîne YouTube de Shawn. Vous pourrez entre autres y consulter des vidéos du making of et des entrevues.
Le trailer officiel devrait sortir bientôt, gardez l’œil ouvert !