Pour ceux qui me connaissent, je ne suis vraiment pas un amateur des jeux de rôle multijoueurs (World of Warcraft, Everquest, The Old Republic). L’investissement de temps et souvent d’argent m’a toujours semblé important pour un loisir qui doit avant tout être amusant et une évasion, pas un deuxième emploi. Cependant, parmi ceux offerts, un m’a toujours intrigué, The Elder Scrolls Online. Cette célèbre franchise de jeux de rôle contient plusieurs des meilleurs titres du genre (Morrowind, Skyrim) dans lesquels j’ai investi un nombre incalculable d’heures. La version en ligne, sortie en 2014, a connu des débuts plutôt boiteux, avec des serveurs incapables de soutenir le nombre de joueurs, une jouabilité minimale et surtout un frais d’abonnement mensuel. Depuis, le service a connu de nombreuses mises à jour et un changement au niveau de l’abonnement où il est maintenant possible de simplement se procurer le jeu de base sans avoir à payer chaque mois. Profitant d’un solde sur Xbox Live, je me suis décidé à retourner sur le continent de Tamriel.
Il existe plusieurs offres pour démarrer son aventure dans The Elder Scrolls Online (ESO). Le jeu de base donne accès à l’ensemble du continent et ses centaines de quêtes, en plus d’inclure le premier module d’extension, Morrowind. Pour ceux qui souhaiteraient avoir une expérience encore plus riche, l’ensemble Elsweyr comprend le contenu cité ci-dessus, mais inclut également les deux expansions supplémentaires, Summerset Isle et Elsweyr. Enfin, l’option ESO Plus offre aux joueurs qui sont prêts à débourser un montant mensuel un bonus sur l’expérience, un espace illimité pour les ressources et l’accès instantané à tous les modules d’extension en téléchargement (mais pas aux chapitres majeurs comme Elsweyr). Pour ma part, j’ai opté pour l’option de base qui, à mon avis, offre suffisamment de contenu pour un prix modique et est toute désignée pour quelqu’un qui souhaite essayer le jeu pour la première fois.
Ce qui m’attirait le plus dans ESO est la possibilité d’explorer le continent de Tamriel (où se déroulent tous les jeux de la franchise) dans son intégralité plutôt qu’une seule province comme c’était majoritairement le cas avec les autres titres. Le monde de The Elder Scrolls est très riche en histoire et en diversité, avec plusieurs races ayant chacune ses particularités, son historique et évoluant dans des environnements largement différents. J’ai opté pour un elfe sombre, natif de la province de Morrowind où se déroulait le troisième chapitre de la franchise, mon préféré.
ESO se déroule aussi durant la Deuxième Ère, une période historique jusque là complètement inexplorée. Pour mettre en contexte, Skyrim se situe dans la Quatrième Ère, plus de 700 ans après ESO. Le continent est déchiré par une guerre civile entre trois factions, composées chacune de trois provinces spécifiques. Le trône impérial est vacant et Molag Bar, une déité représentant les sombres complots, profite du chaos pour tenter de dominer le monde. Les joueurs doivent donc choisir leur clan dans la guerre des Trois Bannières et aussi de vaincre le péril causé par Molag Bar. Entre temps, ils pourront aussi participer à des centaines de quêtes secondaires, se joindre à une des guildes et visiter les dix provinces de l’Empire.
Revisiter les lieux déjà connus de Morrowind comme la cité de Vivec, les pentes recouvertes de cendres de la Montagne Rouge et le port de Seyda Need où débutait le troisième Elder Scrolls, ont laissé un sourire béat sur mon visage. Certes, la taille de la province a été réduite comparée au jeu précédent, mais la majorité des villes, villages et lieux naturels ont été recréés avec soins. L’extension Morrowind inclut une quête palpitante où le joueur devra éliminer un complot pour renverser le dieu vivant Vivec, ce qui causera la chute d’un planétoïde et provoquera de la destruction à un niveau apocalyptique. Plusieurs quêtes secondaires sont également offertes qui amèneront les joueurs au fond des mines d’oeufs kawa, au sommet de volcans en éruption et faire face à des entités démoniaques et une invasion par une armée ennemie. Cette extension à elle seule contient plusieurs dizaines d’heures de jeu.
Une fois cette région complétée, j’étais intrigué de découvrir le reste de ce que le jeu avait à offrir. J’ai commencé par visiter la partie de la province de Morrowind qui est attachée au reste du continent, une région inexplorée dans le troisième titre. Par la suite, je me suis aventuré à Orisinium, le domaine des Orques. Contrairement à dans le Seigneur des Anneaux, les Orques ne sont pas des créatures belliqueuses et assoiffées de sang, mais une race faisant partie de l’Empire à part entière. J’ai eu à me mêler de politique entre les clans qui voient d’un mauvais oeil l’arrivée d’un nouveau roi qui tente de renverser plusieurs de leurs traditions ancestrales. Enfin, j’ai exploré les forêts immenses de la province de Valenwood, lieu de naissance de la race des Elfes des bois. Chacune des régions explorées avait sa propre saveur, ce qui les différenciaient grandement l’une de l’autre.
Graphiquement, ESO n’est pas le jeu le plus impressionnant. Les textures sont de qualité moyenne, avec un niveau de détail plutôt faible, ce qui n’est pas surprenant pour un jeu en ligne. Les personnages non joueurs rencontrés utilisent souvent les mêmes attributs, ce qui se traduit par une répétition dans leur apparence et leur voix. La trame sonore du jeu est parmi les plus agréables et variées. Elle change de façon dynamique selon l’action à l’écran, devenant rapide et épique lors d’un combat contre un ennemi important et retournant à un son plus doux lors de l’exploration du monde.
Au niveau de la jouabilité, le jeu souffre un peu de répétition, surtout durant les combats. Contrairement aux autres titres de la franchise, les ennemis sont renouvelés au bout d’un certain temps, ce qui fait que le joueur pourrait les rencontrer à nouveau s’il revisite certaines parties d’un donjon. Les joueurs peuvent s’aventurer dans un de ceux-ci soit seul ou en groupe. L’avantage du groupe est que chacun participe aux combats et peut fournir des avantages à ses compagnons, comme les guérir et le butin est offert à tous. Cependant, jouer à plusieurs est complètement optionnel et ESO peut très bien se jouer en solo.
En conclusion et après avoir investi plusieurs dizaines d’heures dans ESO, je peux facilement le recommander à tous, même à ceux qui n’ont pas d’expérience avec la franchise (les vétérans seront choyés par la quantité de matériel, par contre). Le monde à explorer est vaste, varié et rempli de surprises et on peut l’apprécier sans avoir à mettre en pause sa vie familiale et professionnelle.